FORT WILLIAM GREG MINNAAR
Si Greg Minnaar a bien prouvé une chose durant ses 25 ans de carrière (et ce n’est pas fini !), c’est qu’il peut gagner sur à peu près n’importe quel terrain. D’ailleurs, le GOAT (Greatest Of All Times) est encore monté sur le haut de la boîte l’an passé à Maribor, 19 ans après sa première victoire à Kaprun en 2001.
Mais clairement, à l’instar de Hill avec Schladming, le Sud Africain a une piste fétiche, nichée en Ecosse sous le Ben Nevis : Fort William. Le Fort est l’un des tracés les plus vieux du circuit de la coupe du monde, c’est aussi l’un des plus réguliers (avec Mont St Anne) : depuis son arrivée en 2002, et la fameuse victoire de Chris Kovarik avec 14 secondes d’avance, cette piste a figuré tous les ans sur le calendrier de la coupe du monde. Mis à part la saison dernière et cette année, à cause de la pandémie. En Ecosse, il faut des jambes d’acier, des poumons en or et un pilotage ultra-précis sur le haut afin de s’affranchir de la multitude de virages et des grosses pavasses ancrées dans le sol. Etre fluide et conserver sa vitesse sont également deux obligations, comme celle d’avoir un sacré foncier puisque le run dure dans les 4’30 environ… Greg Minnaar est grand, il est puissant et est doté d’une endurance à faire pâlir un marathonien ; en prime, il a un pilotage tellement coulé qu’il paraît ne pas avancer. Et pourtant, ses stats sur la piste de Fort William, et dans sa carrière en général, traduisent le tout contraire. Jamais un pilote n’a remporté autant de victoires sur une étape précise : Minnaar commence son travail de sape en 2004, lorsqu’il bat Cédric Gracia (un autre grand gabarit ultra doué au guidon, vainqueur l’année précédente). Après avoir remporté le général en 2005, le pilote Santa Cruz fait une véritable traversée du désert de deux saisons sans victoire. Comme par enchantement, c’est au milieu des marécages de Fort William qu’il retrouve des couleurs en montant pour la seconde fois sur la plus haute marche du podium (et en remportant le général en fin de saison). Il récidive ensuite en 2009 puis en 2011, et lorsqu’il ne gagne pas entre 2004 et 2011, il est systématiquement sur le podium. Impressionnant de régularité… Après être passé complètement à travers en 2013 et 2014, il s’impose trois fois d’affilée, histoire de montrer à tout le monde qui est le patron. Au total, le Sud Africain comptabilise sept victoires et trois podiums en 16 éditions, de l’eau va couler sous les ponts avant qu’un pilote vienne lui ravir ce joli record.