Boukan - le courrier ultramarin
CHLORDéCONE
La Commission d’enquête parlementaire pointe la responsabilité de l’État
La Commission d’enquête parlementaire sur la chlordécone a rendu son rapport le 26 novembre dernier. Elle juge l’État responsable de la contamination massive de la population antillaise par ce pesticide. La dangerosité de la chlordécone était connue depuis les années 1970, mais le produit a été autorisé par dérogation dans les Antilles jusqu’à la fin des années 90.
Le rapport fait le constat d’un mode d’agriculture « productiviste, à la recherche de rendement et surpassement des ressources naturelles », « dépendant des intrants », sur un « territoire façonné par deux cultures dominantes», à savoir la banane et la canne. Il dresse ensuite un panorama de l’utilisation de la molécule ailleurs dans le monde pour conclure, à la complaisance de l’État français face aux lobbies de planteurs et même face à la dangerosité avérée du produit. Le rapport tente ensuite d’évaluer l’ampleur de la contamination par ce produit extrêmement persistant dans les sols et les eaux des Antilles françaises.
La suite du texte liste toute une série de recommandations pour restaurer la confiance de l’État auprès des populations contaminées, grâce à des actions de dépistage, de recherche, de dépollution et de réparation. L’État devrait s’appuyer sur les recommandations du rapport pour établir son plan Chlordécone IV, qui fait suite au plan Chlordécone III, jugé beaucoup trop peu ambitieux par le même rapport. [SOURCE : CNN TRAVEL]