Boukan - le courrier ultramarin
LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE
Paradis du sud-est de la mer des Caraïbes bien connu des croisiéristes anglophones et premier État à ouvrir une ambassade dans le métavers (l’univers virtuel), la Barbade (295000 hbts, 430 km²), a abandonné son statut de monarchie constitutionnelle pour devenir une république indépendante de la Couronne britannique. […]
Après avoir remporté les élections législatives du 19 janvier, la Première ministre Mia Mottley dispose maintenant de cinq années pour gouverner. Elle a promis une nouvelle constitution dans un délai de 12 à 15 mois, au terme d’un processus de concertation populaire ouverte. Il est de son intérêt de tenir cet engagement pour contrer les accusations de dérive autocratique. Il est de l’intérêt du pays de se doter d’institutions stables et modernisées, mieux acceptées par les nouvelles générations et sans lien avec le passé colonial.
En revanche, depuis plusieurs années, la question en souffrance pour les Barbadiens est celle des excuses et des réparations de la part du RoyaumeUni en compensation de plusieurs siècles d’esclavage infligés à leurs ascendants : quand certains expriment timidement que « le moment est peutêtre venu de soulever la question des réparations avec Charles », d’autres exigent plus activement que l’ancien colonisateur agisse concrètement pour réparer « le génocide et l’asservissement » de millions d’Africains. Ce débat ne semble pas trouver d’issue favorable à court terme et pourrait compliquer les futures relations diplomatiques entre l’ancienne puissance coloniale et l’ancien territoire dominé, aujourd’hui complètement souverain. [REVUE POLITIQUE, 24/01/22]