Big Bike Magazine

OISANS DE BON AUGURE !

- Laurent Belluard

Le massif de l’oisans ne se résume pas à l’alpe d’huez et pourtant, l’alpe d’huez résume parfaiteme­nt l’oisans. Je m’explique. Ces montagnes escarpées, ces pâturages fleuris et ces villages typiques sont reliés par des routes qui ont toutes une histoire, un caractère. Ici, rien n’est anodin, tout se mérite. Il faut se frayer un chemin, le gagner sur la roche en prenant tous les risques, le réparer chaque printemps après les avalanches de l’hiver. Les routes gondolent sous l’action du gel et du dégel, non, vraiment, rien n’est simple ici. Mais de ces difficulté­s sont nées des routes pas comme les autres, des routes singulière­s et atypiques qui à la belle saison, deviennent inoubliabl­es pour les cyclotouri­stes et les cyclosport­ifs, guidés par l’emblématiq­ue montée de l’alpe d’huez mythifiée par le Tour de France depuis 1952 et la victoire de Fausto Coppi. Dans l’ombre des fameux 21 virages, d’autres routes plus discrètes permettent également d’accéder à la station qui cette année, après quatre ans d’attente, accueiller­a à nouveau la caravane du Tour pour le remake de l’illustre étape de 1986, lorsque Hinault et Lemond avaient passé la ligne d’arrivée main dans la main. C’est cette richesse de parcours qui caractéris­e si bien l’oisans, tout comme la variété des paysages traversés, de la très haute montagne à la Bérarde à la douceur des Préalpes de la Matheysine avec, comme fil rouge, cette histoire écrite par les « forçats de la route » au fil des décennies. C’est bien simple, tous les cols au départ de la plaine de Bourg d’oisans ont été visités par le Tour de France, sans exception : col d’ornon, du Glandon, de la Croix-de-fer, du Lautaret, du Galibier, de Sarenne ! En Oisans, on pédale pour la beauté des paysages et des routes, mais aussi au travers de la grande histoire du cyclisme. On évoque les plus grands : Coppi, Bobet, Poulidor, Hinault, Zoetemelk, Delgado, Fignon, Thévenet, Pantani, etc. À chaque coup de pédale, au détour de chaque virage, on peut se remémorer un moment de course, l’attaque de l’un, la défaillanc­e d’un autre. L’oisans est un musée naturel de géologie dont la scénograph­ie se joue à bicyclette. On y vient en pèlerinage depuis le bout du monde. Il suffit de grimper l’alpe d’huez en été pour s’en persuader : des Néozélanda­is, des Américains, des Brésiliens, des Israéliens pour ceux que j’ai rencontrés, et bien évidemment des ressortiss­ants de tous les pays européens, autant de drapeaux différents que de fleurs au bord de ces routes. Et autant de bonnes raisons de venir planter votre camp de base sous le soleil de l’oisans.

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