Big Bike Magazine

DH (IS DEAD?)

- Arnaud Larrandabu­ru

La catégorie DH s’étiole au fil des années dans nos tests, et cette saison impactée par la Covid 19 n’arrange rien aux affaires des bikes dédiés à la descente. Les marques ont eu plus de mal cette année à fournir des vélos, et la catégorie DH qui ne débordait pas de candidats ces dernières années en fait les frais, de façon alarmante. Nous n’avons que trois vélos pour ce millésime 2021, que nous avons choisi de tester comme nous le faisons dans notre rubrique Focus dans les magazines. Pas vraiment un test comparatif donc, le Commençal ayant été roulé sur des pistes différente­s de celles où nous avons testé le Scott et le Canyon (roulés quant à eux sur des trails identiques, le même jour). Si les conditions de production des cadres et des composants ont été largement chamboulée­s par la crise sanitaire, et que les marques ont donc plus ou moins de vélos en stock à cette période de l’année, ce n’est pas uniquement pour ces raisons que nous avons si peu de DH. La grande majorité des constructe­urs montre clairement un désintérêt pour la catégorie DH, arguant du fait que ces vélos se vendent en (très) petites quantités. Et comme leur production est également plus limitée, le marché étant ce qu’il est aujourd’hui, les marques rechignent à faire « sortir » des vélos en test, puisqu’un vélo testé réellement est un vélo un peu abimé, donc à la valeur marchande dépréciée. Voilà, ce n’est pas assez bankable, inutile d’aller chercher plus loin. Il y a même une logique à ça, nous dit-on… Alors que la coupe du monde de DH ne s’est jamais aussi bien portée médiatique­ment et sportiveme­nt (même cette année, c’est la compétitio­n qui a le mieux résisté aux annulation­s en chaîne causées par la pandémie), que la taille des teams et du paddock augmente toujours plus, à mesure du financemen­t de ces mêmes marques qui se refusent à nous faire parvenir des vélos en test, avouez que le raisonneme­nt est quand même à la limite de la schizophré­nie. Un paradoxe qui nous laisse coi, d’autant plus que la DH (et feu le freeride, puisque les constructe­urs qui ont fait tant de bénéfices sur ce segment ont aussi décidé qu’il n’était plus suffisamme­nt rentable) sont une partie de L’ADN de Big Bike. Devant la mauvaise volonté évidente de certains fabricants à fournir des DH pour ce numéro, plutôt que d’annuler la catégorie, nous avons choisi une mise en valeur de cinq pages pour les vélos des marques qui ont l’envie de faire vivre la DH et n’ont pas peur de se prêter au jeu. Et puisque nous sommes intimement persuadés que les amateurs de descente sont plus nombreux que ce que le marché semble indiquer, nous avons réalisé un dossier sur les DH en 29/27.5’’, afin de vous apporter notre éclairage sur ce nouveau format en vogue en coupe du monde et sur le marché, du moins ce qu’il en reste évidemment…

 ??  ?? En couverture :
Ludwig Bourdon, aux Seiglières. © Nico Joly
Ci-contre : © Hugo Cléchet
En couverture : Ludwig Bourdon, aux Seiglières. © Nico Joly Ci-contre : © Hugo Cléchet

Newspapers in French

Newspapers from France