Boukan - le courrier ultramarin
LES éLECTIONS DE MAI 2019 ouvrent une période cruciale
Nouméa — à peine quelques mois après le premier référendum sur l’autodétermination, la Nouvelle-Calédonie est retournée aux urnes, élections du Congrès et des assemblées de provinces obligent. Deux élections en une, héritage des accords de Matignon. Pour rappel, il y a trois circonscriptions électorales correspondant aux trois provinces. Les membres du Congrès et des assemblées de province sont désignés à l’issue d’un scrutin de listes à un tour, et à la proportionnelle. Ce sont théoriquement les dernières élections de l’accord de Nouméa puisqu’en 2024 la période référendaire sera terminée. Résultats? Un président de Congrès indépendantiste, Rock Wamytan, élu grâce aux voix du tout nouveau parti, l’éveil Océanien. Des provinces qui restent, classiquement, loyalistes au Sud et indépendantistes dans le Nord et les îles, même si les majorités changent, notamment en Province Sud où le parti de Sonia Backes, l’Avenir en confiance, rafle la mise face à un parti Calédonie Ensemble usé par 5 ans au pouvoir. Au gouvernement, les 11 membres élus par le Congrès le 13 juin n’ont pas réussi à élire leur président, faute de majorité. Le Haut-Commissaire devrait convoquer le nouveau gouvernement dans ce but d’ici 15 jours. Finalement, la grande surprise de cette élection aura été la victoire de l’Eveil Océanien, parti communautaire wallisien et futunien qui, avec trois élus au Congrès, bouscule la donne et joue le rôle d’arbitre. Les dirigeants ont désormais en charge les référendums et la préparation de nouvelles institutions après l’accord de Nouméa. Une période cruciale.