MAISON D’AMIS
Aux confins du Marais Poitevin, une grange réaménagée avec goût joue la carte des matières. Béton, bois brut ou patiné, fer et matériaux récupérés forment une esthétique épurée et chaleureuse.
Plongés dans l’univers de la décoration depuis de longues années, Bruno et Virginie, propriétaires de cette grange n’ont eu de cesse de l’aménager en maison d’amis. Ce corps de bâtiment indépendant, qui abritait les véhicules depuis une dizaine d’années, bénéficiait d’une belle exposition à l’ouest et d’une façade unique que ses propriétaires ont voulu vitrer sur toute sa hauteur, comme un atelier, en utilisant une partie basse en garage. La création du lieu correspondait à un désir d’accueillir des gens venus du monde entier, d’en faire un lieu d’échanges et de rencontres. L’objectif était de préserver au maximum les matériaux existants, murs de pierre, sols et charpente, en s’ouvrant à la lumière, mais tout en s’isolant du reste du domaine. De créer une habitation indépendante, avec son propre accès, son intimité et un jardin clos aménagé comme une vaste terrasse où paresser et prendre ses repas. Au final, trois grandes chambres et autant de salles de bains contiguës permettent d’accueillir huit personnes en toute tranquillité. Une grande pièce de vie distribue la maison. Composée de l’entrée, du salon, de la cuisine et de la salle à manger, elle dessert une chambre confortable au rez-dechaussée et deux autres à l’étage. L’une d’elles, spacieuse et très claire, donne sur le jardin. L’autre, équipée de fenêtres de toit et d’une ouverture d’origine, surplombe les toitures anciennes de la grange ; elle peut abriter le sommeil de quatre personnes. Le chantier dura deux ans ; de la rencontre avec les entreprises de la région et leur propre savoir-faire naquit cet univers atypique, mélange épuré de contemporain et d’ethnique aux murs de terre ocre, de pierre chaulée grise et de béton brut. • • •
Tout est d’une grande simplicité, de parure comme d’usage. « Less is more » est le message que traduit cet univers qui ne s’encombre pas de superflu.
L’emplacement de l’escalier fut difficile à définir : il devait être léger pour ne pas encombrer le volume du rez-dechaussée et permettre une circulation aisée entre les différentes zones. Le parti pris fonctionnel d’une cuisine laquée blanche à tiroirs, contrebalancée par un placard vitré réalisé à partir d’une porte-fenêtre du XIXe siècle, trouve son juste équilibre dans la sobriété du bloc évier en béton ciré d’un seul tenant, à peine décaissé pour plus de légèreté. Les marches suspendues de l’escalier semblent flotter sur le mur en terre. En-dessous, une porte de grange décapée abrite un poêle à bois. Toutes les ferronneries de façade ont été réalisées par un artisan de la région.
L’esprit du lieu alliant modernité et écologie, Virginie et Bruno ont opté pour une isolation en laine de chanvre. Le bois utilisé sur les murs de séparation renforce le côté chaleureux des pièces. Ils ont été réalisés à partir de voliges de peuplier brutes de sciage blanchies et posées de façon aléatoire. Charpente et poutres en bois, portes anciennes aux lourdes ferrures rehaussées, réchauffent la pierre chaulée dans des teintes douces et naturelles, en harmonie avec le mobilier contemporain ou recyclé et les luminaires en fer. Peu de tableaux, mais de belle facture, réalisés par un peintre niortais, Jean-Luc Renaud. La terrasse-jardin est close sur toute sa largeur par un muret incorporant un long banc et une fontaine ; les autres murs mélangent piliers de bois et panneaux de béton blanchi habillés de verdure. Le mobilier de jardin, très structuré, est en tressage de nylon. Tout est d’une grande simplicité, de parure comme d’usage. « Less is more » est le message que traduit cet univers qui ne s’encombre pas de superflu.