Big Bike Magazine

J’IRAI ROULER CHEZ VOUS

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Après la Haute Savoie, Olivier Cuvet pose ses valises dans les Vosges et part rouler à La Bresse avec Eliott Lapotre.

Prendre la route pour les Vosges, c’est un peu se dire qu’on va au Canada. On part avec la tête pleine d’images de lacs, de sapins et de forets à perte de vue. Et puis on se sait qu’en allant allant là bas on va aller voir Eliott, la gentilless­e incarnée, aussi doué que stylé sur un vélo et le genre de gars qui adore sa région. Conforté dans l’idée qu’on a le meilleur guide possible pour visiter une station emblématiq­ue du coin, on quitte nos Alpes la fleur au guidon.

« Ces derniers temps, ça bosse dur à La Bresse » nous confie Eliott une fois sur place. En effet, après avoir accueilli en fin d’été 2018 une grosse manche de la coupe du monde (DH et XC !), la station remet à jour une de ses pistes phare : la Virolo. Depuis le siège, on distingue le bas du tracé des pistes de World Cup, puis on passe au dessus de la nouvelle Virolo. Tracée par Pierre Houillon, cette piste me fait penser à la fameuse D1 de Whistler : de la vitesse, des gros virages et de beaux gaps, le tout magnifique­ment shapé . On n’a qu’une envie, c’est d’aller dedans, direct ! La pente se fait plus douce à mesure que nous montons, et l’on passe alors au dessus de LA ligne de table de la Bresse. Avec des jumps allant de quatre à huit mètres, cette ligne de tables assez accessible fait le bonheur des gars du coin. Ce n’est pas partout que l’on trouve de telle piste. « Bon s’est méga sec, mais tu vas voir, ici on ne s’ennuie pas ! » annonce Eliott à la sortie du siège.

PAS LE TEMPS D’NIAISER, ON ATTAQUE!

Première descente, et mon compère du jour m’entraîne dans ce qu’il appelle « La classique ». La classique pour lui, c’est commencer par le haut du tracé de la coupe du monde, ultra rapide avec de belles sections mêlant racines et cailloux. Je m’accroche pour le suivre, le bougre me met direct dans le bain! On s’arrête en haut de la fameuse ligne de tables que l’on vient de survoler en télésiège. « Suis moi vieux, ça passe tout seul ». Je me mets dans sa roue et on enchaine jusqu’au chemin. Effectivem­ent s’est passé tout seul, et c’est bien plus smooth que la première partie ! Les shapeurs ont plutôt bien réglé les tables, qui finissent par un bon step up. Si vous n’êtes pas à l’aise, on vous conseille quand même de suivre quelqu’un qui l’est, notamment pour passer le step up ! Deux banderoles vous indiquent si il y’a du vent sur la ligne, ne vous y aventurez pas si ça souffle ou si les bike patrols ont fermé les sauts, ce n’est pas une bonne idée ! La classique d’Eliott se termine par l’Express et un bout de la World cup, entendez par là des parties raides, cassantes et de la vitesse. Et avec la sécheresse de cet été il faut vraiment s’accrocher parce que ça tape bien… c’est de la vraie DH, on comprend pourquoi il y’a une manche de coupe du monde organisée dans la station. La piste est relativeme­nt courte, mais croyez moi c’est intense !

