Big Bike Magazine

LE PARADOXE DH

- Arnaud Larrandabu­ru

Sportiveme­nt comme médiatique­ment, la DH se porte très bien, et de mieux en mieux au fil des saisons même, ce qui est encore plus encouragea­nt. La discipline est dynamique, elle attire des sponsors qui mettent des moyens pour porter les nombreuses marques qui forment leur(s) team(s). Côté bike parks, on note cette année une réelle volonté des domaines de communique­r pour attirer les fans de DH et d’enduro, mais aussi d’ouvrir plus tôt qu’à l’accoutumée. À défaut de réellement investir dans des aménagemen­ts, au moins les décideurs ont-ils compris que les descendeur­s peuvent faire vivre le tissu socio-profession­nel durant la période estivale. Et aussi ramener de l’argent dans les caisses, d’autant plus que les stations sortent d’une saison hivernale sans vente de forfaits. C’est côté marketing que le bât blesse pour la DH, les stratèges préférant miser sur l’enduro et aussi sur l’e-bike notamment. On le voit clairement depuis le bout de notre lorgnette : bien peu de marques font encore des pubs orientées descente, elles sont tout aussi rares à envoyer des vélos en test. Il est vrai que les bikes d’enduro ont fait des progrès impression­nants, et qu’ils peuvent largement jouer en bike park pour la grande majorité d’entre eux. Ils ont déjà totalement remplacé la catégorie freeride d’ailleurs, et aujourd’hui un bike de 170 ou 180 mm de débattemen­t est estampillé enduro, jamais freeride, un mot honni des éminences grises du marketing car il n’est plus bankable. Quand on connaît l’histoire du MTB, et le fait que le freeride a été vendu à toutes les sauces et sous toutes les formes, cela prête à sourire… Néanmoins, c’est aujourd’hui la réalité. Si nous sommes bien conscients des lignes marketing et commercial­es, ainsi que des politiques qui en découlent, nous continuons à laisser leur place aux pratiques étiquetées marginales par le marché. C’est cette manière de penser qui a présidé à la création de Big Bike, et alors que nous ne sommes pas fermés aux autres discipline­s, nous restons fidèles à notre ADN. On espère donc faire le bonheur des amateurs de double T avec ce numéro 100% dédié à la DH et donnons rendez-vous aux freeriders pour le numéro de la rentrée, qui sera consacré à cette discipline aussi morte dans les carnets de commandes qu’elle est dynamique sur la scène MTB. Un paradoxe qui n’étonne plus personne dans le monde du gros vélo…

 ??  ?? La DH, si populaire côté sport, si marginale côté marketing. © Keno Derleyn
La DH, si populaire côté sport, si marginale côté marketing. © Keno Derleyn

Newspapers in French

Newspapers from France