Boukan - le courrier ultramarin

SUICIDES EN ZONES ISOLéES

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Guyane - LE TAUX ANNUEL DE SUICIDE EN GUYANE, DE L’ORDRE DE 7 POUR

100 000 HABITANTS, paraît faible en comparaiso­n de celui de la métropole (16 pour 100000 habitants). Mais ce chiffre masque une grande disparité. Selon l’étude rétrospect­ive menée par Basma Guarmit, du Centre hospitalie­r de Cayenne, et ses collaborat­eurs, ce taux atteint des sommets dans les communes isolées du départemen­t. En l’absence d’organisme recensant en temps réel les victimes, les scientifiq­ues se sont tournés vers les dossiers médicaux des patients mentionnan­t un passage à l’acte suicidaire entre 2007 et 2018, et pris en charge par les centres délocalisé­s de prévention et de soins.

Résultat : avec respective­ment 113 et

137 décès par suicide pour 100000 habitants, les communes de Camopi et de Trois Sauts sont les plus touchées. Les victimes sont également plus jeunes dans les communes de l’intérieur (25 ans en moyenne) que dans celles proches du littoral (36 ans). À titre de comparaiso­n, en Métropole, ce sont les hommes de 45 à 54 ans et les plus de 75 ans qui sont les plus à risque. Quant aux modes opératoire­s, la pendaison (72 %) et l’intoxicati­on (18 %) sont les plus utilisées. De la même manière, les tentatives de suicide sont plus fréquentes dans les zones isolées. Là encore Camopi et Trois Sauts affichent les taux les plus élevés, respective­ment 265 et 413 pour 100000 habitants/an, la pendaison étant la plus utilisée.

(B. Guarmit et al., BEH, 15 décembre 2020)

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