KONA HONZO ESD
Il y avait bien longtemps que l’on n’avait pas eu un Hardtail entre les mains en Focus. La pratique est en effet des plus marginales aujourd’hui, tout du moins en ce qui concerne le Gravity. Mais avec sa géométrie résolument radicale et sa bouille agressive, le Kona Honzo ESD nous a tapés dans l’oeil et nous a donné envie de renouer avec ce type de machine. Comme une sorte de retour aux sources.
KONA
HONZO ESD côtes aussi radicales. Seules des petites marques très typées comme Chromag ont des produits similaires. On en a parlé un peu plus haut, 63° d’angle de chasse en 29’’, on est vraiment dans les valeurs d’un pur DH. Les bases sont très courtes, l’angle de selle très droit (à 77.5°, pour conserver de la polyvalence au pédalage), le boîtier de pédalier très bas à 321 mm et l’empattement très long. Tout est « très » ici, avec des côtes dont certaines sont quasi identiques à celles du Process X, le gros enduro/freeride de la marque. De quoi donner un comportement radical au bike, que l’on a hâte de confronter au terrain. Un mot enfin sur la finition, impeccable : la peinture rouge pailletée est du plus bel effet, les soudures sont propres, c’est un vélo qui attire l’oeil et qui plait avec une bouille un peu hors norme. Un charme désuet indéniable.
Les autres Honzo sont déclinés en version classique ou DL (Deluxe), L’ESD est uniquement disponible dans cette livrée. Il est équipé d’une fourche Marzocchi Bomber Z1 Grip en 150 mm de débattement, réglable en détente uniquement et blocable. Ce n’est pas un produit très haut de gamme mais c’est un choix complètement logique compte tenu des acheteurs potentiels du bike. Il y a peu de chances qu’un rider qui opte pour un hardtail ait envie de s’embêter à régler une fourche avec 4 voies de réglages hydrauliques… La transmission est confiée au groupe Shimano SLX avec un plateau de 30 dents, encore un bon choix car cela suffit amplement, même en descente où l’on doit rarement passer sur le pignon de 10 dents. Le SLX est plus lourd qu’un groupe plus haut de gamme mais pas moins bon au niveau de la qualité de fonctionnement. Shimano fournit aussi les freins avec des Deore 4 pistons qui pincent des disques de 200 mm devant et 180 mm derrière. En phase avec les ambitions du bike. Les roues sont assemblées à partir de jantes Race Face AR30 montées sur des moyeux Shimano SLX. Les jantes Race Face ont la particularité d’avoir les oeillets de rayons désaxés afin d’offrir un parapluie de rayon symétrique sur le moyeu, garant d’une meilleure rigidité et d’une meilleure fiabilité. Les excellents pneus Maxxis viennent conclure ce montage, avec un Assegai en 29x2.5’’ WT devant et un Minion DHRII derrière, le tout en carcasse EXO et en gomme 3C. Rien à dire côté performances en termes de grip, mais on n’aurait pas été contre une carcasse plus solide compte tenu du programme du vélo. Des DD par exemple auraient permis d’arriver plus serein dans les parties cassantes, surtout en hardtail. Ça plomberait un peu le rendement mais on y gagnerait énormément en descente. Et l’acheteur de ce type de hardtail ne doit pas être très regardant sur sa vitesse de montée de toute façon ! Voilà donc un montage basique mais efficace, cohérent sur ce type de vélo. Il reste un hic néanmoins, on ne peut s’empêcher de trouver que 3000€, sans pièces très haut de gamme, ça fait un peu cher. Un bike de puriste et de passionné.
N’ayant pas roulé depuis longtemps sur un hardtail, nous avons débuté le test sur un spot près de la Mure, offrant des descentes toutes neuves. De la bonne terre meuble, quelques racines mais pas trop, et idem pour les rochers, un bon cocktail pour prendre en main le vélo sans se ruiner physiquement. L’accès aux trails se fait par une piste forestière et des singles parfois raides et techniques. Quand on s’installe aux commandes du vélo, on est clairement posé comme sur un enduro moderne. Le top tube est long mais l’angle de selle très droit fait que l’on n’est pas spécialement allongé sur le bike. On sent tout de même un bon appui sur les bras en position assise. Potence courte, cintre large, c’est impeccable. Mais on ne s’attendait pas à moins de la part de Kona, qui offre toujours une bonne ergonomie sur ses vélos. C’est parti pour la première bosse. Excellente position en montée, notamment dans le raide où on peut envoyer des watts grâce à un angle de selle très droit permettant de pédaler confortablement sans avoir à se déporter sur l’avant de la selle et à baisser les coudes pour plaquer l’avant au sol. Le bike s’emmène facilement quand la pente s’énerve, bien aidé aussi par son braquet raisonnable. Le rendement n’est pas fou, correct sans plus, mais on a toujours tendance à s’attendre à mieux avec un Hardtail. Sans suspension on pense que l’effort de pédalage passe mieux dans la roue arrière mais finalement ce n’est pas évident. En montée dans la rosée matinale, l’adhérence est vraiment délicate dès que le terrain devient rocheux. On se retrouve à poser le pied là où on passe habituellement sans souci en tout mou. En outre le bike bute davantage dans le cassant, difficile de toujours pédaler au train, l’efficacité en pâtit. Autrement dit, ce n’est pas pour ses performances en bosses que l’on opterait pour ce bike. On arrive au sommet du spot sans être rincé, loin de là, mais la notion de performance est mise de côté. En descente là encore la position est top, tout comme la géométrie d’ailleurs. On est en confiance tout de suite, on prend ses marques immédiatement et on se retrouve très vite à souder copieusement. Ceci dit, le Honzo reste un hardtail, et on est rapidement rappelé à l’ordre dès que les premières racines montrent le bout de leur nez. Ça tape, on sent