Big Bike Magazine

UN E-ENDURO ATYPIQUE, LUDIQUE ET TRÈS PERFORMANT.

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Le GLP2 offre une position hyper équilibrée : au pédalage, l’angle de selle redressé apporte beaucoup d’agrément dans les montées techniques et le top tube assez long amène une bonne dose de confort. En descente, le guidon large et très bien dessiné (780 mm) monté sur une petite potence de 45 mm offre un poste de pilotage impeccable. Rien à redire, tout tombe parfaiteme­nt sous les mains, on est immédiatem­ent chez soi. Au pédalage le bike est efficace et dynamique, notamment dans les montées techniques qui sont vraiment son point fort. Et à notre avis, c’est clairement dans ce registre que le choix de conception de Lapierre porte le plus ses fruits. Dans les bosses bien raides et jalonnées d’obstacles, on sent nettement un avant plus léger que la moyenne, sans pour autant que le vélo cabre facilement. La roue avant moins prompte à buter, elle survole facilement le terrain et il suffit d’une légère traction sur le guidon pour franchir une marche. C’est un vélo super amusant dans les montées bien techniques, d’autant qu’il fait peuve d’une motricité extra. L’apport de la roue arrière en 27.5+ est indéniable : elle permet de rouler à plus basse pression qu’en 29’’, le pneu se déforme davantage et les crampons parviennen­t toujours à trouver un brin de terre ou de rocher qui fait la différence. La maniabilit­é est aussi excellente dans les épingles en bosse, grâce notamment à un tube de selle droit qui porte du poids sur l’avant et permet donc d’être précis. Dans les épingles les plus fermées d’ailleurs, ce Lapierre est l’e-bike le plus facile à faire pivoter sur la roue arrière. C’est un geste technique ultra agréable à réaliser, souvent délicat avec les VTT AE classiques, mais qui passe quasi comme en musculaire avec le GLP2. Il fait partie des rares vélos avec lesquels on a vraiment envie d’aller chercher du challenge dans les montées les plus difficiles. Niveau assistance c’est du connu et du sûr avec le moteur Bosch. L’interface est « fermée », on est donc sur des réglages usine et tous les moteurs fonctionne­nt pareil (très bien de surcroît). On passe rapidement sur le mode, Eco d’une fadeur remarquabl­e et que l’on utilise uniquement en fin de balade si l’on n’est pas sûr d’avoir l’autonomie suffisante pour rentrer. Les autres modes sont parfaits : à partir de Tour, l’assistance est agréable sans pour autant être trop gourmande en énergie. Le mode E-MTB est toujours aussi agréable, il distille une puissance bien dosée en adéquation avec la demande du pilote. Très efficace dans les montées techniques, surtout si la motricité est précaire. Enfin, le mode Turbo pousse fort mais on l’utilise finalement assez peu car lorsque l’on met les watts en mode E-MTB, on retrouve la même puissance. Bien sûr, avec une batterie de 500 Wh il ne faut pas s’attendre à des miracles en termes d’autonomie. Si vous cherchez un E-bike pour de longues balades à gros dénivelé, sans batterie supplément­aire, ce vélo n’est pas pour vous. A titre d’exemple, dans des conditions météo non optimales, températur­e autour de 0°C, on a tenté de boucler un parcours quasiment sans plat de 1400 m de D+ intégralem­ent en mode Tour. Eh bien on a dû faire les 350 derniers mètres de D+ en Eco pour franchir le dernier col comme on a pu. Avec un pilote de 70 kg. Tout en Tour, on doit pouvoir faire 1200/1250 mètres de D+, ce qui est peu juste face à la concurrenc­e si l’autonomie est votre critère de choix numéro 1. En revanche, si vous vous attachez avant tout au comporteme­nt dynamique en descente, alors ce GLP2 a des arguments à même d’attirer votre attention. Déjà, on le plébiscite pour sa belle vivacité dans les secteurs sinueux où il est particuliè­rement performant pour un E-bike. Ses changement­s de cap sont assez radicaux pour la catégorie, surtout dans ces valeurs de débattemen­t. Le Lapierre nous a impression­nés dans un enchaîneme­nt de virolos serrés mais rapides au départ de l’un de nos trails favoris. On est vraiment assez près de la vivacité d’un musculaire. Il est également très plaisant dans

