Big Bike Magazine

Puyloubier

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Après avoir laissé la voiture au pied de la montagne, il est temps d’allumer sa frontale. Le versant sud est raide, c’est 100% portage. Le tracé du GR9 que l’on suit jusqu’en haut louvoie dans les dalles, les passages rocheux ont l’air bien techniques. De bon matin, ça fait travailler les cuisses. Plus bas les lumières de Puyloubier balisent le fond noir de la plaine. Au fur et à mesure que l’on grimpe, la lumière fait doucement son apparition. Le level du soleil n’est pas pour tout de suite, mais le jour pointe son nez. Quelque part plus à l’est, le soleil a déjà inondé les montagnes de sa chaleur. Pour l’heure, on passe du noire d’encre au bleu sombre. On peut éteindre la frontale, les yeux s’habituent à l’obscurité.

On sort de la face sud de la montagne pour atteindre une première crête. Le sentier oblique à gauche et court jusqu’à l’oratoire de Malivert. Il fut érigé au XVIIE siècle pour marquer le lieu où s’était réalisé un voeu, à priori fait au cours des grandes épidémies de peste noire en 1631 et 1720. Il était un point de rencontre pour les troupeaux en transhuman­ce entre la Camargue et les Alpes. Nous sommes à presque 800 m d’altitude. La crête rocheuse de la Sainte-victoire s’étire d’est en Ouest tel un dinosaure allongé dans le sable. Ici malheureus­ement la montagne a brûlé dans les années 90. Depuis 30 ans, les arbres ont quand même repris un peu du terrain. Qu’elle est belle cette montagne. En portage, pas besoin de trop se concentrer, l’esprit divague rapidement. À l’approche du Pic des Mouches, le vrai point culminant de la Sainte-victoire à 1011 m d’altitude, on peut reprendre conscience et s’apprêter à se concentrer pour la descente. La lumière est de plus en plus forte. Le sommet est là, ce point culminant. Il faut profiter d’une vue à 360 degrés lorsque les premiers rayons sortent de terre. L’atmosphere se réchauffe tranquille­ment.

Il est temps d’attaquer la descente, la lumière est jaune d’or, c’est incroyable. Le casque intégral est fortement recommandé ici. En cas de chute, ce sont les rochers qui vous réceptionn­ent. À l’attaque des premiers passages, la crête est assez roulante, elle permet de bien se chauffer. Au niveau de l’oratoire, c’est la bascule en plein versant sud, on entre dans le vif du sujet, la concentrat­ion doit être maximale. Bien rester mobile sur son bike, maitriser son freinage, regarder loin… Essayer également de retrouver les repères de la montée. Jusqu’au bout les rochers sont présents, il faut rester concentré, cette descente est vraiment technique. À peine le temps de se détendre 1 minute sur le vélo que le parking est atteint !

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Dans les brumes sommitales de la Sainte-victoire

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