Big Bike Magazine

STABLE ET SÉCURISANT, POUR CLAQUER DES CHRONOS EN DESCENTE

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QUAND IL FAUT LÂCHER LES FREINS DANS DES SECTIONS BIEN DÉTRUITES, LE BIKE EST POSÉ SUR DES RAILS : SES SUSPENSION­S NE BRONCHENT PAS SUR LES GROS IMPACTS, IL ENCAISSE SANS JAMAIS TALONNER.

Lorsque l’on grimpe sur le Privateer, on est d’emblée frappé par le tube de selle hyper droit qui porte beaucoup le poids du pilote sur les bras en position assise, bien plus que la moyenne.

Heureuseme­nt, notre vélo de test a un cintre large et bien relevé qui limite un peu ce phénomène. Au final, cela procure la sensation de piloter un bike compact alors qu’il est plutôt long quand on regarde les côtes. En tout cas, ça ne gêne pas en descente et ça donne une position hyper agréable quand ça grimpe très raide, inutile de se mettre en danseuse tant on est déjà au-dessus du pédalier. Dans les montées les plus infectes, le vélo ne cabre jamais et motrice toujours parfaiteme­nt. Et sans être un foudre de guerre niveau rendement, il se défend néanmoins assez bien grâce notamment à une suspension arrière qui ne bronche pas au pédalage. On ne s’est d’ailleurs pas servi du levier de l’amortisseu­r Suntour, ouvert en permanence. Le dernier tiers de la longue montée pour accéder à l’une des pistes de test est vraiment un méchant pétard. Pendant près de 15 minutes on est tout à gauche en braquet en luttant pour ne pas mettre pied à terre. Et bien avec ce vélo, sans être rapide, on monte confortabl­ement en pouvant temporiser dans les passages les plus durs. Il supporte super bien les très faibles vitesses d’ascension grâce justement à sa motricité et au fait qu’il est insensible au cabrage. On n’est pas obligé de rester en vélocité comme avec certains vélos, et on peut passer davantage en puissance. Bref, pas véloce mais pas épuisant non plus, et c’est déjà pas mal. Dans les épingles bien fermées en montée, c’est bon également. Avec ce poids sur l’avant, la roue reste très précise même en pleine charge sur les pédales, et on se faufile assez facilement. L’empattemen­t conséquent oblige à ouvrir un peu plus le virage mais ça le fait. Et au pire, si en sortie la roue avant doit un peu grimper sur le talus extérieur ça n’est pas un problème car il en faut vraiment pour que le bike commence à basculer en arrière. On ne coince pas. Bon, évidemment sur le plat, cette position est nettement moins agréable et peut même se montrer fatigante à la longue. Mais bon, avec un tel bike, quel est l’intérêt de faire du plat ? En descente, le 161 se montre bien sûr plus à son avantage. D’emblée, on le trouve super stable et confortabl­e. La stabilité est même l’un de ses gros points forts, tant et si bien qu’elle lui permet de mettre immédiatem­ent le pilote en confiance. Quand il faut lâcher les freins dans des sections bien détruites, le bike est un vrai rail : ses suspension­s ne bronchent pas sur les gros impacts, il encaisse sans jamais talonner, c’est un vélo qui fait preuve d’une rigueur très appréciabl­e sans pour autant se montrer exigeant à piloter. Il n’offre pas le confort des meilleurs, mais reste dans la bonne moyenne de la catégorie. Il conserve d’ailleurs cette belle rigueur sur les sauts, où il se montre également très sécurisant en réception. Si on se pose dans une zone pas très clean, il ne consomme pas énormément de débattemen­t à l’atterrissa­ge et a encore de la ressource pour encaisser ce qui suit. La stabilité est également royale dans les parties très raides. L’un de nos parcours de test présente

une longue marne très raide où il faut absolument maîtriser sa vitesse. Aucun souci avec le Privateer, qui s’est montré exemplaire dans l’exercice. On l’a trouvé ultra sécurisant même, parfaiteme­nt posé sur ses appuis et distillant un excellent grip de l’avant comme de l’arrière. L’associatio­n de son angle de chasse ouvert, de son boîtier de pédalier bas et de ses bases longues fait mouche à ce jeu. En revanche, lorsque les freinages se font plus cassants, le 161 n’est pas rigoureuse­ment collé au terrain et peut se montrer un peu sec. Comme la stabilité n’est jamais mise à mal, il permet tout de même de planter de gros freinages en broyant fort le frein avant, mais il se montre un peu plus physique que les références en la matière. En effet, avec certains vélos on a l’impression d’être sur un canapé lorsqu’on freine. Ici les cuisses ont encore du job pour encaisser le terrain. On retrouve un bilan nettement meilleur dans les grandes courbes rapides, avec ou sans appui. La rigidité bien dosée du cadre et sa géométrie permettent des prises d’angles sûres même quand le terrain se dégrade. C’est encore mieux dans les appuis, où le bike s’affaisse peu et conserve une vitesse extra. Par contre, c’est un vélo qui demande un peu d’engagement de la part de son pilote. Il faut vraiment attaquer et rouler avec l’envie d’agresser le terrain. Sans quoi il peut se montrer un peu paresseux lorsqu’il faut tourner. C’est encore plus flagrant à basse vitesse évidemment, ou dans les succession­s rapides de petits virages. En mode attaque, on ne souffre pas de son côté encombrant ni même de ses bases assez longues. Les changement­s d’angle restent dynamiques car il consomme assez peu de débattemen­t sur les appuis. Les suspension­s ont un bon soutien hydrauliqu­e et il y a peu de mouvements parasites. Le bike reste assez haut et l’avant est incisif. Par contre, sur un rythme plus cool et en chargeant moins l’avant, il peut se montrer un peu sous vireur. À ce titre, ce vélo est davantage destiné à des pilotes déjà un peu aguerris. Clairement, ce vélo a de sérieux atouts mais ne brille pas forcément par sa polyvalenc­e. Il nous a séduits sur des parcours raides et engagés, où son caractère bien trempé permet de rouler sans cesse à l’attaque et en prenant un max de plaisir. Sur des parcours très exigeants, ses défauts sont quasiment intégralem­ent gommés. Sur des trails plus « normaux », moins raides, il rentre un peu dans le rang et se démarque moins de la concurrenc­e. Les pilotes aguerris pourront toujours exploiter sa rigueur mais il peut aussi montrer un côté peu ludique à des riders moins agressifs et moins expériment­és.

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2. A l’anglaise, on trouve un gros dégagement au niveau de la roue arrière pour évacuer la boue. 3. La Durolux dispose de quatre voies de réglage, le top. 3.
1. Pas de mullet ici, mais bien deux roues de 29’’. 2. A l’anglaise, on trouve un gros dégagement au niveau de la roue arrière pour évacuer la boue. 3. La Durolux dispose de quatre voies de réglage, le top. 3.
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