CHERCHEURS DE PIERRE PRÉCIEUSE
Alchimistes de la restauration, Karine et Pascal ont ressuscité cette ancienne ferme de vers à soie qui n’était plus qu’un amas de ruines.
C’est une belle bâtisse plantée au coeur de l’Ardèche méridionale, dans le petit village de Sanilhac. Un paysage de terrasses couvertes de vignes, d’oliviers, de châtaigniers, ou encore de mûriers, traditionnellement implantés dans la région pour la culture du ver à soie. La propriété est d’ailleurs une ancienne magnanerie (ferme de vers à soie), construite au début du 18ème siècle. Les années passant et la sériciculture – qui fut une activité florissante dans la région – ayant peu à peu périclité, la ferme était devenue une sorte de carrière à ciel ouvert, où les habitants des environs venaient se servir en pierres de taille pour construire leurs maisons. Un terrain en terrasses, une maison en ruine, un hameau loin de tout... On a connu des conditions plus attrayantes pour démarrer un nouveau projet de vie. Mais il en fallait plus pour faire renoncer Pascal et Karine. Le couple était justement à la recherche d’un lieu authentique, d’une nature préservée, d’un environnement vierge de toute construction récente. Ce hameau de quinze habitants, était pour eux l’un des plus beaux paysages d’Ardèche, entre pinède, garrigue et châtaigneraies du Piémont cévenol. Et en particulier pour Pascal, qui y a passé son enfance, et où d’ailleurs sa mère vit encore. Quelques idées essentielles ont guidé leur projet : conserver l’esprit de l’ancienne ferme et l’intégrer au mieux à l’architecture de ses voisines paysannes. Pascal a retroussé ses manches et s’est attaqué au gros oeuvre, puis à la maçonnerie, faisant appel ensuite à des artisans pour l’électricité, la plomberie et la ferronnerie. Des mois intenses de reconstruction, pierre par pierre, en utilisant les matériaux d’origine, et sans renoncer au confort moderne. Pour donner à la maison une allure plus contemporaine et l’ouvrir sur la nature environnante, Pascal a fait installer des portes-fenêtres inté- grées à l’aspect traditionnel des façades. Les terrasses en grès du jardin, caractéristiques du Sud ardéchois, ont été reconstruites et celles en contrebas accueillent désormais une piscine. À l’origine, Pascal et Karine avaient envisagé cette aventure comme un projet essentiellement familial, mais pendant la réhabilitation, l’idée d’une maison d’hôtes a fait son chemin. Pourquoi garder pour soi cette beauté sauvage, ces paysages majestueux, ce lieu magique ? Ils ont donc aménagé deux chambres d’hôtes. Pour la décoration, Karine a privilégié mobilier et objets chinés dans les brocantes ardéchoises et du Sud de la France. Portraits anciens, miroirs de barbier, flacons d’apothicaire et linge vintage créent une ambiance de maison de famille, toutefois enrichie d’une touche industrielle : lampes d’atelier, casiers, meuble de garagiste… En somme, un joli mélange de douceur et d’esprit récup’. Cette passion de la chine, Karine la partage désormais dans sa boutique en ligne Esprit de Famille où elle propose des objets de brocante et de décoration.