Boukan - le courrier ultramarin
Le mouvement #MeToo aussi sur la grande île
Madagascar. La « liberté des cuisses », voilà le dernier combat que les féministes de tous bords du pays ont réussi à gagner depuis une semaine. Surtout qu’il a été mené contre le système, l’administration, dont un soubresaut au nom des bonnes moeurs aurait, parait-il, coûté la place à quelques techniciens de l’éducation nationale.
La raison de tout ce remue-ménage et grand déballage a été un communiqué sorti sur Facebook. Mentionnant, en résumé, que les jupes courtes favorisent les agressions sexuelles. Du coup, il est temps de rallonger les robes sous les cuisses. Sinon, les violeurs possèderaient des circonstances atténuantes devant les juges en cas de procès. En quelques heures, plusieurs personnalités de la musique, des médias et quelques forts en gueule de la société civile se sont insurgés. « Allez plutôt éduquer nos mâles à savoir faire preuve de retenue, éloignez - les de la perversité », voilà le discours dominant en réponse. Dans un communiqué, l’institution publique, a mentionné, «la sanction prise à l’encontre de l’auteur (du communiqué, ndlr) et la restructuration immédiate» de l’office de l’éducation de masse et des citoyens auprès du ministère de l’éducation nationale et de l’enseignement technique et professionnel.
[SOURCE MIDI MADAGASIKARA] 16 AVRIL 2019