COMMENÇAL SUPRÊME DH 29 - 27 TEAM
Développée entre fin 2018 et fin 2019, la version du Suprême DH aux standards de roues différenciés arrive sur le marché cette année. C’est le bike de prédilection du team Commençal / Muc-off, développé spécifiquement pour la race. Et après avoir essayé les versions 27.5’’ et 29’’ de la bête, nous avions hâte de monter sur le dernier missile de la marque andorrane, un peu à la manière du Dr Folamour…
COMMENÇAL SUPRÊME DH 29 - 27 TEAM
avec le nouveau bras oscillant, est aussi plus rigide que la version précédente, toujours dans la même optique. C’est un système de biellette basculeur qui vient comprimer l’amortisseur, une conception tirée du motocross. On note que l’ensemble est très compact (pour assurer un max de rigidité et ne pas engendrer trop de contraintes latérales sur l’amortisseur), qu’il est placé le plus bas possible dans le cadre et bien centré, afin d’offrir un placement optimal des masses. Côté géométrie, malgré la roue arrière en 27.5’’, les bases sont plus longues que celles du Suprême 29’’ (456 mm contre 430 mm en taille M). On note que l’angle de chasse s’ouvre (63° contre 63.8° sur la version 29’’) et que logiquement l’empattement augmente. On sent ici nettement la volonté de faire un vélo qui tient le pavé. Petit détail intéressant, ce Suprême 29 27 est disponible en quatre tailles, de S à XL, la S ayant des bases plus courtes, à 448 mm, un boîtier plus bas et un angle de direction redressé d’un demi degré. Cela permet aux petits gabarits d’avoir un vélo plus maniable notamment. Enfin, en ce qui concerne le cadre, Commençal reste fidèle à l’alu et conserve la protection étendue du tube diagonal vers le boîtier ainsi que celles des bases et haubans, bien conçues au demeurant, qui évitent les bruits de chaîne.
Il existe quatre versions du Suprême DH 29 - 27, la Team que nous avons testée se situe juste au-dessus de la version entrée de gamme, mais propose néanmoins un montage très sérieux pour faire de la DH. On y trouve des suspensions Rock Shox Ultimate à air, soit un Super Deluxe à l’arrière et une Boxxer devant. L’amortisseur est réglable en détente et en compression basse vitesse, alors que la fourche offre des ajustements en rebond plus compression haute et basse vitesse. Sram s’occupe aussi du freinage, avec des Code RSC associés à deux disques de 220 mm, parfait pour stopper la bête. Néanmoins, les disques étant assez fins, ils ont pris assez vite un peu de voile. Avec ce diamètre et les nouvelles contraintes auxquelles sont soumis les disques, il va falloir penser à rajouter un peu de matière (comme le fait Magura par exemple). On reste chez le fabricant américain pour la transmission GX DH 7 vitesses, un peu plus lourde que la X01 mais pas moins efficace pour autant. Sram fournit encore les périphériques (cintre, potence, tige de selle), alors que les roues viennent de chez DT Swiss, des FR 560 montées sur des moyeux 350. Elles sont chaussées des excellents Schwalbe Magic Mary dans leur nouvelle version en 2.4’’, carcasse DH et gomme Ultra Soft, des pneus qui offrent une accroche phénoménale sur tous types de terrains et dans la grande majorité des conditions, mais qui ont vite souffert sur les trails bien secs de la fin août (surtout à l’arrière). Par contre, pas une crevaison à déplorer alors que nous avons roulé en terrain exigeant. C’est bon de voir qu’un bike de DH sérieux est livré avec une vraie paire de pneus, bien joué ! C’est un montage hyper cohérent pour faire de la DH en compétition, le tout à un prix correct de 5399€. Notez que malgré le choix de composants pas ultra haut de gamme, de gros pneus et d’un cadre alu, le bike affiche à peine plus de 17 kilos sur la balance, ce qui reste vraiment très honnête.
Nous avons principalement roulé ce bike dans deux stations, bien différentes l’une de l’autre. La première offre des pistes très naturelles, vraiment ultra sèches et défoncées à la période du test, avec des racines, des pierres, de la pente et quelques jolis sauts. Le seconde propose des parties très rapides sur le haut, le tout sur sol béton avec beaucoup de rochers, puis des sections plus fluides et sinueuses dans les sous bois. D’emblée, on se sent bien sur ce vélo. Le position proposée par le Commençal est vraiment géniale, le reach est parfait ; comment toujours avec les vélos andorrans, on se sent tout de suite à la maison, prêt à se mettre de bons runs. Dès les premières pistes, c’est la fermeté et le dynamisme de l’ensemble qui frappe. On pousse sur les jambes et le vélo prend une vitesse hallucinante. La suspension renvoie immédiatement l’énergie du pilote au vélo, le moins que l’on puisse dire c’est que c’est efficace. Ceci dit, au bout de trois runs, on sent que l’on s’use physiquement et on est loin de consommer le débattement. On dégonfle donc l’amortisseur pour faire un SAG à 30 %, mais là le vélo ne fonctionne plus bien. Il s’affaisse, n’est plus du tout fun à rouler et surtout on a perdu sa grosse efficacité en termes de prise de vitesse. En réalité le bike est conçu pour fonctionner avec très peu de SAG, entre 20 et 25 % au max. Nous avons tapé entre les deux et gardé un rebond bien ouvert car c’est aussi comme ça que la suspension marche le mieux. Résultat, on retrouve la petite bombe qu’on avait entre les mains dès le début, mais avec un peu plus de confort. Attention tout de même, ce Suprême n’est pas conçu dans l’optique d’être confortable et ce n’est pas du tout sa première qualité. Comme nous l’avons dit plus haut, il est dynamique, né pour générer de la vitesse, et dans ce registre il est excellent. Par contre il demande du physique pour être emmené, et si vous ne l’avez pas vous finirez la journée avec les jambes et le dos en compote, passagers du vélo. Sur les pistes rapides et jalonnées de petits rochers, c’est sans aucun doute le vélo que