Big Bike Magazine

UN ENDURO FAIT POUR LA DESCENTE !

-

Aussitôt monté, on part tester le bike sur un petit spot nommé Serpa’trail. Au programme, une première bosse sur une piste assez cool, une descente dans de la bonne terre, puis deux autres bosses avec final très raide et deux descentes bien fournies en dévers et racines. Dès que l’on se met aux commandes du vélo, on se sent bien, parfaiteme­nt équilibré. La longueur ne se fait pas tellement sentir grâce au tube de selle bien droit, la hauteur de pilotage est parfaite : on n’a pas trop de poids sur les bras, le poste de pilotage est top, à la fois sportif et confortabl­e, c’est parfait. Sur la première bosse, le vélo s’emmène gentiment, mais le rendement n’est pas dingue. On sent que l’on va aller au sommet du spot sans trop en baver, mais pas question de chercher à mettre du rythme. Tranquille, au train quoi. Par contre, la suspension arrière apparaît tout de suite très réactive sous les coups de pédales et ici, le levier permettant de durcir la suspension est vraiment utile. En même temps, tant mieux, c’est à ça qu’il sert. Alors, autant que les constructe­urs en profitent pour nous fournir des suspension­s très sensibles si on peut pallier le défaut en bosse avec ce petit levier. Sur la première descente on est immédiatem­ent à l’aise. Ce premier trail est raide, on ne met pas un coup de pédale et on gère la vitesse en freinant plus ou moins. Ici c’est surtout de la bonne terre, le bike est bien posé, il colle au terrain, se montre agile dans les virolos et stable dans le raide. Une excellente entrée en matière. En route pour le deuxième trail, par une piste beaucoup plus raide où la motricité est vraiment limite sur le haut. Bon, là c’est moins sympa. Plus la piste est raide, plus les carences en rendement se font sentir et surtout, plus le mono plateau de 34 dents est pénalisant évidemment. On ne peut pas passer en vélocité, bilan, on force beaucoup plus sur les manivelles, trop même, et on patine. Et de toute façon, même quand le grip est bon, on tire tellement sur les bras que l’on cabre et l’on a du mal à placer l’avant avec précision pour garder la bonne ligne. À notre avis, ce plateau est une vraie erreur de casting, même avec une roue de 27.5’’ derrière. Sur la deuxième descente, plus garnie en racines, dalles et passages très raides, l’autre souci vient des pneus d’origine. Pas tant à cause du profil, puisque le DHR II est un bon pneu, mais à cause du choix des gommes. La Dual Compound passe sur piste très sèche, mais avec nos conditions de test assez humides par moments, ça ne le fait pas. Le pneu glisse à outrance sur les racines et les rochers, qui sont légion sur cette descente. Le bon feeling acquis sur la première descente s’évapore bien vite, et ce n’est pas mieux sur la troisième. Néanmoins, on a pu entrevoir de belles aptitudes à virer court dans les épingles, ainsi qu’un bon potentiel vers le gros, puisque le vélo s’est montré hyper sain dans les réceptions de sauts en bas de piste. Pour la suite de tests, si on a gardé le plateau de 34 faute de pièce de rechange, mais on a monté une paire de Maxxis Assegai en gomme Maxxterra pour mieux exploiter le potentiel du vélo en descente. Évidemment ce montage ne favorise pas le rendement. Déjà pas fou initialeme­nt, on se met des bâtons de plus dans les roues. Mais clairement, ce vélo n’ambitionne pas de claquer des temps en bosse, il donne juste ce qu’il faut pour que grimper ne soit pas un calvaire, et que vous puissiez arriver assez frais au sommet d’un spot. Mais si vous pouvez profiter de shuttles, ce sera encore mieux. Pour la suite des tests, changement de spot. On va chercher une longue descente avec beaucoup de flow, où alternent portions lentes, sinueuses et portions beaucoup plus rapides et un peu plus cassantes. Le tout entrecoupé de bonnes relances. Avec les Assegai, le vélo est un régal en descente. Saracen a réussi à faire un vélo à la fois joueur dans le sinueux et stable et rigoureux à vitesse élevée. Dans le sinueux, les changement­s d’angle sont super vifs. Étonnammen­t, d’ailleurs compte tenu de sa hauteur de boîtier de pédalier. Mais le vélo ne consomme pas beaucoup de débattemen­t sur les appuis, il travaille assez haut et reste bien dynamique. Il est également très ludique dans les virages à négocier en appel/contre-appel, c’est un vrai petit jouet. Puis, lorsqu’il faut lâcher les freins dans les portions rapides, il reste hyper stable et surtout hyper gaillard. La cinématiqu­e de suspension arrière semble parfaiteme­nt adaptée à l’amortisseu­r à ressort hélicoïdal. L’ariel offre une excellente lecture de terrain et reste solide sur les impacts. Il ne moufte pas et file droit avec une rigueur impression­nante. Par contre, s’il se montre très tolérant dans les passages en dévers truffés de racines, son grip est difficile à prendre en défaut. Par contre il est physique à piloter dans le cassant, les suspension­s durcissent assez vite sur leur course, ce qui lui confère une excellente prise de vitesse mais qui le destine à des pilotes solides et expériment­és. Les débutants risquent d’être surpris par la rigueur de ce vélo, malgré un châssis aluminium potentiell­ement plus docile qu’un carbone. Au freinage, le Saracen est des plus stables, il distille une bonne adhérence à la roue arrière. Ce grip est davantage conféré par la bonne assiette que procure la fourche que par la lecture de terrain de la suspension arrière. Mais là encore, l’exercice est assez exigeant pour les cuisses. En revanche, l’efficacité est au rendez-vous, d’autant plus que les freins en 200 mm assurent à merveille, tant en puissance qu’en endurance. Un mot enfin les sauts, domaine dans lequel l’ariel est très convaincan­t. Il se comporte idéalement sur les appels en se comprimant assez peu sur la phase d’impulsion. Cela permet de parfaiteme­nt sortir des appels et de gérer l’assiette à la perfection en l’air. Il est également très maniable, ce qui le rend assez ludique dans les enchaîneme­nts techniques. En réception, la rigueur est toujours de mise, la fin de course est des plus solides, on peut envoyer du gros. Ce Saracen est donc un enduro axé descente malgré son débattemen­t raisonnabl­e, un bike rapide et efficace face aux chronos, mais qui sait rester ludique et tolérant techniquem­ent. Attention, il est tout de même assez exigeant physiqueme­nt.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France