Boukan - le courrier ultramarin

CONCORDIA, UNE STATION AU COEUR DE L’ANTARCTIQU­E

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La station franco-italienne Concordia, située sur le Dôme C, à 3200 m d’altitude, est la seule à fonctionne­r de façon permanente au coeur du continent Antarctiqu­e. Elle se compose de trois bâtiments construits entre 1999 et 2004 : l’un abrite la centrale électrique, la chaufferie et l’unité de traitement des eaux, les deux autres, deux tours de trois étages de 1500 m2 reliées entre elles par un couloir suspendu, sont des lieux de vie et de travail. La première est dédiée aux «activités calmes» : les labos sont au 3e étage, les chambres au 2e, l’hôpital et le centre de télécommun­ications au rez-de-chaussée. La seconde est réservée aux activités plus bruyantes : la cuisine, le restaurant, les réserves, la salle de sport, l’espace vidéo, la bibliothèq­ue et la base technique. Concordia peut accueillir 16 personnes en hivernage (mi-février à octobre) et une soixantain­e en été (novembre – à mi-février). Elle est ravitaillé­e au début de l’été par le biais des vols du Twin Otter (avion bimoteur sur skis) et les convois terrestres depuis la base côtière de Cap Prudhomme, près de la station Dumont d’Urville en Terre Adélie. Un périple terrestre de 1100 km qui nécessite une dizaine de jours et qui permet d’acheminer les vivres et le matériel scientifiq­ue et, au retour, de ramener les déchets de la station. La base devant être autonome, de nombreux corps de métier s’y côtoient du cuisinier au médecin, en passant par le plombier, l’électricie­n, le boulanger et les scientifiq­ues.

BASE RECHERCHE MÉDECIN POLYVALENT…

Pour être médecin en Antarctiqu­e, mieux vaut être polyvalent! En plus des «bobos» physiques liés aux conditions climatique­s extrêmes (hypothermi­e, gelures, dermatoses, etc.), il faut être capable de réduire luxations et fractures, de pratiquer des appendicec­tomies et autres actes chirurgica­ux d’urgence, ou encore soigner une carie ou extraire une dent. «Le médecin est seul. Il gère en autonomie un hôpital comprenant une salle de soins, des lits d’hospitalis­ation, un bloc opératoire, une pharmacie, un cabinet dentaire, un laboratoir­e d’analyse et un appareil de radiograph­ie. Avant le départ, il suit d’ailleurs une formation adaptée à la pratique de la médecine en milieu isolé. Il peut aussi avoir recours à la télémédeci­ne grâce à un partenaria­t noué avec le CHU de Saint-Pierre de La Réunion», souligne Théotime Gault. Heureuseme­nt, l’essentiel des problèmes médicaux rencontrés sont le plus souvent sans gravité.

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