DOSSIER MATOS
AU PAYS DU (GROS) VÉLO !
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Rancho, c’est une web série à succès reposant sur un drôle de personnage affublé d’un bonnet furieusement inspiré des télétubbies, d’une moustache à défriser un Mexicain et d’une paire d’éperons vissées aux pompes. Derrière les lunettes de glacier du bonhomme se cache Enak Gavaggio, skieur touche à tout qui a démarré une carrière en alpin avant de gagner ses lettres de noblesse en freeride et en skicross.
Après six saisons passées à écumer les massifs enneigés, que ce soit avec des palins en 120 mm au patin ou en skis de fond, Rancho se tourne aussi vers l’outdoor, pour élargir encore l’éventail des disciplines de montagne à mettre en avant. Enak ayant roulé des saisons entières au guidon d’un VTT l’été, et son partenaire Rossignol étant désormais impliqué dans le marché du MTB, c’est fort logiquement que l’on retrouve le lascar dans le monde du bike pour le premier épisode dédié à l’outdoor. Et pour une première c’est une vraie réussite, avec un casting de guest stars en or (Anne caro Chausson, Cédric Gracia, Nico Vouilloz, Fabien Barel, Loïc Bruni, Isabeau Courdurier, Kilian Bron et même Fils routin, débarqué en tant que mécano de luxe…) pour une incursion loufoque au Roc d’Azur. L’épisode est à retrouver sur bigbike-magazine.com, on laisse sous vos yeux mouillés de larmes de bonheur les meilleures photos du tournage et quelques questions auxquelles Rancho nous a fait le plaisir de répondre. Enjoy!
Big Bike : Comment Rancho est il venu au monde ?
Enak Gavaggio : Pour faire simple, c’est quand j’ai changé de partenaire et que je suis arrivé chez Rossignol. Ils m’ont demandé de prendre la parole sur le web, de trouver un moyen de mettre en avant le freeski. Au début, je voulais faire des vidéos sur un ton humoristique, mais le créneau était pris par Bon Appétit. Alors j’ai décidé de parler du ski dans tout sa largeur et Rossignol a vite compris qu’on pouvait parler de ski de fond à la manière freeski.
B.B : L’idée est venue comment?
E.G : De mon passé de sportif. J’ai fait de l’alpin en coupe d’Europe mais en même temps j’avais très envie de faire du snow, donc mes entraîneurs me prenaient pour un branleur. Du coup, à 20 ans j’arrête l’alpin et je vais faire du freeride, où les gars me prennent pour enfoiré d’alpin. Le skicross débarque, je m’y mets à bloc (avec une participation aux JO de Vancouver à la clé et sept médailles aux X-Games ndlr), et là ils me traitent comme un skieur alpin raté mêlé avec un freerider qui fumer des joints. C’est dingue comme dans ces milieux ils ne peuvent pas s’empêcher de catégoriser les gens, de leur coller des étiquettes. Et moi j’ai voulu montrer à travers Rancho que c’est très con de segmenter les pratiques et les gens, alors qu’on aime tous la montagne, on glisse tous d’une façon ou d’une autre et on tous de la nature, que ce soit l’été ou l’hiver.
B.B : Mis à part le ski donc, quels sont les autres sports que tu pratiques?
E.G : La chute libre, le base jump, le parapente, le hockey et le golf aussi. J’ai toujours fait du VTT aussi, qui était un bon complément d’entraînement pour le ski. Mais en 2008 j’ai eu un gros accident de ski et on m’a interdit de faire du VTT. J’ai même fini par m’acheter un vélo de route pour continuer à m’entraîner l’été. Et puis ma chérie est arrivée dans ma vie : c’est une Canadienne qui roulait beaucoup à Whistler en VTT, et qui a posé son véto au vélo de course. Pas de ça chez nous quoi… Elle m’a remis en selle en MTB.
B.B : Tu habites du côté des Arcs non? Tu roules un peu dans la forêt entre Les Arcs et Bourg St Maurice ?
E.G : Oui bien sûr, j’habite même aux Granges, là où passe la 8 (la fameuse piste officielle ndlr). Du coup avec Sophie on part de la maison, on remonte à la pédale et on se fait des descentes dans la forêt. C’est super bien à rouler.
B.B : Tu connaissais un peu le milieu du VTT avant de débarquer au Roc d’Azur pour le tournage ?
E.G : Oui je connaissais quelques uns des riders personnellement, comme Jérôme Clementz, Cédric Gracia et Fils Routin, avec qui je suis pote depuis plus de 20 ans. Je le connais du temps où il faisait du snowbaord en pro. Cédric je l’ai rencontré quand il a décidé de venir essayer le skicross. Le niveau était déjà trop relevé pour qu’il puisse vraiment être compétitif, mais il était venu pour voir, pour déconner. Alors je l’avais un peu accompagné.
B.B : C’est la première fois que tu allais au Roc ou tu connaissais déjà ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?
E.G : J’y étais allé une fois, il y a bien longtemps, j’avais fait le XC d’ailleurs. J’ai trouvé ça vraiment cool, l’ambiance est super. Je n’avais jamais vu de course d’enduro jusque là et j’ai trouvé ça très bien : en gros, ils te proposent les meilleurs parcours du coin, tu n’as qu’à suivre les rubalises et rouler. Par contre j’ai été hyper surpris de voir l’attente au départ des spéciales. Je pensais que t’arrivais au start, tu mangeais vite fait ton Granny et tu partais… C’est pas le cas!
B.B : C’était difficile de faire le tournage là bas? Vous avez mis combien de temps?
E.G : C’était pas forcément facile non, il fallait bien prévoir le coup parce que je n’étais pas suivi sur la course par exemple, et qu’il fallait bien tout coordonner avec les autres pilotes rencontrés tout au long de l’épisode. Côté organisation ça n’a pas été de tout repos!
B.B : C’était plus dur de rouler en tutu ou de partir en tandem avec Bruni?
E.G : Ah Bruni il était chaud quand même avec son tandem! Il y a quelques passages où j’ai bien rebondi à l’arrière, il a fallu s’accrocher !
B.B : Quels sont les fake dans cet épisode? Tu t’es fait tatouer, combien de chaussons vous avez mangé avec Anne Caro?
E.G : Eh bien figure toi que le chausson a duré toute la journée! Et le tatouage était un faux truc acheté. Non, le plus dur là dedans c’était d’avoir Danny MacAskill. Il ne fait jamais ce genre de choses, mais on voulait quand même essayer de l’avoir. Du coup je vais sur le stand Santa Cruz, et là trois mecs me barrent la route. Parmi eux il y a le manager de Danny, qui me laisse deux minutes pour aller lui parler car il connaît bien Sophie, ma femme, avec qui il a roulé à Whistler. Danny est arrivé, je lui ai expliqué ce que je faisais et le courant est passé tout de suite. Les mecs ont un peu halluciné parce que ce n’est pas habituel, mais du coup on a eu Danny!
B.B : Quelles seront les prochaines avantures de Rancho? On peut s’attendre à le voir en hockey ou au golf alors ?
E.G : Eh bien écoute on n’a pas encore décidé. On produit une saison de trois épisodes en avance, et en ce qui concerne le progarmme de celle à venir, c’est l’Extrême de Verbier, du speed riding et l’étape du Tour!