Big Bike Magazine

COL DE VARS ET LES BALCONS

SUR LES TRACES DU TOUR

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Surprenant­e boucle qui alterne les paysages de haute montagne et ceux du lac : mille paysages en quelques heures de selle !

Superbe boucle mêlant le blanc, le bleu et le vert, ce tour fait aussi appel à la mémoire du Tour. Certes, c’est un peu un poncif dans cette région de cols mythiques mais en franchissa­nt le col de Vars, cela devient une réalité récente (2019) qui pourrait se concrétise­r à nouveau dès 2022 avec un départ et une arrivée espérés à Barcelonne­tte. Ce parcours en boucle sans véritable échappatoi­re, demande une bonne condition physique et un peu de mémoire vive dans la cervelle afin de pouvoir graver les souvenirs de ces paysages si complément­aires entre haute altitude et douceur des bords du lac de Serre-ponçon.

Puisqu’il s’agit d’un tour, on peut l’imaginer en sens horaire ou antihorair­e mais c’est bien en débutant par le col de Vars qu’il est magnifié. Alors en selle, c’est parti pour une bonne partie de manivelles. Tout d’abord, cette boucle peut se rouler quasiment toute l’année, le col de Vars étant un des rares ouverts toute l’année. Évidemment, on évitera le coeur de l’hiver mais lors d’une belle journée de novembre ou de fin février, c’est envisageab­le. Au départ de Barcelonne­tte, on rejoint d’abord Jausiers en tournant les jambes mais sans trop traîner, cette route menant à l’italie par le col de Larche (interdit aux cyclistes pour les trois années à venir pour cause de travaux), accueille selon l’horaire des semi-remorques toujours un peu effrayants pour les cyclos, l’absence de bande cyclable n’arrangeant rien à l’affaire. Plusieurs projets sont à l’étude pour combler ce manque (dont le goudronnag­e de la Transubaye­nne), mais à un million d’euros du kilomètre, cela risque de prendre un peu de temps encore… On ne traîne donc pas sur cette portion jusqu’à bifurquer au niveau des Gleizolles en direction de Saint-paulsur-ubaye et le col de Vars où les choses sérieuses débutent après le passage de deux tunnels non éclairés (surtout un) où il faut impérative­ment être équipé d’un feu rouge arrière (comme à chaque sortie d’ailleurs !), mais aussi d’un phare avant, non pas pour voir mais pour être vu. Pas de quoi alourdir votre machine. Si la pente permet de garder la plaque jusqu’à l’intersecti­on menant à la superbe Haute-vallée de l’ubaye, les premiers lacets du col de Vars imposent le petit plateau. Accueillan­t, ce col débute aimablemen­t, les premiers kilomètres (il en reste douze à ce moment), donnant dans le 6% mais avec quelques rampes plus raides. Rien de bien grave puisqu’un long replat vient adoucir l’addition. Le calme avant la tempête… Sans transition, c’est deux kilomètres à 10%, davantage même autour du Mélézin, petit hameau accroché à l’alpage. La suite navigue autour de 8% tendance 8,5% mais toujours sur un bel enrobé qui rend bien. Dans cette large pente baignée de soleil, pas l’ombre d’une ombre. Un avantage ou un inconvénie­nt selon si le thermomètr­e affiche 5 ou 25°c… Au sommet, à 2108 m d’altitude, un panneau stické pour la photo souvenir et la promesse d’une longue et belle descente vers Guillestre. Route militaire comme toutes celles des grands cols, elle a vu le Tour passer 35 fois déjà, la première fois en 1922, la dernière en 2019, lors de la terrible étape reliant Embrun à Valloire via les cols de Vars, Izoard et Galibier où Julian Alaphilipp­e perdit une grosse poignée de secondes sur Egan Bernal mais pas son maillot jaune ! À la bascule, s’ouvre un large vallon menant en trace directe à la station de Vars. Ça va vite, même au coeur de la station alors attention, des badauds traversent, des chiens aussi, des motos déboîtent. Mieux vaut ne pas trop se laisser griser par la vitesse. Deux courts faux plats montants coupent un peu l’élan pour mieux plonger sur

Guillestre par un enchaîneme­nt de grandes courbes et de serpentins jamais piégeux mais toujours rapides. Un régal pour les descendeur­s qui atteignent facilement les 75 km/h, davantage pour les spécialist­es. D’ici, l’option la plus rapide pour rejoindre Savines-le-lac demeure l’ancienne route nationale aujourd’hui D467 mais son trafic est rédhibitoi­re sauf nécessité. Nous préférons visiter les balcons de la Durance. On traverse le long de la voie ferrée qui masque une pépite, une fontaine pétrifiant­e venant des entrailles de la Terre, dont les eaux chargées en sulfate de chaux et autres minéraux créent ces formes remarquabl­es. On attaque d’abord rive droite en grimpant (D+ : 100 m), au milieu des pins à Réotier avec une belle vue sur Mont-dauphin, superbe place forte made in Vauban inscrite au patrimoine mondial de l’unesco. L’endroit mérite un petit détour afin de déambuler quelques minutes dans ce lieu d’un autre temps, qui n’a d’ailleurs jamais été engagé dans une quelconque bataille puisque le rattacheme­nt de l’ubaye à la France en 1713, l’a positionné en seconde ligne.

« ON ATTAQUE D’ABORD RIVE DROITE EN GRIMPANT (D+ : 100 M), AU MILIEU DES PINS À RÉOTIER AVEC UNE BELLE VUE SUR MONT-DAUPHIN... »

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Piqûre de rappel : dans les eaux de chaque barrage, des villages ont été noyés.
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