Big Bike Magazine

UN BON COMPROMIS ENDURO SINGLE ET BIKE PARKS.

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Ce Cube Stereo 170 offre une excellente position. Le guidon vraiment extra large (800 mm) monté sur une potence bien courte donne le ton. On se croirait sur un DH au détail près que l’on est nettement mieux installé pour pédaler. L’angle de selle réel porte légèrement le poids sur l’arrière, aucun souci la majeur partie du temps mais parfois gênant dans les montées vraiment raides. En avançant bien la selle sur le chariot on trouve un assez bon compromis montée / descente, surtout compte tenu du programme orienté gravity de ce vélo. A priori on devrait davantage descendre que monter avec ce vélo. Cap un peu plus au sud pour la prise en main du vélo, dans le Diois pour fuir la météo iséroise capricieus­e du mois de mai. Au programme trois descentes non ‘’navettable’’ choisies assez cassantes pour exploiter au mieux le potentiel du gros débattemen­t du bike. Les deux premières montées se font sur des pistes roulantes et pas trop raides où le Cube est plutôt surprenant au pédalage, surtout compte tenu du poids et en particulie­r du montage pneumatiqu­e en gomme tendre et carcasses renforcées. Il s’emmène bien au train et s’avère agréable. La suspension n’est pas sensible aux coups de jarrets avec le levier actionné et l’ascension n’est pas si lente finalement. Par contre ça se gâte sur la troisième bosse où l’on passe sur un single raide et technique. Quand la pente s’énerve le bike manque de nervosité et n’invite pas du tout à mettre du rythme. En y allant calmement ça le fait, le bike vous monte au sommet sans être trop épuisant bien aidé par le plateau de 30 dents qui permet de temporiser. Ça devrait-être la norme sur le 29’’, ça suffit amplement y compris en descente. La chaîne n’allant visiter qu’en de rares occasions les petits pignons. Aussi le levier durcit un peu trop la suspension et ça pénalise la motricité. C’est mieux ouvert mais alors le bike s’affaisse un poil trop dans le très raide. Dans ce registre de débattemen­t on peut bien entendu trouver bien plus performant au pédalage mais en dépensant près du double. Et Cube ne prétend pas faire de ce vélo un pur enduro mais plutôt un Gravity qui pédale. Et de ce point de vue c’est assez réussi finalement. La première descente abordée est la moins cassante, idéale pour faire connaissan­ce avec le bike. Une descente typique du Diois avec de la gravette mêlée à de la terre noire qui offre un assez bon grip, des épingles et quelques bonnes relances. D’entrée on est frappé par la grosse stabilité du vélo qui permet de prendre confiance quasiment immédiatem­ent. En revanche on sent également un décalage entre le confort global des suspension­s assez souples notamment l’arrière et la rigidité latérale assez marquée du cadre. Ça donne un vélo confortabl­e sur les impacts mais qui peut se montrer un peu exigeant sur les devers pleins de racines vicieuses. Ce n’est pas une barre à mine, loin de là, mais par rapport à la souplesse et la tolérance que l’on connait d’un Stereo 150 en carbone ça peut surprendre au premier run. Au fil des tests on s’est habitué et le bike n’est tout de même pas à classer dans les bikes élitistes mais dans ceux qui s’avèrent un poil physique à piloter. Le bike freine bien. Les freins offrent une attaque assez sèche avec une puissance qui arrive un peu brutalemen­t. Là aussi il faut un petit laps de temps avant de complèteme­nt s’habituer mais ça le fait. Il vire bien dans les épingles, même assez fermées. Les relances ne sont pas explosives mais le bike roule bien et retrouve assez facilement une bonne vitesse de croisière. On sort donc plutôt satisfait de ce premier run. Dans la deuxième descente on entre dans le vif du sujet. Toujours des épingles au programme mais cette fois les

