UN ALL MOUNTAIN QUI FAIT BLÊMIR LES ENDURO.
Le Norco Sight VLT offre une très bonne position, résolument moderne, avec un tube de selle assez droit et un tube supérieur long qui apportent beaucoup d’agrément au pédalage. En descente même topo, d’autant plus que le guidon est bien dessiné. Pour tester ce Sight, nous avons effectué plusieurs boucles en montagne avec systématiquement des montées très techniques et des descentes sur singles parfois roulants, parfois cassants, avec bien sûr des épingles délicates. Puis nous l’avons également essayé sur des trails plus préparés, plus lisses, dotés de sauts et des virages relevés, afin de couvrir au maximum le champ d’action du bike. En montée il est très agréable, notamment dans les montées très raides où il se montre d’une facilité exemplaire. Lors d’une montée particulièrement difficile, roulée de surcroît dans de mauvaises conditions car tapissée de feuilles mortes humides, l’efficacité du Norco nous a bluffés. On peut rester assis bien calé sur la selle, le vélo ne cabre jamais, même en portant son poids sur la roue arrière pour aller chercher le grip et en mode Boost. La roue avant reste donc précise, primordial pour se faufiler entre les difficultés. La suspension arrière travaille bien sur la première partie de sa course en filtrant parfaitement le terrain et sans caler le vélo dans le relief. Néanmoins, dans les parties les plus trash, il faut quand même soigner sa trajectoire, car la roue arrière en 29’’ n’apporte pas la tolérance d’une roue en 27.5+ avec son gros boudin. Des pneus de grosse section restent un avantage pour les néophytes et/ou les bourrins qui aiment passer en force. ils sont plus prompts à pardonner une approximation sur une racine en se déformant davantage, permettant donc aux crampons de trouver plus facilement un brin de terre pour propulser le vélo. Le moteur Shimano n’est toujours pas celui qui pousse le plus dans les parties vraiment très raides, donc on grimpe moins vite qu’avec certains concurrents mais ça monte quand même. Le couple est largement suffisant pour passer les difficultés sans se faire péter le coeur, surtout que ce Norco permet de bien temporiser puisqu’il ne cabre pas. Quand il faut tourner dans des épingles bien vicieuses en bosse, il faut penser à ouvrir la trajectoire car le vélo est long et ça se sent. Quitte à faire passer la roue avant sur le talus. On s’en sort donc, mais la maniabilité n’est pas au niveau de celle affichée par les références. On retrouve aussi cette lacune dans les épingles en descente, malgré l’absence de butées de direction. Et c’est encore plus vrai si elles sont tracées dans des pentes très raides : on a eu du mal à sortir les plus difficiles en no-foot, d’autant plus que la fourche manque un peu de soutien dans ce genre de situation et a tendance à bloquer le vélo. Clairement le Sight préfère quand il y a un peu plus d’espace et que l’on peut rouler avec un minimum de vitesse. Passé un cap, le côté camion ressenti à très faible allure disparaît et le Norco devient plus amusant. Il est notamment très à l’aise en grande courbe rapide avec appui où l’on se sent hyper bien calé et où l’on peut pousser fort pour prendre de la vi
LE SIGHT EST TRÈS À L’AISE EN GRANDE COURBE RAPIDE AVEC APPUI, OÙ L’ON PEUT POUSSER FORT POUR PRENDRE DE LA VITESSE. TRÈS PLAISANT SUR LES TRAILS PRÉPARÉS AVEC DE GROS VIRAGES RELEVÉS.
tesse. Très plaisant sur les trails préparés avec de gros virages relevés. Dans les virages à plat, l’adhérence reste très bonne grâce à l’empattement généreux du vélo, mais la fourche n’offre pas la précision des références sur des sols délicats truffés de racines et de rochers. Dans les sections rythmées et sinueuses, il se balance relativement bien d’un angle à l’autre mais il faut y aller avec vigueur. Sa géométrie ne l’avantage pas dans cet exercice, pas plus que son châssis rigide qui demande un pilotage musclé. Cette rigidité est palpable dans les virages négociés en appel/contre-appel où si l’on accroche un peu un bord, le vélo coince un peu là où certains se déforment gentiment et continuent de glisser avec fluidité. Ce châssis rigide lui confère en revanche une rigueur extra dans les secteurs rapides et cassants. Le confort est globalement très bon, notamment à l’arrière qui encaisse parfaitement le terrain avec une belle progressivité. On ne sent pas quand on consomme tout le débattement. Au freinage, la stabilité et le grip de l’arrière restent de mise, mais devant on manque de confort et ça tape un peu fort dans le terrain. Dans les séries chocs très rapprochés, la fourche s’essouffle, ce qui rend l’exercice un peu plus physique que la moyenne. Par contre, bien que son programme soit davantage calé sur le All-mountain, le Norco se comporte bien sur des parcours plus aériens et montre de belles aptitudes pour encaisser les réceptions coton. On ne talonne jamais violemment, c’est clairement un vélo solide qui peut sans problème aller jouer en enduro. En ce qui concerne l’autonomie, qu’en est-il avec cette batterie de 900 Wh ? Eh bien tout en Trail, un mode qui pousse déjà bien fort en allant flirter avec le Boost dans les passages les plus raides, on a passé 1700 mètres de D+ avec un pilote de 70 kg avant de rentrer dans le rouge. Et comme l’assistance Shimano est un peu imprévisible, une fois dans la zone rouge on n’a pas osé pousser le bouchon trop loin. Pas de plat sur cette boucle, uniquement des montées et des descentes. Les 2200 mètres de D+ doivent être jouables en mode Eco, qui apporte déjà une bonne assistance sur un moteur Shimano. On aurait pu s’attendre à encore mieux, mais au prorata de ce que l’on arrive à faire avec les batteries 630 Wh, c’est cohérent. Quoi qu’il en soit cette batterie apporte tout de même une grosse sérénité au niveau de l’autonomie et permet d’envisager de belles boucles complètement à bloc et ça c’est vraiment amusant !