LE GOÛT DU NATUREL
Cet ancien pressoir dominant le bocage du pays d’auge revendique un style rustique chic où le bois est roi. Patines, terres cuites et grès émaillés y conjuguent une chaleur authentique.
Au coeur du bocage normand, entre Pont-l’Evêque et Lisieux, on emprunte un chemin creux qui conduit à un imposant portail. On entre dans une belle propriété qui domine la vallée. À l’intérieur, quelques petits bâtiments se dessinent entre arbres et bosquets – ici un atelier, là un cabanon pour entreposer le bois, plus loin un poulailler, des écuries, un kiosque... Enfin, surplombant les prés et les bois alentour, apparaît la maison. Anciens citadins, Hugo et Marie ont découvert voilà vingt ans cet ancien pressoir. C’est une ferme à colombages typique du pays d’Auge. Pour faire entrer plus de lumière, le couple fait percer une grande ouverture au sud, dans le mur du fond, rythmée par des colombages anciens récupérés dans la région. Ce grand espace traversant, au rez-dechaussée, a été entièrement pavé de terres cuites carrées chinées de la région. Un enduit blanc à la chaux recouvre l’ensemble, ponctué par les colombages décapés. Les bois anciens, clairs et authentiques, installent chaleur et douceur dans les différentes pièces, renforcé par les blancs et les écrus du canapé et des rideaux. Dans cet ensemble rustique, le bois, toutes époques confondues, est omniprésent. À l’instar de la cuisine, ouverte, que Hugo et Marie ont habillée de façades récentes se mariant avec le mobilier chiné. Les murets qui séparent les rangements ont été montés par le couple. Une simple table de ferme et des chaises dépareillées accueillent le coin repas, à l’ombre d’un buffet double corps. Dans le trou laissé par l’ancien évier, Marie a créé une niche où elle expose les vases de son amie céramiste, Sandrine Badarello, qui habite à côté. Un ancien comptoir d’épicier chiné, sépare le salon du coin bureau des enfants, au pied d’un bel escalier en chêne ciré qui dessert les chambres en mansarde, à l’étage. Devant la cheminée en pierre de Creully, posée sur des briques plates de Saint-Jean, un canapé et des fauteuils recouverts de gros lin blanc, ainsi que deux chauffeuses Napoléon III, entourent un dos d’armoire de récup’ revisité en table basse. Des jouets en bois anciens donnent un supplément d’âme à cette grande pièce.