LE CUBE EST SAIN ET FACILE DANS LA PENTE, BIEN POSÉ SUR SES APPUIS. ON SENT QU’IL Y A DE LA MARGE AVANT DE FAIRE UN OTB.

diagonales s’allongent avec des passages très rapides sur de longues zones de dalles rocheuses assez cassantes. Ici la stabilité du Stereo peut s’exprimer pleinement et on peut vraiment lâcher les freins. Ici les chocs assez espacés sont parfaiteme­nt absorbés et le bike dégage une grosse sensation de confort. Sur les gros freinages on conserve cette stabilité parfaite, on profite bien de la puissance des freins et l’on peut tenir un rythme soutenu. Dans les grandes courbes le long des talwegs le grip du bike est excellent. Ces bonnes sensations sont confirmées dans la troisième descente, très cassante elle aussi et ce premier run est très concluant. Par la suite on a emmené ce Cube sur d’autres boucles en montagne sur des trails parfois raides et un poil engagés mais pas réellement cassants et toutes ces bonnes sensations se sont confirmées. Notamment sur les trails les plus raides où la chaîne est rigoureuse­ment inutile. Le bike est sain et facile quand la pente s’agace, bien posé sur ses appuis. On sent qu’il y a de la marge avant de faire un OTB. Seul bémol, la roue de 29’’ qui avec autant de débattemen­t accroche facilement le short quand on est bien sur calé sur l’arrière du bike. Un petit souci classique pour les moins d’1,8 m qui roulent sur des 29’’ qui passent les 150 mm de débattemen­t. Finalement pour mettre ce Cube Stereo en difficulté il a fallu rider des spots hyper roulés comme les trails d’enduro sous la station de Chamrousse. Sur ce genre de trails très fréquentés les chocs sont beaucoup plus rapprochés et là on arrive à manquer de confort. L’arrière consomme du débattemen­t sur les impacts et finit par manquer de ressources dans les pires secteurs. Même en freinant les compressio­ns. On a un peu le même ressenti devant, la partie souple de la fourche est assez vite consommée et l’on vient travailler essentiell­ement sur une partie plus ferme sans véritable transition. Le bike reste très stable aucun souci mais devient ici usant sur la longueur d’un run. Les suspension­s finissent par s’essouffler un peu. A Chamrousse où il n’y a jamais de zones d’accalmie, bras et jambes chauffent copieuseme­nt au fil du run. Par contre sur les jumps il se comporte bien. Notamment en réception où là aussi il consomme du débattemen­t mais le vélo se montre bien confortabl­e et tolérant. Il encaisse sans problème des sauts assez copieux sans moufter. Ce petit manque de performanc­e dans les secteurs vraiment bien défoncés est tout de même à relativise­r compte tenu du prix super placé du vélo. Oui il n’est pas très difficile de trouver des bikes dans ce registre de débattemen­t plus confortabl­es et plus efficaces dans les secteurs ‘’Verdun’’ mais là encore la plupart du temps en doublant la facture. Sur un large panel de trails le bike reste très agréable à rider et va se montrer physique uniquement sur les trails les plus difficiles. Donc à moins de rouler uniquement sur ce genre de traces, ce bike est tout de même une excellente affaire. Le ratio prix / performanc­e reste très avantageux.

 ?? ?? 1. Le passage des gaines, discret et bien direct pour éviter une usure prématurée.
2. Les étriers des Hayes Dominion 4 disposent de vis hyper pratiques pour régler l’alignement. 3. L’amortisseu­r bénéficie de deux positions d’ancrage, pour faire varier la progressiv­ité de la suspension. 3.
1. Le passage des gaines, discret et bien direct pour éviter une usure prématurée. 2. Les étriers des Hayes Dominion 4 disposent de vis hyper pratiques pour régler l’alignement. 3. L’amortisseu­r bénéficie de deux positions d’ancrage, pour faire varier la progressiv­ité de la suspension. 3.
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