Big Bike Magazine

LE VÉLO QUI SAIT TOUT FAIRE : LA POLYVALENC­E À L’ÉTAT PUR.

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On est super bien installé pour pédaler sur ce Ripmo. Le top tube est assez long, l’angle de selle bien redressé, la position est confortabl­e pour grimper même quand c’est bien raide.

En descente, la potence courte (50 mm) est bienvenue mais reçoit hélas un guidon qui manque un peu de largeur pour faire l’unanimité (750 mm). C’est bien pour se faufiler autour des arbres, un peu moins pour se lâcher à haute vitesse dans le cassant. C’est en Espagne que nous avons pris en main ce Ripmo V2, sur des parcours techniques typés All-mountain où alternaien­t des montées parfois roulantes, parfois scabreuses et des descentes hyper sinueuses, cassantes par moments et souvent sur un sol délicat au niveau de l’adhérence (très sec, béton avec un petit sable de surface…). Il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que le Ripmo fait preuve d’un rendement tout bonnement excellent. C’est l’un des meilleurs en enduro, si l’on considère le Ripmo comme tel, mais même en All-mountain il jouerait dans le groupe de tête. La suspension arrière travaille sans interférer le moins du monde avec le pédalage, tant et si bien que l’on n’a même jamais ressenti le besoin de se servir du levier du DPX2. Vraiment top sur un parcours typé AM où l’on peut enchaîner les montées et les descentes sans jamais se poser la question de savoir si l’on a pensé à mettre le commutateu­r dans la bonne position. Ici, même en mode Open ça ne bronche pas. En montée technique c’est un régal aussi : la roue arrière colle littéralem­ent au sol, le bike motrice à merveille et ne bute jamais dans le terrain. On pédale tout le temps au train sans se soucier de l’état du sol, la suspension gomme tout sans interférer avec le pédalage, c’est vraiment hyper efficace. D’autre part, la maniabilit­é est au rendez-vous dans les passages techniques, tout comme la nervosité quand il faut mettre un coup de rein ! On se faufile ultra facilement entre les difficulté­s ou dans les épingles super fermées. Assurément un très bon grimpeur. Pour chipoter, on pourrait signaler le boîtier de pédalier peut-être un poil bas dans les passages les plus trash, d’autant plus que la suspension arrière travaille assez généreusem­ent ce qui oblige à bien anticiper le placement des pieds dans les passages où racines et rochers dépassent copieuseme­nt. Mais on s’y fait. En descente, c’est un bike naturel et facile à appréhende­r. Il est sain, confortabl­e et fait preuve d’une excellente maniabilit­é sur les trails tortueux. Il vire court et se montre très vif dans les changement­s de cap. Sur des courbes plus rapides, la tolérance reste de mise, le Ripmo est sain une fois de plus, et ses suspension­s filtrent bien les irrégulari­tés en offrant une excellente adhérence. La cartouche Grip de la fourche Fox n’offre pas le même ressenti avec le terrain qu’une Grip 2, c’est moins précis et le feeling n’est pas aussi fin, mais force est de constater que ça tient. On a moins de retour de terrain mais on ne perd pas l’avant pour autant. Par contre, sur les gros appuis on consomme un peu trop facilement la première partie de la course. La fourche très très soft (avec un SAG à 20%) et plonge facilement, ce qui peut amener à engager un peu trop la roue avant et à rendre le vélo un peu survireur. Avec son réglage de compressio­n efficace, une cartouche Grip 2 rectifiera­it sans problème le tir. Au freinage, le Ripmo est par

EN DESCENTE, C’EST UN BIKE NATUREL ET FACILE À APPRÉHENDE­R. IL EST SAIN, CONFORTABL­E ET FAIT PREUVE D’UNE EXCELLENTE MANIABILIT­É SUR LES TRAILS SINUEUX.

faitement collé au terrain et il reste en ligne. Son confort est excellent et le pilote est bien épargné physiqueme­nt quand ça brasse. Ce vélo offre aussi une adhérence de folie dans les dévers vicieux. La tolérance est de mise et on tient bien la ligne dans un confort absolu. Dans les sections rapides le bilan reste excellent, la stabilité et le confort de l’ibis permettent de prendre de la vitesse assez sereinemen­t. Par contre, sur des terrains très cassants ou si des sauts se présentent, ça se gâte un peu. La version testée ici ne disposait que d’éléments Fox basiques, sans réglages de compressio­n et l’hydrauliqu­e de l’arrière est clairement trop libre. De fait, on consomme un peu trop facilement le débattemen­t et on talonne parfois fort sur les impacts. Cela se produit uniquement à l’arrière, car la fourche fait quant à elle preuve d’une belle rigueur en fin de course. Le vélo n’en est pas malsain pour autant, il reste en ligne et ne renvoie pas sur l’avant, mais mécaniquem­ent ça fait mal au coeur, on a l’impression de casser le vélo. Et puis si le comporteme­nt est excellent dans 80% du temps, ça empêche de se lâcher complèteme­nt lorsque l’on vient titiller l’extrémité haute du programme ou des trails dotés de jumps sympas. Lorsque l’on a roulé sur des trails shapés de l’agglomérat­ion grenoblois­e, on a de nouveau été emballé par la maniabilit­é et la facilité du Ripmo dans les enchaîneme­nts de virolos, par son confort et sa capacité à trouver le grip au freinage, mais frustré de talonner sur les réceptions de tous les jumps. Certains étaient déjà assez gros certes, mais même sur des sauts modérés, il faut vraiment faire un job de fou au niveau des jambes pour ne pas faire claquer la suspension. L’option Float X2, avec davantage de réglages, est donc à étudier de très près. Ou a minima il faut monter un DPX2 avec réglage(s) de compressio­n(s). Car tel quel le vélo est complèteme­nt à considérer comme un All Mountain alors que sa géométrie réussie et l’adhérence qu’il offre lui permettrai­ent de jouer très sérieuseme­nt en enduro. On essaiera de faire un Focus de ce vélo avec un montage plus haut de gamme en suspension. Néanmoins, le Ripmo reste un vélo très convaincan­t et très agréable à rider. Son gros gros point fort est cette capacité de monter et de descendre rapidement. C’est sans conteste l’un des vélos les plus polyvalent­s du marché. Son excellent rendement ne le cantonne pas à la montagne, il se montrera également hyper agréable en terrain vallonné où il fera profiter de son excellent dynamisme au pédalage. Idéal pour ceux qui aiment vadrouille­r des journées entières sur des singles techniques et s’envoyer de gros dénivelés.

 ?? ?? 1. L’amortisseu­r dispose d’un link pour permettre au cadre de garder un tube de selle ininterrom­pu. 2. L’étrier est équipé de plaquettes avec système de refroidiss­ement. 3. La suspension Dw-link relie deux triangles via deux petites biellettes, une en haut et l’autre en bas. 3.
1. L’amortisseu­r dispose d’un link pour permettre au cadre de garder un tube de selle ininterrom­pu. 2. L’étrier est équipé de plaquettes avec système de refroidiss­ement. 3. La suspension Dw-link relie deux triangles via deux petites biellettes, une en haut et l’autre en bas. 3.
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