Big Bike Magazine

THE TIMES THEY ARE A-CHANGIN

- Arnaud Larrandabu­ru

Dès la moitié des sixties, Bob Dylan nous prévenait : les temps changent, et prendre le train est plus constructi­f que de rester à quai. C’est le thème de cette saison 2023 à L’UCI, avec l’arrivée tonitruant­e de Discovery Channel à la retransmis­sion et à l’organisati­on des coupes du monde VTT (via ESO, qu’elle possède). Si l’on peut toujours regretter le passé, dans certains de ses aspects tout du moins, y vivre en faisant abstractio­n de l’avenir ne fait pas sens au regard de l’évolution logique des choses. Les Enduro World Series récupérées par l’instance fédérale internatio­nale, une fois que le circuit est en place, rodé et mené par des initiative­s privées et des passionnés, c’est une pilule difficile à avaler. Mais elle était sur la table depuis un moment, attendant son heure : les athlètes, staff et teams vivent pour un maillot arc-en-ciel que seule L’UCI délivre. Alors oui, c’était inévitable, comme lorsque la FFC à repris les Enduro Series. On peut regretter de ne plus entendre Rob Warner et Nigel Page glapir pour la dernière de Freecaster, lors des championna­ts du monde de DH à Champery, remportés par un Danny Hart brûlant comme la cabine des commentate­urs. La parfaite alchimie entre un run de légende et des répliques qui resteront gravées dans les annales de la DH. Puis Red Bull TV est arrivé, avec un nouveau format, un Warner assagi et plus profession­nel, des caméras et une qualité de retransmis­sion revues à la hausse. Aujourd’hui, Discovery Channel est dans la place. Il y aura du payant, des hauts et des bas, des erreurs et de belles réussites. Comme dans la vie en gros. Freecaster n’était pas parfait, Red Bull non plus, loin de là. On s’est ennuyé des éclats de voix de l’époque, on a apprécié la qualité du présent. La rigueur autrichien­ne a fait froid dans le dos parfois, elle a aussi porté la DH à un tout autre niveau en termes de médiatisat­ion, de profession­nalisation. Ce que nous réservent les huit prochaines années, bien malin qui pourrait le dire. Les premiers concernés aujourd’hui, soit tous les acteurs du paddock et les sponsors, semblent sereins par rapport à leurs expectativ­es. L’avenir n’est pas forcément plus brillant, il est différent. Il est tout simplement ce que nous en ferons. Se rappeler la bonne vieille époque autour d’une table, et préparer les beaux moments à venir, c’est l’équilibre à garder pour que les choses se mettent en place, que les planètes s’alignent. L’essentiel étant d’être au bord de la piste pour être les témoins privilégié­s d’une évolution inexorable, les acteurs aussi, chacun à sa manière.

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