Big Bike Magazine

MADÈRE VERSION FREERIDE

ON RANGE L’ENDURO, PLACE AU GROS VÉLO!

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On connait tous, désormais, la renommée de cette petite île portugaise pour ses singles d’enduro du futur, ses paysages à couper le souffle et sa nourriture excellente. Mais tous ceux qui se donnent un peu la peine de fouiner savent qu’il y ’a une face cachée, qu’on ne nous montre qu’en vidéo mais qui est bel et bien présente sur l’ile : La Face Gros Vélo. Et elle n’a pas à rougir face à son homologue enduro…

On ne va pas se mentir, le meilleur moyen pour profiter de toute la variété de l’île, d’en faire le tour de façon atypique et de découvrir tous ses paysages et ses climats (en plus de rouler des trails de très grande qualité), c’est bien sur l’enduro, qui permet de couvrir de belles distances chaque jour. Par contre, si il s’agit d’enchaîner les runs et de travailler le chrono, ou encore de faire de magnifique­s photos etvideos sur votre monture flambant neuve, on ne peut que vous conseiller de prendre votre gros bike ! Qui ne rêve pas pendant l’hiver d’une bonne session DH avec les potes ?

FREERIDE MADEIRA

L’essor du VTT sur l’île tient principale­ment à la motivation de Freeride Madeira, la principale compagnie locale de guides. Ils shapent, organisent les courses (EWS et Trans Madeira entre autres), vous font découvrir les spots et organisent des journées navettes privées ou en groupe. Par contre, l’essor du gros vélo est bel et bien du aux différents projets videos qui ont eu lieu, auxquels Freeride Madeira a d’ailleurs pris part. On pense notamment à DeathGrip et la ligne de saut mythique, à flanc de falaise, ou encore Gamble pour la partie de Loïc Bruni. Pour développer le MTB en général, les locaux, et à raison, préfèrent concentrer leurs efforts sur des pistes accessible­s, longues et assez accessible­s. Les madériens ont bien compris que le gros atout de leur île est l’enduro, c’est donc le segment prioritair­e. En témoignent notamment la Trans Madeira et la manche d’EWS organisée depuis plusieurs saisons. Néanmoins, Freeride Madeira est très impliqué lors de projets plus élitistes, comme ceux que l’on vient de citer, car ils savent bien que les pistes créées pour des films seront une vitrine ainsi qu’un atout supplément­aire en termes d’attractivi­té de l’ile. Cela ne concerne évidemment pas le gros de leur clientèle, mais c’est très porteur au niveau de l’image.

ROULER EN DH À MADÈRE

Allez, assez parlé business, voyons ce qu’il y’a à faire de beau sur l’île! On vous l’a dit, pour faire de l’image c’est le top ! Mais alors, vraiment le top. Certaines pistes d’enduro sont assez engagées et défoncées pour être roulées en DH et sortir de belles images. De vraies pistes de DH existent aussi, certaines sur lesquelles on peut faire des navettes, d’autres, comme celle créées pour Loïc, où il faut remonter à pied. Deux principale­s lignes ont vu le jour grâce à des projets videos, on va donc s’attarder un peu dessus. La plus récente, creusée sur les hauteurs de Funchal, a servi à Loïc Bruni pour son segment dans Gamble. Autant vous dire que ça dépote! La piste est ultra rapide, typée bike park mais avec des sections bien engagées, comme un gros road gap (fermé par manque d’entretien) sur le bas de la piste. On sent qu’elle était destinée à un champion du monde qui aime passer un peu de temps sur la moto.

Whoops, virages, kicks et enchaînmen­ts supersoniq­ues sont au programme. Cette piste (sauf le road gap) est ouverte à tous, et Madère complète ainsi son offre avec quelque chose qui lui manquait un peu, une piste typée bike park. Les virages sont gros et la plupart des sauts peuvent aussi se rouler, on ne doute pas que beaucoup de jeunes locaux vont bien progresser grâce à cette piste. Pour ne rien gâcher, cette, cette dernière est perchée sur les collines surplomban­t la capitale ; quand le temps est clair, la vue sur la ville et la mer est magnifique. Notre guide nous y a emmené le premier jour, difficile de rêver mieux comme mise en bouche ! Le deuxième tracé, beaucoup plus élitiste, est la ligne de doubles shapée pour Brendog pour son film Deathgrip. Malheureus­ement aujourd’hui, seul le dernier saut est roulable (quoi qu’en assez piteux état), car il n’est pas bien gros. Une heure de shape dessus lui redonnerai­t facilement une seconde jeunesse ! Le reste de la ligne n’est pas en état de rouler, les kicks battent de l’aile et l’herbe a tout recouvert. Il faut une bonne journée de travail à plusieurs dessus pour espérer pouvoir rouler cette ligne donc, mais ce n’est pas tout : elle est ultra technique ! Les sauts sont relativeme­nt gros, la ligne roule très vite, avec des hips pas très larges dans les deux sens. Par contre le spot est sublime, à flanc de falaise et donnant sur l’ouest pour les couchés de soleil… Cela contribue à en faire une des plus belle lignes du monde, et rien que pour ça le dernier saut vaut le détour. Mais arriver à tout enchaîner de haut en bas, c’est une toute autre histoire ! Outre ces deux lignes les plus connues et les plus spectacula­ires, bon nombre de pistes de DH, parfois assimilées à des pistes d’enduro, sont présentes sur l’ile. La terre est variable suivant les forêts dans lesquelles elles ont été creusées, mais le shape est toujours très bon ! On trouve de la pente, des cailloux, des enchaîneme­nts de sauts avec vue sur la mer, ainsi que du loam dans les parties les plus récentes et/ou les moins roulées… Bref, il y a de quoi se régaler. Il y’a beaucoup de forets d’eucalyptus sur l’ile, et pas mal de trails sont tracés dedans, ce qui donne un aspect encore plus exotique. Par contre la terre se tasse assez vite dans ces forêts, et attention si il pleut, ça devient très vite incontrôla­ble. Du coté Nord de l’île, on trouve de superbes forêts de sapin dans lesquelles sont tracées des pistes souvent raides. Là, on change d’ambiance et on se croirait presque à la maison, avec une petite touche mystique en plus. On ne veut pas trop s’épancher sur leur localisati­on et briser le business des locaux, mais vous verrez, avec une compagnie de guidos vous ne serez jamais déçu !

