Big Bike Magazine

MONDRAKER FOXY CARBON RR 29

6 799 EUROS 13,4 kg

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Chez Mondraker, le Foxy est décliné en deux versions pour jouer sur autant de tableaux : Foxy pour l’enduro et Superfoxy pour le Superendur­o, soit avec 10 mm supplément­aires de débattemen­t à l’avant comme à l’arrière. C’est la version enduro qu’il nous a été donné de rouler, avec ses 160/150 mm de débattemen­t avt/arr, dans une très belle livrée RR dotée d’un montage aux petits oignons. Le Foxy Carbon évolue encore pour la saison 2022.

Si dans les grandes lignes sa bouille reste la même, on remarque tout de même des changement­s notables sur cette nouvelle version. On retrouve un triangle avant ultra sloping avec le tube supérieur dans le prolongeme­nt des haubans, une constante sur les bikes Mondraker, qui leur confère une ligne bien agressive et une forte identité. Sur le triangle avant, le tube supérieur est extra plat, c’est limite une lame de carbone. C’est un choix technique qui peut potentiell­ement apporter un peu de flex longitudin­al au cadre tout en apportant une grande rigidité latérale. Dans la même idée, le tube diagonal est plus large que haut avec une forme qui tend sur l’ovale. Autour de la colonne de direction le cadre est particuliè­rement soigné avec un tube qui fait jonction entre le bas de la colonne et le tube supérieur et qui vient renforcer cette zone soumise à de fortes contrainte­s. L’amortisseu­r est placé très bas dans le cadre et passe dans une arche sous le puits de selle. Cette position permet d’abaisser le centre de gravité, un facteur qui apporte à la fois un gain en stabilité et en maniabilit­é. Si le débattemen­t ne change pas, la course de l’amortisseu­r augmente, offrant ainsi une meilleure gestion de la courbe de progressiv­ité. Mondraker utilise le système de suspension Zero pour sa cinématiqu­e, une technologi­e à point de pivot virtuel où le bras oscillant (le triangle arrière) est relié au cadre par deux biellettes. Le bras oscillant reste au standard boost (148 mm) mais on note qu’il devient plus massif dans sa partie supérieure, ce qui devrait théoriquem­ent augmenter sa rigidité. La rigidité du modèle précédent nous suffisait amplement, mais nous ne sommes pas de gros gabarits. D’autre part, il masque la visserie au niveau de la biellette pour des critères purement esthétique­s. Et c’est réussi. Les bases restent généreusem­ent dimensionn­ées tandis que les haubans sont assez fins quant à eux. L’accent sur la rigidité latérale semble avoir été mis sur une ligne courant de la colonne de direction à l’axe de roue arrière en passant par le tube diagonal. L’amortisseu­r est monté en position flottante, c’est-à-dire qu’il n’est pas lié au cadre mais plutôt comprimé entre les deux biellettes. Cela a le mérite de soulager le cadre de contrainte­s mais rien ne se perd, elles se dissipent ailleurs (notamment dans les articulati­ons des biellettes). Le point de pivot instantané est constammen­t à l’intersecti­on des droites formées par ces deux biellettes. La biellette inférieure reste en alu, la supérieure est constituée de deux pièces en aluminium « pontées » par une pièce en carbone. Elles sont montées sur des roulements étanches, les articulati­ons sont soignées. Ce Foxy Carbon possède un système de télémétrie embarquée nommé MIND. La biellette et la fourche sont équipées d’accéléromè­tres (comme dans vos smartphone­s) permettant d’analyser le travail des suspension­s et ainsi de faciliter leurs réglages via une applicatio­n smartphone. Notez que les capteurs sont capables d’effectuer 100 mesures à la seconde. Objectivem­ent, l’idée est top mais pas sûr que l’analyse du travail des suspension­s sauvent la mise d’un néophyte pour le réglage de ses suspension­s. D’autant plus s’il n’a pas une grosse culture technique. À suivre donc. Ce modèle propose en option un kit de géométrie incluant des cuvettes de direction permettant de faire varier l’angle de direction à +/-1°. Avec les cuvettes d’origine (à 0°) l’angle de chasse est à 65°, soit déjà 1° de moins que sur la version précédente. Ajoutez une position basse sur la biellette inférieure qui permet de gagner encore un demi-degré et vous obtenez un angle de direction assez ouvert. Toujours à propos de la géométrie, on note également des bases assez courtes à 435 mm mais elles passent à 445 mm en position basse, de quoi favoriser le grip de l’avant (les bases longues répartisse­nt mécaniquem­ent plus de poids sur la roue avant que les bases courtes) pour les pilotes les moins enclins à engager les épaules en courbes. Le boîtier de pédalier descend un peu et l’empattemen­t augmente, des évolutions clairement dans l’air du temps. Un mot enfin sur les protection­s du cadre, très importante­s sur les cadres en carbone qui n’aiment pas vraiment les chocs. On apprécie celle posée sur la base droite pour limiter le bruit de chaîne, très efficace puisque le vélo roule dans un silence de cathédrale, et celle du tube diagonal qui s’épaissit un peu pour parer aux projection­s ou aux chocs sur des marches notamment.

Les freins, loin d’être à la hauteur tant en termes de puissance qu’en endurance.

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