Recevoir
Chez Pierre-Alexandre Risser
FESTIN AU JARDIN
lPAYSAGISTE, JARDINIER, PIERRE-ALEXANDRE INAUGURE L’AUTOMNE DANS SON JARDIN. FEUILLES, LÉGUMES ET FRUITS DE SAISON SONT AU MENU. BIENVENUE À LA TABLE D’UN ÉPICURIEN.
e bien-être que l’on ressent à s’attabler dehors, en famille ou entre amis, vaut tous les trésors du monde! », affirme Pierre-Alexandre Risser, dont le jardin est aussi accueillant qu’une pièce à vivre. Le sien s’épanouit à Saint-Prix, à seulement quelques kilomètres de Paris, en contrebas d’un pavillon des années 60 qu’un simple bardage en bois a transformé en cabanon des îles. Sa silhouette se fond dans un éden de verdure où poussent érables, pommiers, poiriers, chênes-liège... L’entrée principale, perdue derrière un rideau de bambous, conduit directement à la cuisine en passant par le jardin d’hiver. Pour ce jardinier paysagiste, la nature et la table sont intimement liées et sources de tous les plaisirs.
est justement le titre de son dernier livre (Éditions de La Martinière), une plongée dans cet espace, généreux ou minuscule, toujours miraculeux, beau, riche en toute saison. Fleurs, fruits, feuillages... il suffit de planter en suivant les conseils du maître, expert autant que philosophe. En épicurien, Pierre-Alexandre s’attache avec le même soin à choisir le mobilier qui vieillit divinement bien dehors, à repérer le meilleur coin pour le potager, « planté dans des carrés de bois, à hauteur (Suite p. 78)
À TABLE ! Le boudin chaud est prêt. Pierre-Alexandre a rassemblé les plus belles feuilles du jardin en un tournemain et mis la table avec une charmante spontanéité. Assiettes « Songe » (Gien), cloches en verre (Comptoir de Famille et Chehoma). Serviettes (Jean-Vier).
« Les couleurs d’automne mettent de bonne humeur » assure Pierre-Alexandre qui s’en inspire pour la table
LES COUVERTS EN BOIS (chinés) sont simplement posés sur des serviettes à l’ancienne (Jean-Vier). LAMBRIS DE BOIS
et tommettes patinées pour une cuisine qui mise sur l’authenticité. UNE VERRIÈRE abolit les frontières. La végétation se prolonge à l’intérieur de la maison où des bibelots d’esprit nature entrent discrètement en scène.
Dans son livre Le Jardin Plaisir les menus se composent en suivant les récoltes du potager et du verger
(Suite de la p. 74) de main », à peaufiner un lounge, orienter une table, isoler un petit banc, à l’abri du vent, des regards, avec juste le bon ensoleillement. Puis, il compose ses menus en fonction de la récolte du moment, crée des ambiances simples et festives, avec le ciel comme plus beau toit. En vingt-cinq ans, plus d’une centaine de clients ont fait confiance à sa société Horticulture & Jardins pour imaginer et réaliser leur petit coin de verdure ou leur terrasse. Lui qui n’a que quelques mètres à franchir entre sa maison et ses bureaux n’imagine pas de séparation entre sa vie et son métier. Saint-Prix est un peu son showroom, sa vitrine, autant que son refuge intime. Chaque année, il réalise son carnet de tendances, une sorte de formule magique pour trouver le bonheur. Ses recettes sont simples : composer des bouquets au printemps, s’endormir à l’ombre d’un arbre l’été, se gorger des couleurs chaudes des feuillages avant l’hiver (elles remontent le moral !), partager un petit déjeuner ou un barbecue dehors jusqu’aux dernières limites de l’automne… « Cueillons les douceurs, nous n’avons à nous que le temps de notre vie », écrit-il en introduction de son carnet 2013. Un proverbe perse que Pierre-Alexandre a fait sien.