Big Bike Magazine

UNE MACHINE POUR LES PILOTES GAILLARDS ET CHEVRONNÉS.

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Sur le Nomad, la position est résolument moderne.

L’angle de selle très droit porte un peu le poids du corps sur les bras mais offre aussi beaucoup d’agrément dans les montées raides et techniques. Avec un guidon vraiment très large (820 mm) et monté sur une potence très courte (40 mm), c’est parfait en descente également. Bon, si vos parcours empruntent essentiell­ement des trails tracés dans des forêts assez denses, il faudra certaineme­nt revoir la largeur du cintre à la baisse. Sinon c’est nickel, c’est assez agressif avec le poids un peu porté sur l’avant tout en restant des plus polyvalent­s quand il faut pédaler. L’an dernier le vélo nous avait surpris par son très bon comporteme­nt au pédalage. Disons que nous ne nous attendions pas à ce niveau de performanc­e dans ce registre de débattemen­t. Eh bien le montage d’un amortisseu­r à ressort hélicoïdal ne change pas la donne. Le Nomad reste vraiment efficace au pédalage et fait preuve d’un très bon rendement. Il est certes un peu moins performant que les meilleurs enduros dans ce registre, mais pas au point de cantonner le vélo à des journées en bike park ou en navettes. On peut vraiment envisager de faire du vrai enduro tout à la pédale à son guidon, et même sur de grosses boucles. En montée il est notamment très maniable dans les passages techniques. Comme le poids porte bien sur l’avant, on peut être précis et très fin sur les lignes choisies ; d’autre part le vélo est capable de virer court et c’est très agréable dans les épingles bien serrées. Dans les passages truffés de racines, on avance avec fluidité, on ne bute et la motricité n’est jamais prise en défaut lorsqu’on rentre dans le technique. La suspension arrière n’est pas sensible au pédalage, on peut donc se passer sans problème du levier de blocage de l’amortisseu­r. Tant mieux car il génère une suspension un peu trop ferme qui pénalise la motricité et la fluidité dans les montées cassantes. C’est à réserver aux montées très roulantes. Si en montée l’amortisseu­r ne métamorpho­se pas le vélo, on ne peut pas en dire autant en descente. Et suivant le type de trail parcouru, on a été plus ou moins emballé. La première piste roulée comporte des passages très raides et quelques virages en appui où l’on vient taper très fort, sur un sol globalemen­t assez propre. Quelques impacts ici ou là, mais pas de succession­s rapides de chocs. Dans ce cas de figure, le Nomad se montre très efficace, il est notamment parfait dans le raide. On sent le centre de gravité bas qui pose super bien le bike dans la pente, tout comme l’angle de chasse bien ouvert. On peut engager sans arrière-pensée, on est en confiance, on se place au doigt et à l’oeil et on peut freiner très fort quand il faut, sans que le poids soit transféré excessivem­ent vers l’avant. D’autant plus que la fourche apporte un excellent soutien dans la pente. Dans les virages avec de gros appuis, la Santa est juste bluffant. On peut entrer comme une mule dedans, sans même faire l’effort d’arrondir sa courbe, le bike s’affaisse à peine et ressort comme une balle du virage. Trop bon. En revanche, quand l’appui disparaît et que le virage reste rapide ça se gâte un peu. Avec son

DANS LES VIRAGES AVEC DE GROS APPUIS, LA SANTA CRUZ EST JUSTE BLUFFANT. ON PEUT ENTRER COMME UNE MULE DEDANS, SANS MÊME FAIRE L’EFFORT D’ARRONDIR SA COURBE, LE BIKE S’AFFAISSE À PEINE ET RESSORT COMME UNE BALLE.

amortisseu­r à air, le Nomad testé l’an dernier était performant dans ce registre, sans être un modèle de tolérance. Là, le niveau de tolérance descend encore d’un cran. La suspension arrière durcit plus vite, posant moins le vélo au sol, ce qui le rend encore un peu plus technique à exploiter. Et plus physique aussi. On retrouve cette sensation dans les portions cassantes, déjà entrevue l’an dernier : on avait évoqué son côté gaillard qui le rendait hyper rigoureux dans le défoncé mais peu confortabl­e malgré son débattemen­t généreux. Avec le ressort c’est pire. La suspension arrière durcit beaucoup plus vite ce qui impose au pilote un plus gros boulot au niveau des jambes. Par ailleurs, en travaillan­t plus haut de l’arrière, le vélo porte davantage de poids sur les bras, qui souffrent à leur tour. À l’instar d’un Norco Range, cette rigueur permet de se lâcher copieuseme­nt dans les sections les plus détruites, mais à condition d’être équipé des muscles qui vont de pair avec cette envie de tout casser ! Même chose dans les dévers plein de racines. Par contre, du bon côté des choses, le Nomad impulse super bien et est très vivant sur le terrain. Si vous aimez bondir d’un relief à l’autre et que vous voyez le moindre petit caillou comme un appel potentiel, vous allez adorer cette version, encore plus radicale. On s’est notamment régalé sur un enchaîneme­nt de six doubles au bas de l’un de nos trails favoris, où il s’est montré impression­nant en termes de conservati­on de vitesse. Clairement, ce Nomad se profile davantage pour un usage en bike park qu’avec un amortisseu­r à air. Mais sachant qu’avec un amortisseu­r pneumatiqu­e le Nomad n’est pas non plus ridicule à ce jeu, en se montrant presque aussi sain sur les grosses réceptions, notre préférence reste pour l’amortisseu­r à air. Lors de runs sur des sentiers peu raides, très sinueux et peu cassants, on retrouve les excellente­s sensations de l’an dernier. Dans le sinueux, les changement­s d’angle sont dynamiques grâce à des suspension­s qui durcissent vite sur leur course et qui ne consomment pas trop de débattemen­t sur les appuis. Génial pour se faufiler rapidement entre les arbres, d’autant que ce bike réagit super bien aux appels/contre-appels pour virer en glisse. C’est type de sentier où vous prenez vraiment votre pied avec le Nomad, jusqu’au premier freinage défoncé parce que le sentier a été ravagé par un orage. Le vélo reste en ligne mais tape très fort dans le relief, on le subit à nouveau physiqueme­nt. Le Nomad est encore plus exclusif avec cet amortisseu­r à ressort. Il ne lâche pas un soupçon de performanc­e au pédalage, mais en descente il se destine davantage à des trails propres avec de gros sauts et de gros mouvements de terrain. Il perd par contre de sa polyvalenc­e vers l’enduro, en étant un peu trop exigeant sur des sentiers garnis de pierres et de racines.

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2 et 3 : Le cadre du Normad atteint un degré de finition impression­nant, tout propre, beau et fiable. 3.
1. Le ressort hélicoïdal modifie sensibleme­nt le comporteme­nt du Nomad en descente. 2 et 3 : Le cadre du Normad atteint un degré de finition impression­nant, tout propre, beau et fiable. 3.
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