MADÈRE CÔTÉ FREERIDE

En terme de freeride, deux options s’offrent à vous : - Les faces. Il ya pas mal de terrains nus sur l’ile, soit à cause d’une exposition les rendant désertique­s, soit à cause de glissement­s de terrains. C’est là que vous pouvez laisser parler votre imaginatio­n. Les paysages sont toujours grandioses, et en plus de faire de super images (avec souvent l’océan en fond), vous trouverez toujours de beaux stunts à rouler. D’une terre aride et dure à une veine de sable, la compositio­n du sol change rapidement et vous aurez bien l’impression d’être en Utah (ou sur Mars). On trouve de tout, des goulets pour faire parler la poudre, des drops naturels, des enchaîneme­nts techniques (souvent à shaper pour qu’ils soient roulables), des lips qu’il n’y a plus qu’a envoyer… Le potentiel est assez phénoménal, et loin d’avoir été complèteme­nt exploité. Les spots les plus connus, les plus faciles d’accès, ont tous une histoire. Semenuk, Vink, Brendog (pour ne citer qu’eux) sont venus y poser leurs crampons, notre guide avait d’ailleurs une foule d’anecdotes à nous raconter avec ces riders. - Les crêtes. Là encore, il y en a pour tous les gouts. Des plates, des raides, couvertes d’herbe, escarpées, rocailleus­es… On va pas vous faire un dessin, la topographi­e de Madère est ultra variée et souvent escarpée, donc ses lignes de crêtes aussi. Vous pouvez cependant être sûrs de deux choses : les paysages sont dingues, donc si vous êtes là pour shooter, vous ne serez pas déçu du voyage ; et si vous ne faites « que » rouler, vous repartirez quand même avec un gros smile et des souvenirs plein la tête ! Si vous allez à Madère dans l’objectif de rouler en mode intensif, vous devez contacter des guides. On a déjà parlé de Freeride Madeira, mais ils ne sont pas tout seuls, vous pouvez notamment vous adresser à Bikulture. Le principe est simple : un van et une remorque, et vous roulez toute la journée, avec pause midi dans un bon restaurant de l’arrière pays. Il existe plusieurs formules mais vous pourrez, au choix, privatiser un van et rouler entre vous, ou bien le partager avec d’autres clients. Ce système de navettes est très efficace, mais aussi nécessaire pour rouler directemen­t les pistes qui vous font le plus envie. Ne partez pas en vous disant que vous ferez une journée comme ça, et louerez une voiture pour faire le tour des spots vous mêmes le reste du temps, vous passeriez à coté de belles découverte­s !

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 ??  ?? Drift carte postale sur fond d’océan Atlantique, Madère offre des spots exceptionn­els !
Drift carte postale sur fond d’océan Atlantique, Madère offre des spots exceptionn­els !
 ??  ?? Quelques runs sur la piste de Loïc Bruni, bien rapide et typée bike park pour changer des singles en forets !
Quelques runs sur la piste de Loïc Bruni, bien rapide et typée bike park pour changer des singles en forets !
 ??  ?? Surfer ou rouler, il faut choisir. Les villages côtiers valent vraiment le détour !
Surfer ou rouler, il faut choisir. Les villages côtiers valent vraiment le détour !
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 ??  ?? A bloc en manual dans les rues étroites, ou en mode équilibris­te par dessus des clôtures, il y a toujours de quoi faire hors des sentiers battus à Madère. Derniers rayons de soleil sur une face qui a tenu toutes ses promesses.
A bloc en manual dans les rues étroites, ou en mode équilibris­te par dessus des clôtures, il y a toujours de quoi faire hors des sentiers battus à Madère. Derniers rayons de soleil sur une face qui a tenu toutes ses promesses.
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