Big Bike Magazine

LE MEILLEUR E-BIKE QU’ON A PU ROULER EN DESCENTE, UN VRAI DH !

-

La position offerte par le Yeti est excellente. Le tube de selle est très droit et apporte beaucoup d’agrément en montée. Évidemment c’est un peu moins sympa sur le plat, car on se retrouve avec du poids porté sur les bras, mais le plat n’est pas le programme de ce vélo. Le poste de pilotage est top, avec un guidon super bien galbé de 800 mm de large monté sur une potence de 50 mm. Tout tombe parfaiteme­nt sous les mains, on se sent d’emblée paré pour l’attaque. Pour le premier run, direction le Diois et ses singles mythiques, n’ayons pas peur des mots. Au programme trois montées et autant de descentes. Deux montées roulantes et une technique alors que les descentes sont toutes un poil cassantes, certaines avec des passages vraiment plein gaz et de bonnes grosses marches. N’oublions des épingles bien fermées et le topo est complet. Rien à signaler dans les montées roulantes, passons directemen­t au comporteme­nt dans les montées techniques. Eh bien c’est top. La grosse force du vélo c’est sa capacité à absorber le terrain même en pleine charge sur les pédales, sans pour autant donner l’impression de s’affaisser et de perdre de la vitesse dans les marches. C’est super fluide, efficace et surtout la motricité est bluffante. On peut temporiser dans les passages les plus durs et vraiment se reposer sur le grip de l’arrière pour franchir les passages les plus scabreux. La roue arrière est constammen­t en appui sur le sol, même en terrain défoncé. On loue souvent la motricité apportée par les roues arrières en 27.5+ mais force est de constater que le Yeti parvient à faire aussi bien en 29’’. Et cette sensation s’est confirmée sur toutes les montées rencontrée­s plus tard sur d’autres parcours. Le bike est efficace dans le raide, tracte à mort et reste surtout hyper maniable dans les épingles de montagne. Dans cet exercice, le tube de selle particuliè­rement droit apporte beaucoup d’appui à la roue avant, et l’empattemen­t raisonnabl­e ne gâche rien à l’affaire. Le bike vire court, plus que la plupart des ses rivaux, seuls les Rocky Mountain avec leurs bases très courtes rivalisent dans ce domaine. Un excellent bilan en bosse donc. Tant que l’on parle pédalage, causons autonomie. Force est de constater que ce n’est pas dingue avec une batterie de 630 Wh. Précisons ici que nous l’avons équipé d’une carcasse DH en gomme tendre à l’arrière pendant nos tests, ce qui le pénalise forcément un peu. Mais le mode Eco est un peu trop costaud, on pourrait sans problème se contenter d’un peu moins d’assistance. L’avantage c’est qu’ainsi réglé, on peut faire l’intégralit­é des boucles en Eco sans jamais avoir besoin de changer de mode. Peut-être que ça équilibre au final. Toujours est-il que dans cette configurat­ion on passe à peine au-dessus des 1500 m de D+. Dans de mauvaises conditions (froid et uniquement des montées bien raides, où l’on sollicite

AU FREINAGE D’AILLEURS, ON A L’IMPRESSION DE JETER UNE ANCRE À CHAQUE FOIS QUE L’ON TIRE SUR LES LEVIERS. LE GRIP EST INCROYABLE, TOUT COMME LE CONFORT ET LA STABILITÉ. LE YETI MORD ULTRA FORT DANS LE TERRAIN, UNE RÉFÉRENCE DANS CE DOMAINE !

beaucoup le moteur) on est même passé dans le rouge à 1300 de D+. Au final, on reste convaincu que le moteur Shimano est plus gourmand en énergie que ses rivaux. Et en descente alors ? Eh bien là, après seulement 100 mètres parcourus, c’est « Ouahhh, terrible ! ». On est immédiatem­ent à l’aise, sans aucun temps d’adaptation. Pourtant notre première descente part sur un sentier avec beaucoup de petites pierres roulantes, où les vélos ont tendance à gigoter et ont du mal à garder le cap. Ce n’est pas le cas avec le Yeti, qui est littéralem­ent collé au terrain, précis et qui met tout de suite en confiance. Quand arrivent les premières épingles on est surpris par la maniabilit­é du vélo, on est vraiment très proche des sensations d’un musculaire. On peut rentrer dans les épingles en engageant, la fourche ne s’écrase pas et le bike pivote à mach 2. Il est tellement à l’aise dans cet exercice qu’on a été rouler des trails farcis d’épingles très techniques et habituelle­ment pas très ludiques en E-bike. Et on s’est régalé. Lorsque les courbes s’allongent c’est encore mieux. Avec un tel grip sur l’angle, il faut le vouloir pour partir à la faute ! Le vélo s’inscrit ultra naturellem­ent en virage, on le sent se caler sur l’angle et à partir de là il file comme sur des rails. Les roues montent et descendent en filtrant le terrain à merveille pendant que le guidon ne bouge pas d’un iota. Bluffant ! On a l’impression de rouler un excellent DH ! Tout comme au freinage d’ailleurs, où l’on a l’impression de jeter une ancre à chaque fois que l’on tire sur les leviers. Le grip est incroyable, tout comme le confort et la stabilité. Le Yeti donne l’impression de se plaquer au sol et mord ultra fort dans le terrain, une référence dans ce domaine ! Les tests auraient pu s’arrêter à l’issue de cette boucle tant le vélo nous a convaincus. Mais comme nous sommes aussi conscienci­eux qu’amateurs de bonnes choses, nous l’avons emmené sur une plus large variété de terrains. Notamment sur trails avec des sauts, où là encore on ne trouve rien à lui reprocher. Il impulse bien, reste dynamique sur les enchaîneme­nts de sauts en conservant une bonne vitesse. Il est gaillard en réception avec une fin de course solide devant comme derrière. la seule fois où l’on a talonné c’est en se mettant trop court et en posant un peu violemment sur un plat. Normal. En usage montagne et sur un mode plus cruising il sait rester confortabl­e, agréable et tolérant. Ce n’est pas un vélo qui demande sans cesse l’attaque ultime pour être exploité. On trouve encore plus tolérant bien sûr, mais le cruising à la cool est envisageab­le à son guidon. Le bilan est quasi parfait, ces seuls défauts étant inhérents à sa motorisati­on. L’EP8 est un moteur efficace et plaisant à l’usage, mais un poil gourmand en énergie face à Bosch ou Giant par exemple.

Newspapers in French

Newspapers from France