Boukan - le courrier ultramarin
UNE MISSION TRANSVERSALE ET UN CONTEXTE UNIQUE
Dans une Guyane où la jeunesse du sud est contrainte à aller vivre sur le littoral dès le collège, pour poursuivre sa scolarité, la transmission culturelle, basée sur l’oralité et le mimétisme, est vite rompue. S’ajoute la difficulté à s’approprier la culture occidentale. On en arrive à un mal-être profond.
« Les sujets sont alors mêlés, soutient le directeur du Parc amazonien, Pascal Vardon. Notre mission ‘’culture’’ est de fait connectée à notre mission de développement local, source de bien-être. Et, évidemment, à nos missions liées à la nature et la biodiversité, puisque sur ces terres, les héritages culturels ont un fort lien avec la nature. »
Le regard du Parc porte sur la préservation des héritages mais aussi sur les Hommes, les sachants, les chefs coutumiers et les jeunes, qui porteront également leur regard sur de nouveaux éléments de la culture actuelle (le rap, le graph, l’internet...). « Les deux ne sont pas forcément incompatibles, poursuit Pascal. L’enjeu étant de transmettre en conjuguant tradition et modernité. Quand on voit Carlos Adaoudé, raconter toute la symbolique de ses tembe* et inventer de nouveaux motifs : il illustre le fait que son art n’est pas figé. Ce n’est pas juste une production mais c’est aussi une invention. » L’autre enjeu étant que la transmission culturelle se fasse au bénéfice des membres de la communauté. Éviter le folklore : voilà un point d’attention particulier pour le directeur du Parc. « Ce qu’on fait, c’est à la demande des populations et en accordant une place importante à la médiation culturelle. Il faut se mettre dans le référentiel de compréhension de ces communautés. Nos agents locaux sont nos premiers médiateurs. »