UN BIKE PARK COMPLET DANS UN ENVIRONNEM­ENT IDYLLIQUE

Ce qui saute aux yeux avec cette classique, c’est la diversité du park. « Tu vois, on ne s’ennuie jamais ici, y’a de tout, des sauts, de la pente, du technique. J’adore ça ! Et en plus, les gens sont sympa et les shapers à l’écoute, c’est le paradis ! » Eliott m’emmène alors explorer les différents tracés : La Schuss, piste typique de bike park ; la Chitelet, petite bleue sympathiqu­e ; la Barrage, bleue un peu plus cassante ; La Goutte, noire ultra technique ! Il m’épargne les vertes, mais me confie « J’ai emmené ma copine dessus, c’était pas trop le kiff… Au Lac Blanc (un bike park tout proche, ndlr) , les vertes sont ludiques, lisses et vraiment faciles. C’est plus adapté pour les débutants, qui préfèrent ce genre de pistes ». Vient alors midi, on profite d’un petit freeride entre deux pistes pour descendre en direction du Barrage. Un plouf dans la retenue d’eau, et on se pose au bord du lac pour déjeuner et faire une petite sieste bien méritée. « C’est comme ça tous les jours ici ! Faut se laisser vivre un peu, profiter de tout ce que la région a à offrir ! » Bien d’accord avec la philosophi­e de mon guide, je ne le presse pas de repartir, d’autant que la Goutte est la prochaine piste sur la liste ! Raide et rapide, cette noire est probableme­nt une des plus techniques de la station. Le haut se roule encore assez bien, mais un pierrier démentiel ponctue le milieu de la piste. Il est à prendre avec des pincettes, même si on connait ! Je tente de suivre Eliott, que je perds assez vite vu la technicité du passage. La fin, plus roulante et aménagée de passerelle­s et de sauts, fait vite oublier ce pierrier.

Par contre, force est de constater que l’entretien de cette piste déjà difficile n’est pas optimal. Des grosses pierres roulantes sont présentes un peu partout sur le tracé, le rendant dangereux par endroits. L’idée ici n’est pas de remettre en cause le travail des bike patrols, mais plutôt de signaler qu’un manque d’effectifs handicape la Bresse sur ce point. Lors des trois jours passés au park, nous avons vu les bike patrols au boulot, tous les jours et avec conviction. Les gars ne chôment pas. Alors si des pistes comme la Goutte ne sont pas entretenue­s comme elles le devraient, c’est bien qu’un manque de personnel est notable. Et vu la masse de travail que demande l’entretien d’un park comme la Bresse (avec 12 pistes!), on tire notre chapeau à l’équipe en place. En bas, on croise d’ailleurs les bike patrols qui nous proposent d’aller faire un tour sur la Virolo, pas encore ouverte à cause de la sécheresse. Ni une ni deux, on saisit l’opportunit­é ! On s’embarque alors dans une succession de gros relevés tout frais, de virages kicks et autres tables. On fait nos traces, c’est un régal ! On décide de passer un peu de temps sur le dernier step up de la piste, et là on se croit vraiment à Whistler. Une belle terre brune, des sapins, une piste aux petits oignons, la journée est gagnée ! Comme toujours quand on passe du bon temps, on repart au bout de trois jours de chez Eliott avec une seule envie, celle de revenir plus longtemps. On comprend mieux pourquoi il a si souvent le sourire, habiter dans un tel spot ne peut que vous rendre heureux, surtout si vous aimez être dehors sur votre vélo. Et nous n’avons fait qu’effleurer le potentiel des Vosges, où le terrain est vraiment parmi ce qui se fait de mieux pour rouler en France, même en dehors des stations, en freeride comme en enduro.

LES CONSEILS DU LOCAL

Tu aimes les sauts ? Viens à la Bresse ! Mes pistes préférées : les tables et la fin de la Virolo. Que du kiff ! Pour le reste, les DH sont cool, mais c’est bien d’aller au Lac Blanc pour profiter un peu des deux ambiances et varier les plaisirs. Si vous aimez profiter de bons repas et de spécialité­s du coin, allez à l’hôtel Le Collet, à cinq minutes de la station. On y mange bien et on y dort bien. Le bike park du Lac Blanc, situé a 15 minutes, est bien different, et ça constitue un bon complément avec La Bresse. Il y a aussi un super potentiel enduro si tu as la caisse pour l’after bike park. Pour changer un peu du vélo, il y a tout un florilège de ballades magnifique­s dans le massif, et elles sont très bien indiquées. Vous pouvez passer par l’O.T pour plus de renseignem­ents. Le soir, vous pouvez vous poser dans un coin tranquille avec vos pour profiter de la nature environnan­te, faire des barbecs et pourquoi pas planter la tente!

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 ??  ?? La fameuse ligne de tables de La Bresse, hyper agréable à rouler.
La fameuse ligne de tables de La Bresse, hyper agréable à rouler.
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Les nouveaux virages avec sortie en kick de la Virolo apportent un sacré flow !
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 ??  ?? Olivier profite du dernier step up de la Virolo pour se lâcher en no foot can.
Olivier profite du dernier step up de la Virolo pour se lâcher en no foot can.

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