Boukan - le courrier ultramarin
Moorea Polynésie
Adopter un corail pour sauver le récif
Le réchauffement océanique menace le corail. En Polynésie, l’association Coral Gardeners se mobilise pour la survie du récif en replantant du corail. Outre la pollution et le tourisme, les récifs coralliens souffrent des conséquences du réchauffement mondial : hausse de la température de l’eau, acidification des océans et montée du niveau de la mer.
Dans son rapport d’octobre 2018, le GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) annonçait un déclin de 70 % à 90 % des récifs dans un scénario de réchauffement climatique limité à 1.5° ; et une disparition complète des coraux (>99 %) dans un scénario à +2 °C. Même tendance selon une étude de l’Unesco, où les récifs coralliens pourraient disparaître complètement d’ici 2050.
Sur Moorea, l’île soeur de Tahiti, un groupe d’amis surfeurs, pêcheurs et plongeurs tentent de préserver cet écosystème fragile. Après avoir eux-mêmes constaté la dégradation des coraux au fil des ans, ils ont décidé de créer une association pour les préserver. Leur slogan “Let’s save the reef ” Créée en 2017, l’association agit à deux niveaux.
En premier lieu, elle intervient pour sensibiliser la population sur la nécessité de protéger la barrière de corail. Il s’agit d’expliquer comment vivent les coraux, comment ils se reproduisent et quelles sont les menaces auxquelles ils font face aujourd’hui.
Les récifs coralliens ne représentent que 0,2 % de la surface totale des océans ; pourtant leur présence est essentielle à plus d’un tiers des espèces marines et 500 millions de personnes dépendent de cet écosystème, notamment pour la pêche. En cas de disparition, c’est la chute de la biodiversité marine. Sur son site, l’association rappelle également que les récifs constituent un rempart naturel en cas de cyclone ou de tsunami et qu’ils jouent un rôle capital dans la production d’oxygène que nous respirons.
Le deuxième champ d’action consiste à régénérer le corail. Tels des jardiniers, ils ramassent les coraux abîmés pour les bouturer. Les morceaux encore vivants sont installés sur une table de pépinière, au fond de l’eau. Au bout de 3 semaines, ils sont replantés sur un corail mort et recolonisent progressivement le lagon. Pour se financer, l’association propose à chacun d’adopter un corail pour 25 euros.
Texte de Sarah Coutaudier