Boukan - le courrier ultramarin
DES BÉNITIERS AU POLONIUM
Polynésie française - DES CONCENTRATIONS ÉLEVÉES DE PLOMB 210 ONT ÉTÉ MESURÉES DANS LES BÉNITIERS, CE QUI A CONDUIT À MESURER ÉGALEMENT LE POLONIUM 210 DANS CES MOLLUSQUES EN 2019-2020. Les concentrations étaient de l’ordre de 200 Bq/kg frais pour Maupiti (archipel de La Société) et les atolls de Hao et Rangiroa (Tuamotu), de l’ordre de 400 Bq/kg frais dans l’archipel des Gambier. «Ces teneurs sont bien plus élevées que les valeurs observées dans les mollusques en Métropole, qui sont inférieures à 100 Bq/kg frais », précise Patrick Bouisset, chef du Laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui effectue la surveillance régulière de la radioactivité artificielle et naturelle en Polynésie française. « La consommation importante de bénitiers (jusqu’à plusieurs dizaines de kg par an), les coefficients de dose associés au plomb 210 et au polonium 210 très élevés et leurs fortes concentrations peuvent induire des doses ingestions de quelques dizaines de mSv/an alors que l’exposition moyenne annuelle en Polynésie française (hors consommation de bénitier) est d’environ 1,4 mSv », explique-t-il. Il y aurait donc une augmentation du risque de maladies radio-induites. Les grands volumes d’eau filtrés par les bénitiers sont probablement à l’origine de plus fortes concentrations de ces polluants naturels et «ne doivent pas être spécifiques aux bénitiers de Polynésie française.»