LA MAISON AUX OISEAUX
Cette ferme picarde a été réenchantée par l’illustratrice Sandrine Chambéry qui y décline son univers poétique entre tomettes et objets anciens revisités.
C’est à la naissance de Léonie, leur premier enfant, que Sandrine et Émile décident de quitter Compiègne, en Picardie. Envie de prendre du champ, besoin d’espace et de verdure pour leur petite fille, sans doute, mais aussi le désir d’investir un lieu brut pour le façonner à leur goût et à leur image. Sonorisateur de spectacle vivant, Emile rapporte de ses tournées des objets étonnants qui ne demandent qu’à être mis en valeur dans un nouveau logis. Sandrine, elle, enchante la maison avec des dessins d’animaux délicieusement poétiques qui animent lés de papier peint, têtes de lit, corniches d’armoire... Leur recherche les conduit dans la campagne boisée du Compiégnois. Ils y découvrent un vieux corps de ferme inhabité depuis longtemps. Entre grange et étable, la bâtisse abrite encore auges et charrettes abandonnées par les derniers occupants. Sandrine est immédiatement séduite par les grandes ouvertures, qui donnent sur un jardin vallonné d’environ 1 500 m2. C’est alors que l’aventure commence. Le bâtiment est dans son jus et les nouveaux propriétaires peuvent donner libre cours à leur imagination. Pas question de faire appel à des professionnels du bâtiment. Du gros oeuvre à la finition, ils se chargent de tout. Un travail titanesque car dans cette maison de plain-pied d’environ 200 m2 de surface habitable, il faut créer un étage, de façon à créer des espaces de travail et de vie familiale. Trois ans d’effort à construire, décaper, soutenir, poncer, entre joie et découragement, pour faire éclore une élégante demeure où tomettes, pierre naturelle et bois brut forment une atmosphère chaleureuse. Ici l’esprit récup’ a joué un rôle majeur. « Nous étions à l’affût de la moindre démolition de vieille maison dans la région, explique Sandrine. Nous avons ainsi pu démonter et recycler des sols, des colombages, des carreaux de ciment, des charpentes. » Désormais, chacun a son propre bureau-atelier au rez-de-chaussée, à côté d’une grande pièce à vivre, entre cuisine, salon et salle à manger. Trois chambres et une belle salle de bains se partagent l’étage. Côté déco, chine et brocante règnent en maître, sans oublier les illustrations de Sandrine, qui appose çà et là ses « oiseaux endimanchés » sur des vieilles portes ou des meubles de métier. Un univers plein de fantaisie pour le petit Nino, qui est venu agrandir cette attachante famille d’artistes.