UNE BRISE LÉGÈRE GONFLE LES VOILAGES, OU SERAIT-CE UN ANGE QUI PASSE DERRIÈRE LES RIDEAUX ?
le dépaysement total ! Le West Coast National Park, à une heure à peine du Cap, en Afrique du Sud, est un site exceptionnel. Un territoire ultra-protégé, bordé d’un côté par l’océan Atlantique et de l’autre par les eaux turquoise du lagon de Langebaan. Au milieu de la lande, un minuscule village fait tout pour préserver son authenticité. Rien ne saurait perturber le calme des plages de sable blanc ni les flamants roses qui y ont élu domicile… Et sûrement pas cette petite maison construite dans le style des cabanes de pêcheurs, dans le respect total de l’environnement. L’écologie est le leitmotiv de Jed Kritzinger et Julia Abell, qui ont imaginé ce projet. Ces deux architectes s’inspirent du passé pour concevoir des habitats et promouvoir un style de vie à faible impact sur la planète. Dans ce cottage, acquis en multipropriété, le choix des matériaux, souvent de récupération, a été déterminant. Chaux pour les murs, bois et paille pour les toits et ciment naturel pour les sols. En raison de sa situation exceptionnelle, loin de toute forme de vie urbaine, la maison n’est raccordée à aucun équipement public : pas d’eau courante, de gaz ni d’électricité. Les chefs de chantier ont dû se montrer particulièrement créatifs pour rendre la bâtisse autosuffisante et trouver des solutions simples afin d’améliorer le confort, tout en réduisant la consommation énergétique et les émissions néfastes. Des panneaux photovoltaïques, installés sur un toit de tôle ondulée, alimentent en électricité un réfrigérateur, un chauffe-eau et quelques prises. Pour ce qui concerne l’éclairage, on a recours en priorité à la bougie. Pour les besoins sanitaires en eau, l’habitation est reliée par sonde à une nappe phréatique située à 20 m de profondeur. Par ailleurs, une citerne stocke l’eau de pluie. Un système néo-zélandais utilisant des vers et des bactéries aérobies se charge de recycler les eaux usées pour l’arrosage. Des bonbonnes de gaz installées dans un appentis assurent l’alimentation du four et de la cuisinière. Enfin, la maison est chauffée au moyen d’une cheminée centrale et de poêles à bois. DIALOGUE ENTRE PASSÉ ET PRÉSENT Ces choix radicaux, loin d’être un handicap, ajoutent au parfum romantique qui émane du cottage. Un vrai dialogue entre passé et présent s’est durablement installé ici. Bâtie en L, la maison s’articule autour de la cheminée qui sépare le grand séjour en salon et salle à manger. Les plafonds sont recouverts de bambous provenant d’une fabrique des environs. Crépis et revêtements de sols sont réalisés dans un mélange spécial de ciment blanc et de sable issu d’une rivière locale. Les larges portes-fenêtres ouvrent sur des terrasses ombragées par des claies de branchages traditionnelles. Bien calé dans un fauteuil ou au fond d’un hamac, on y goûte la brise de mer en contemplant un panorama somptueux. Le mobilier devait, lui aussi, rester fidèle à l’histoire de la région et évoquer l’atmosphère d’une autre époque, un art de vivre oublié. La décoration a été imaginée par Josie Hemingway, une styliste du Cap, copropriétaire de la maison. Un pari risqué, car le résultat devait être consensuel. Josie a chiné le mobilier au cours de ses voyages en Afrique du Sud et ailleurs. Patinés, confortables et d’une élégance sans prétention, meubles et objets mêlent leur vécu et leur style dans une ambiance cosy. Tout a été pensé pour créer une vraie maison de vacances. L’endroit rêvé pour une escapade au bout du monde, où chacun peut se sentir chez soi.