Big Bike Magazine

LE BULLIT GARDE SON ÂME DE FREERIDER INTACTE !

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AU GUIDON DU BULLIT, ON VA PLUS CHERCHER À SURVOLER LE TERRAIN À BASE DE BUNNY-UP QU’ALLER TAPER DANS LES OBSTACLES EN LAISSANT LE VÉLO FAIRE LE JOB TOUT SEUL. PLUS TECHNIQUE CERTES, MAIS TOUT AUSSI EFFICACE ET TRÈS LUDIQUE POUR LES PLUS EXPÉRIMENT­ÉS.

On aime bien la position proposée par ce Bullit : le tube de selle est assez redressé mais sans être dans des valeurs extrêmes, le poste de pilotage est parfait, avec une petite potence de 40 mm qui reçoit un guidon maison bien large de 800 mm et très bien dessiné.

Malgré le programme qui tire vers le gros, la position reste assez polyvalent­e, on est bien installé à la fois pour dévaler dans la pente et pour la grimper. En montée, le Santa se montre est assez nerveux mais le mode Trail de Shimano est facilement dosable. On gère mieux l’arrivée de la puissance que sur la génération de moteur précédente, et l’inertie à l’arrêt du pédalage a disparu. Le bike est maniable, d’autant plus en considéran­t que c’est tout de même un gros vélo. Des modèles avec moins de débattemen­t sur le papier paraissent bien plus encombrant­s sur le terrain… Il pivote facilement dans les épingles, bien aidé ici par des bases assez courtes qui ne viennent pas mordre à l’intérieur des talus éventuels. La motricité est impeccable quant à elle : la suspension reste active pendant le pédalage et la roue arrière reste continuell­ement plaquée, quel que soit l’état du sol. Le bike progresse très facilement dans les zones cassantes, il ne bute pas sur le relief. Quand la pente s’affole l’avant reste précis, le Bullit ne cabre pas et permet de réussir des passages super raides sans souci. Finalement, on ne se sent pas du tout aux commandes d’un gros bike pataud en montée, le débattemen­t ne limite jamais la performanc­e, pas plus que la géométrie. En descente, on l’a testé sur des sentiers techniques de montagne mais aussi sur des trails enduro et DH plus shapés quant à eux. Sa prise en main est intuitive. La position parfaite permet de se sentir immédiatem­ent à l’aise à son guidon. La premier tronçon de notre descente de test est très rapide, avec des passages sur dalles bien cassants. Et d’emblée, la stabilité de l’ensemble met en confiance. On se sent aux commandes d’un vélo rigide qui demande de la précision en termes de pilotages et de trajectoir­e, mais qui reste néanmoins suffisamme­nt tolérant pour ne pas subir les terrains vraiment ingrats. Quand il faut s’envoyer des longues portions en dévers pleines de racines, sans être vraiment facile, le Bullit permet tout de même de prendre des lignes tendues sans craindre de se mettre en sucette. Le terrain est parfaiteme­nt encaissé à défaut d’être parfaiteme­nt filtré pour résumer. Là où les références effacent complèteme­nt le relief, le Santa Cruz retransmet encore des petites vibrations ou des petits impacts à son pilote, mais on ne va pas moins vite pour autant. Même constat sur les gros freinages bien cassants : l’efficacité est au rendez-vous mais le vélo ne distille pas le confort des meilleurs. On ressent encore les impacts au guidon et dans les jambes, mais pour autant la stabilité n’est pas mise à mal, on profite d’une bonne adhérence de l’avant et de l’arrière. On peut vraiment freiner aussi tard qu’avec les meilleurs, l’exercice demande juste un soupçon de condition physique supplément­aire. Ceci dit, la rigidité reste bien dosée car le vélo reste exploitabl­e même dans des conditions délicates. Il nous l’a prouvé lors d’un run à Chamrousse où le terrain était parfois gelé et béton, avec des racines saupoudrée­s de neige, voire bien mouillées parfois. Dans ces conditions, les réactions

n’ont jamais été trop vives et le vélo reste prévisible et sécurisant. On roule en confiance. On retrouve ce caractère sain en grande courbe où le bike offre un excellent grip sur l’angle. Il s’inscrit bien dans le virage, naturellem­ent, et se cale bien sur ses appuis. C’est rigide et précis, l’arrière travaille assez haut et le train avant est quant à lui bien précis, jamais sous-vireur. Dans les portions plus sinueuses, Le Bullit est très maniable, il fait assurément partie des E-bikes qui offrent de bons changement­s de cap. On se faufile aisément entre les arbres, le vélo ne s’affaisse pas exagérémen­t sur les appuis et reste dynamique dans les enchaîneme­nts rapides de virages. Il s’est notamment montré très efficace sur l’une de nos descentes favorites, où le sentier serpente le long des nombreux talwegs du flanc de montagne. Une descente avec également de nombreux mouvements de terrain, de grosses compressio­ns naturelles et des racines par milliers. Sur ce type de terrain, le Santa Cruz semble moins collé au sol que les plus confortabl­es du lot. Il se montre à nouveau un peu plus physique car on ressent les impacts dans les racines, mais d’un autre côté c’est un aspect positif car il s’avère aussi un peu plus vivant que la moyenne des E-bikes. On joue davantage avec le terrain, on s’affaisse moins dans les compressio­ns et on conserve beaucoup de vitesse. Au guidon du Bullit, on va d’ailleurs plus chercher à survoler le terrain à base de bunny-up qu’aller taper dans les obstacles en laissant le vélo faire le job tout seul. Plus technique certes, mais tout aussi efficace et très ludique pour les plus expériment­és. D’ailleurs en jump, le Santa Cruz fait partie des E-bikes plaisants. Il impulse bien et son assiette est facile à gérer en l’air. Sur un bel enchaîneme­nt de sauts d’un de nos parcours, il permet de se poser avec précision dans la pente et de conserver une bonne vitesse pour passer la ligne. Sur des sauts plus conséquent­s dotés de réceptions en mauvais état, il encaisse sans problème, on consomme le débattemen­t sans sentir de talonnage. Pas de doute ici, on est bien aux commandes d’un gros vélo, particuliè­rement bien réussi d’un point de vue dynamique qui plus est. En effet, il parvient à faire oublier que c’est un gros vélo dans les secteurs de jeu où l’on n’a pas besoin d’un tel débattemen­t, tout en se montrant bien gaillard quand on monte vers les extrêmes du programme. Bien joué ! Mais par conséquent il risque de l’ombre à l’heckler : en effet, on se demande bien quelles pourraient être les motivation­s des riders pour se passer de ce débattemen­t tant le plaisir supplément­aire en descente est décuplé, sans que l’efficacité en montée soit plombée.

 ?? ?? 1. Les deux biellettes constituti­ves du système de suspension VPP. 2. Le dégagement accordé au pneu arrière est bien vu pour les conditions humides.
3. Les roues Reserve maison sont très légères et pas trop rigides. 3.
1. Les deux biellettes constituti­ves du système de suspension VPP. 2. Le dégagement accordé au pneu arrière est bien vu pour les conditions humides. 3. Les roues Reserve maison sont très légères et pas trop rigides. 3.
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