Rustique et convivial dans le Lot-et-Garonne
Il y a seize ans, Moniek et Bram Drexhage ont jeté leur dévolu sur une ancienne maison en pierre près de Roquecor. Peu à peu, cette bâtisse brute s’est transformée en galerie aux trésors, dénichés en brocante. Récit d’une renaissance.
Pour Moniek, Bram et leurs trois enfants, s’il ne fallait choisir qu’une seule destination de vacances, ce serait la France, sans hésitation. Cette famille néerlandaise rêvait depuis longtemps d’y acheter un cocon rien qu’à elle. Jusqu’à ce qu’elle découvre par hasard Le Piquet, une maison en pierre datant de 1799. « À l’époque, ce n’était guère qu’une bâtisse avec quatre murs et un toit qui fuyait », se souvient Moniek. « Mais elle était merveilleusement bien située, au beau milieu des collines, près de Roquecor, dans le Tarn-et-Garonne, une région qui est à mes yeux l’équivalent de la Toscane en France. À notre grande surprise, la maison était à vendre, à très bon prix. Nous l’avons immédiatement achetée. » Au départ, il a fallu vider entièrement les lieux. Grenier et granges étaient remplis de milliers de bouteilles. Les précédents occupants faisaient leur propre vin : ces bouteilles étaient comme autant de témoignages de leur passage. « Nous avons découvert des conserves de confit de canard qui n’avaient pas vu le jour depuis au moins un demi-siècle. Nous avions l’impression d’être des chasseurs de trésors. À l’époque, nos enfants étaient petits ; pour eux, tout cela était une grande aventure, très exaltante. »
Petit à petit, épaulée par un architecte et des ouvriers du cru, la famille a converti Le Piquet en maison vaste et lumineuse, qui a conservé toute son âme. « Nous avons jugé essentiel de préserver l’atmosphère du lieu. » La grande cuisine est un vrai espace de convivialité. Toute la famille s’y retrouve pour partager une bonne bouteille, de bons petits plats et de merveilleuses histoires. L’été, la vie se déroule en extérieur. L’ancienne terrasse couverte a été transformée en immense véranda, où se détendre à l’ombre, sur des bancs, ou confortablement installés dans des hamacs. « C’est vraiment notre deuxième salon. À Noël dernier, nous avons même mangé dehors. Il faisait si bon, avec le feu qui crépitait dans la cheminée. » Autour de la maison, le couple a aménagé des plates-bandes de fleurs romantiques. La terre argileuse réussit tout particulièrement bien aux roses et aux plantes grimpantes qui s’élancent jusqu’au toit. La grange adjacente abrite un grand salon lumineux, une cuisine et une deuxième chambre. « Ce bâtiment n’avait pas de porte quand nous l’avons acheté,
il était baigné de lumière. J’ai eu envie de conserver cette atmosphère. La nouvelle façade s’ouvre entièrement grâce à des portes accordéon. De là, on a une vue superbe sur les rosiers. » Côté mobilier, les meubles partagent la vie de Moniek depuis toujours, ou presque. Comme ce grand comptoir en bois, qui ornait jadis la boutique de ses parents. Partout, elle met à l’honneur ses trésors dénichés en France, qui donnent un charme brut et rural à l’ensemble. « L’été, je fais le tour des vide-greniers tous les dimanches. » Moniek choisit sa déco sur des coups de coeur, dans des tons tendres et naturels, à l’exception de la nuance vert bouteille. « J’aime ces non-couleurs, elles me correspondent bien. Et, par bonheur, elles vont très bien ensemble. » Quelques mois par an, la famille profite donc de l’art de vivre à la française, ici, au Piquet. « Dès notre arrivée, notre premier réflexe est d’aller au jardin pour voir si les nénuphars ont déjà éclos. » La famille chérit tout particulièrement les longs étés ici. Surtout quand les enfants sont là, avec leurs amis. « C’est une maison qui invite à la convivialité : prendre le petit déjeuner tous ensemble, faire de longues balades, jouer à des jeux de société, cuisiner… C’est un peu cliché, mais nous n’avons jamais le temps de faire tout ça chez nous, aux Pays-Bas. Les moments chaleureux que nous passons dans cette maison forgent des souvenirs inépuisables et précieux pour notre famille. »