LE CANCER EN LIGNE DE MIRE

ENTREPRISE RÉUNIONNAISE

9nanomédicaments contre le cancer sont déjà commercialisés dans le monde, celui de l’entreprise Torskal pourrait bien devenir le 10e. «Nous commençons les essais cliniques sur 30 personnes cette année », s’enthousiasme AnneLaure Morel, docteure en chimie physique et co-dirigeante de la startup avec Virginie Simon, docteure en nanotechnologie. « Appliquée aux souris, la méthode a permis une guérison en sept jours, sans récidive ». « Nous avons travaillé sur le carcinome basocellulaire, soit 80 % des cancers de la peau, généralement situés sur le visage. Il s’agirait pour l’instant d’une amélioration de la qualité de vie des patients puisque le traitement actuel s’effectue par ablation avec une marge importante de tissus sains pour éviter une récidive ».

À l’aide d’une plante réductrice – réunionnaise comme la jeune chercheuse – il s’agit de faire pénétrer un métal dans les cellules visées. Puis de le faire réagir, le chauffer en l’occurrence, à l’aide d’un laser médical. Ce dispositif médical de classe III a l’avantage d’être inoffensif pour le corps puisque le rayonnement n’affecte que les cellules qui contiennent la nanoparticule, contrairement à la chimiothérapie ou à la radiothérapie.

« Notre prochaine étape est le mélanome, qui se trouve également en surface de la peau et peut être traité grâce au laser. Parallèlement, nous nous attaquons aux cancers profonds; les nanoparticules seront injectées et devront être activées à l’aide d’une autre méthode »

La Réunion est idéalement située pour mener cette exploration, l’Asie étant beaucoup plus avancée en matière de chimie verte, la biodiversité offrant d’innombrables choix de plantes réductrices et la politique fiscale étant particulièrement avantageuse.

À titre indicatif, un nanomètre est égale à un millième de micromètre soit un milliardième de mètre.

 Torskal est une start-up créée en 2015 par Anne-Laure Morel et Virginie Simon.