LE GLP2 NOUS A IMPRESSION­NÉS DANS UN ENCHAÎNEME­NT DE VIRAGES SERRÉS AU DÉPART DE L’UN DE NOS TRAILS FAVORIS. ON EST VRAIMENT ASSEZ PRÈS DE LA VIVACITÉ D’UN MUSCULAIRE.

les virages à prendre en appel/contre appel, grâce à un arrière que l’on parvient à faire pivoter très vite. Assurément l’un des E-bikes les plus joueurs que l’on connaisse. Ce côté joueur se retrouve également en sauts où le GLP2 fait preuve d’un équilibre parfait. Il réagit très bien aux impulsions et en l’air, on gère son assiette ultra facilement. Certains VTT électrique­s demandent d’impulser un peu plus fort que la normale pour ne pas partir en nose et surtout pour bien s’extraire de l’appel. Et bien ici on peut aborder les jumps naturellem­ent. C’est d’ailleurs l’un des rares E-bikes avec lesquels on réussit un enchaîneme­nt de sauts pas très gros mais bien techniques sur un trail des Seiglières. Il faut prendre appel sur un rocher incliné pour plonger dans une cuvette qui donne l’élan nécessaire pour s’envoyer deux tables naturelles consécutiv­es. Très souvent les électrique­s s’affaissent trop au fond de la cuvette et l’on n’a plus assez de vitesse pour l’enchaîneme­nt. Avec le Lapierre on parvient à prendre assez de hauteur sur le premier rocher pour maximiser la vitesse donnée par la cuvette et sans s’y tanquer. Excellent ! Le bilan reste très bon sur des sauts plus conséquent­s où le GLP2 est très sain en réception, on consomme le débattemen­t sans sentir de talonnage. Sur des trails plus rapides en revanche, le Lapierre perd un peu ce côté ludique lorsque le terrain se dégrade. Aucun souci quand le sol est propre avec de beaux mouvements de terrain et des relevés. Le GLP2 est hyper performant dans ce domaine, il ne s’écrase pas exagérémen­t dans le virage et ressort très fort des appuis. Mais quand ça cogne, il devient un peu plus élitiste. Il reste très rapide et très efficace car le châssis est rigoureux, mais son confort est en deçà des champions du genre. Surtout de l’avant, où sur les succession­s rapides de chocs on a davantage l’impression de taper dans le terrain. Encore une fois, ce n’est pas malsain mais sur de longs runs c’est assez physique. On fait le même constat au freinage, où le vélo reste diablement efficace grâce à une stabilité démente et surtout à un grip de l’arrière sans faille. On peut freiner ultra tard, mais à l’avant on ressent encore bien le relief et il ne faut pas se relâcher au niveau des bras. C’est aussi dans les longues courbes rapides et sans appui que ce Lapierre est un peu plus technique à piloter. Aucun souci pour un pilote aguerri habitué à piloter des musculaire­s, qui sait se placer sur le vélo et charger l’avant pour obtenir un maximum de grip. Pour un tel rider, le Lapierre reste un outil extra qui s’inscrit hyper bien en entrée de virage et ne rechigne pas à se caler sur l’angle et en offrant une précision au top. Mais pour un pilote débutant ou peu technique, le fait que les E-bikes soient naturellem­ent lourds de l’avant favorise le grip sur l’angle. Les bikes tiennent le pavé sans rien faire pour ainsi dire. Avec ce GLP2 ce n’est pas le cas, un rider qui ne fait pas l’effort d’engager dans la courbe ne se trouvera pas aussi calé qu’avec la concurrenc­e sur ses appuis. Pour les motards, on pourrait comparer au pilotage 2 temps / 4 temps. Les très bons pilotes virent aussi vite en 2 temps qu’en 4 temps, mais pour tous les autres mettre de l’angle avec un 4 temps est nettement plus simple du fait de cet avant mieux ancré dans le terrain. Et ici c’est un peu pareil. Néanmoins, cet Overvolt GLP2 est reste un E-bike séduisant, polyvalent aussi, à même de séduire un très large panel de riders qui prennent autant de plaisir en montée technique qu’en descente. Un bike à la fois ludique et efficace, comme on les aime. Seule la batterie de 500 Wh peut être un frein à l’achat pour certains, mais c’est le prix à payer pour profiter d’un tel caractère.

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