Le café-fleuriste de l’Officine Buly
Un café, une pommade et un bouquet de fleurs, s’il vous plaît ! L’Officine Universelle Buly ouvre son nouvel espace avec ses produits de beauté aux noms poétiques, un coin fleuriste et la résurrection du Grand Café Tortoni, haut lieu culturel du XIXe sièc
Lieu
BULY MARAIS : CAFÉ & FLEURS
Derrière cette aventure se trouvent Ramdane Touhami et Victoire de Taillac, couple d’esthètes, globetrotteurs et déjà propriétaires de la très jolie boutique Buly à l’esprit très XIXe siècle, rue Bonaparte à Paris, Rive Gauche. Après avoir passé un an au Japon, les voilà de retour, Rive Droite cette fois-ci. Dans ce nouveau lieu au charme d’antan, ils ont réussi, une fois de plus, à célébrer l’art du raffinement, loin des tendances éphémères et de la « branchitude ». Plutôt des valeurs sûres, un brin surannées, dans un décor toujours spectaculaire, où chaque détail raconte une histoire. Dans cette ancienne fonderie qui coulait jadis des oeuvres de Rodin et de Maillol, le tandem a rassemblé plusieurs trésors. Un corner Officine Universelle Buly 1803, qui compte plus de 650 références de produits cosmétiques dans ses placards en bois de chêne. On retrouve également le Café Tortoni, cité dans le roman de Stendhal Le Rouge et le Noir, véritable institution pendant la Belle Époque, qui attirait artistes, écrivains, mondains et comédiens, où le café minute, chocolat chaud et autres délices sont servis sur un plateau
d’argent selon un protocole enchanteur. Et enfin, un corner Nani Koré, fruit de leur expérience nippone, où sont proposés des onigiris (sandwichs au riz japonais) à emporter. Toujours à la façon d’un comptoir d’apothicaire et de maître parfumeur, le lieu fait honneur aux savoir-faire, aux métiers d’art, aux matières nobles, mais se démarque de l’officine inaugurale par un agencement réinventé au gré des envies du couple. Ici, les vitrines des meubles recouvrent les murs jusqu’au plafond ; des marbres rares, des miroirs, des pavements de terre cuite parachèvent le style éclectique du lieu. Un peu plus loin, dans une petite niche malicieusement cachée au fond d’une pièce aux allures de « salle de plâtres », se trouvent des bouquets de fleurs et de feuilles qui sèchent la tête en bas. La fleuriste Miyoko y compose des bouquets à la tige où s’entremêlent fougères, nigelles, marguerites ou épis de blé. Ultime surprise : dans la cour, la boutique éphémère « Hors Saison », dédiée à la mode, sans être à la mode. Plutôt une collection qui évoque un voyage entre Paris et ailleurs. Ramdane Touhami, entrepreneur, visionnaire et faiseur de lieux insolites, est passionné du XIXe siècle. Ce qui ne l’empêche pas de vendre du vieux Paris avec une certaine nonchalance. Ne pas trop se prendre au sérieux – et si c’était ça, le secret de la réussite ?