Boukan - le courrier ultramarin
DIFFéREND FRANCO-MALGACHE AUTOUR DES îLES éPARSES
«Contrairement à ce qu’affirme périodiquement le président de la République, Emmanuel Macron, l’archipel des Glorieuses et les îlots Juan de Nova, Europa et Bassas da India [situés dans le canal du Mozambique et qui forment les îles Éparses] ne sont pas des terres françaises mais bien des territoires malgaches au regard du droit international positif » écrivait André Oraison, professeur de droit international public dans une tribune publiée le 20 novembre sur le site internet du quotidien réunionnais Témoignages, en écho au constesté franco-malgache relancé lors du déplacement d’Emmanuel Macron aux Éparses en novembre dernier.
Pour André Oraison, «un faisceau d’indices démontre que les différents îlots revendiqués par les gouvernements successifs d’Antananarivo, à partir de 1972, ont bien été des territoires étatiques malgaches et, plus précisément encore, des dépendances naturelles du Royaume souverain de Madagascar jusqu’à son annexion par la France, le 6 août 1896 ».
Mais, avant la fin des négociations relatives à l’accession à la souveraineté de Madagascar qui conduisent aux premiers accords de coopération franco-malgaches, signés le 2 avril 1960, un nouveau statut interne fut conféré in extremis aux îles Éparses et au récif de Tromelin par un décret du 1er avril 1960, « relatif à la situation administrative de certaines îles relevant de la souveraineté de la France». Ce décret – un acte juridique que l’on peut qualifier, sans exagération, de scélérat – a été adopté dans le plus grand secret : il n’a été porté à la connaissance de la partie malgache qu’après le 14 juin 1960 qui est sa date de publication au Journal officiel », conclut la tribune.
[SOURCE : TéMOIGNAGES, 20 NOVEMBRE 2019]