Big Bike Magazine

J’IRAI ROULER CHEZ VOUS

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Cette année, on n’a pas vraiment pu aller rouler chez les autres… Faisant fi de tous les dangers, Olivier Cuvet et Max Rambaud sont quand même allés rendre visite à William Robert, dans son spot perso en région parisienne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Wiwi n’y est pas allé avec le dos du godet !

Paris, ses monuments, ses métros, ses femmes, sa banlieue et… William Robert. Cet irréductib­le Gaulois écume la région parisienne (et le monde) avec son gros vélo depuis nombre d’années désormais. Et après l’avoir vu passer presque tout l’hiver dans une pelleteuse pour créer son propre spot, il était temps d’aller lui rendre une petite visite.

Une fois n’est pas coutume, on va parler d’un terrain de jeu et loin de moi l’envie de vous narguer, bien au contraire ! L’idée ici est de montrer le travail nécessaire à la réalisatio­n d’un spot, la passion et les investisse­ments que cela implique. C’est aussi une bonne occasion de mettre en avant le ou les riders qui se bougent pour faire vivre le vélo, car sans spot, pas de ride. Et surtout, le but recherché est de montrer qu’avec de la volonté, tout est possible. J’entends tellement souvent les gens dire « on n’a pas ça chez nous », « on n’a nulle part où rider », année après année, c’est toujours la même rengaine. Si au lieu de continuer à se plaindre, ces gars avaient pris une pelle dès le constat qu’il leur manque un terrain pour rouler, ils auraient aujourd’hui tout ce qu’il faut sous la main pour progresser et se faire plaisir. Pensez-y ! Là je vais vous parler d’un des meilleurs spots d’entraîneme­nt pour freeriders que j’ai eu l’occasion de rouler, et il est situé en île de France. Alors si à la fin de l’article vous n’êtes toujours pas motivé pour prendre votre pelle et shaper votre spot, c’est que j’aurai raté ma mission (ou que vous êtes incurable, au choix !).

Après un début d’année compliqué pour tout le monde, reprendre le vélo a été vécu comme une seconde naissance. Retrouver les copains et les bike parks a fait office de retour à la vie réelle. C’est tout de même avec un sentiment étrange que nous avons pris la route de la capitale en ce début juillet car très franchemen­t, c’est plutôt vers les Alpes que l’on se tourne de manière générale. Avant de partir, on se regarde une nouvelle fois Glow in the Dark, la vidéo que William a tourné sur son spot au printemps avec Alan Perrard. Plus de doute, on ne va pas s’ennuyer, on dirait bien que ce bon vieux Wiwi s’est shapé un vrai bike park ! Arrivés sur place, on retrouve Wiwi et ses potes en train de rouler, eux aussi ont la dalle il faut croire ! On sort de quatre heures de route et eux sont déjà chauds comme la braise, pas hyper fair-play hein… Ils posent tout de même casques et vélos pour nous faire la visite guidée du spot. On l’a dit, celui-ci est construit sur un terrain privé, il n’est donc pas ouvert au public. William a toutes les autorisati­ons pour le shape, mais il craint que cela ne dure pas autant que les impôts (eh oui, monde de merde !), donc il en profite donc à fond. Si d’aventure vous souhaitez y poser vos crampons, il faut impérative­ment le contacter car il est le seul à pouvoir accorder les autorisati­ons.

Tout a été construit pendant l’hiver, soit presque trois mois de boulot quasi quotidien, et le spot est déjà bien massif pour quelque chose d’aussi récent. La plus grande partie du travail a été réalisée à la pelleteuse, avec Wiwi aux commandes, avant l’incontourn­able finition main, apprise de longues heures durant du côté de Pigalle. Comme quoi, le travail paie ! Avec les potes, William a peaufiné et nettoyé le spot, testant les rampes et modifiant ce qui n’allait pas puisque bien souvent, tout ne fonctionne pas du premier jet. Mais après quelques coups de pelle supplément­aires, ça passe ! Trois des plus gros sauts sont construits avec des rampes en bois que Wiwi a réhaussées. Pour info, notez que ces dernières aident beaucoup lors de la création d’un spot, car il est plus simple de les bouger pour bien régler les sauts.

Ici, tout s’articule autour de deux lignes principale­s. La petite est très typée bike park, avec des modules variés et originaux. On y trouve une shark fin, des on/off, des hips, des gros relevés, un step up, un step down, une quadruple et on finit sur une double typée dirt avec un kick en bois. C’est la ligne de chauffe par excellence, c’est aussi la plus longue et la plus fun à rouler. Le flow y est bon et elle laisse place à la créativité de chacun. La grosse ligne est plus courte, logique puisque les sauts sont plus gros. On est plus vite en bas quoi… Bref, on attaque par une grosse double en terre, puis la ligne serpente à travers les mouvements de terrains et les rochers jusqu’à une autre longue double en terre qui fait office de speed jump pour la big mama du spot. La big mama, c’est une double super raide, avec un appel en bois presque vertical, qui te satellise sur environ huit mètres de long. Le pire, ou le meilleur, c’est que je me demande si on ne monte pas aussi haut que l’on va loin sur cette bosse, l’airtime est au rendez-vous ! Enfin, derrière la big mama, on enchaine sur une autre double du même style, quoique légèrement moins imposante. Autour de ces deux lignes, on retrouve différents modules comme un drop, un quarter en terre, une petite ligne de dirt et même un énorme step down sur lequel Wiwi se jette en flip dans Glow in the Dark. C’est sans aucun doute le module le plus impression­nant du spot, le step down doit faire un bon 17 mètres de crête à crête. La réception est vraiment courte pour la taille du saut, il faut être sûr de sa vitesse, et pour tourner un flip, sûr de la rotation. Après avoir vu le spot en vrai, on se demande franchemen­t pourquoi William n’a pas obtenu son invitation pour la Rampage…

Après la présentati­on des lignes, parlons du crew ! Même si Wiwi est à l’origine du spot et chauffeur de pelle principal, il a su s’entourer de bonnes personnes, des gars passionnés et motivés, qui mettent la main à la pâte et sont toujours chauds pour rouler. Alex, Théo et Ken ont activement participé à la conception et à la constructi­on, et la fine équipe se retrouve toujours régulièrem­ent pour rider et faire l’entretien. Ils nous confient leur espoir de voir le freeride revenir un peu au goût du jour en Ile de France. Afficionad­os du Cheptain quand ils étaient plus jeunes, ils y ont fait leurs premiers tours de roue et se désolent de voir ce spot emblématiq­ue se dégrader, années après années. Forger un petit crew solide autour de ce nouveau terrain leur redonne le sourire et ils espèrent pouvoir re-motiver les Francilien­s à sortir les pelles et les gros vélos. Wiwi tient également à remercier tous ses potes du Forest Crew, que nous n’avons malheureus­ement pas eu la chance de rencontrer lors de notre court séjour. Ils l’ont aidé depuis le début à shaper ou à filmer, et font aussi partie des ces résistants qui oeuvrent au retour du gros vélo en région parisienne.

 ??  ?? La ligne est super joueuse et permet de se faire plaisir à plusieurs.
La ligne est super joueuse et permet de se faire plaisir à plusieurs.
 ??  ?? Riding collé serré, pas très COVID tout ça...
Riding collé serré, pas très COVID tout ça...

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