Une rénovation (presque) parfaite
Il y a quelques années, Nicole et Philippe ont décidé d’investir dans la rénovation énergétique de leur maison, située en plein coeur du parc naturel du Haut-Jura. Des travaux qui ont porté leurs fruits, mais accusent quelques lacunes.
Le but du couple n’était pas tant de réaliser un retour sur investissement à court terme que d’améliorer l’aspect et le confort de leur habitation, construite en 1977. Surtout, Philippe et Nicole comptaient anticiper leur retraite en réduisant leurs futures factures d’énergie et au passage augmenter la valeur de leur bien en prévision d’une revente.
Presque tout y passe
Le couple s’est donc d’abord attaqué en 2014 au remplacement des anciennes fenêtres en aluminium dont les performances thermiques étaient très insuffisantes. Quelques mois plus tard a également été installée une pompe à chaleur air/eau pour la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire. L’année suivante, en 2015, le toit a accueilli 48m² de panneaux photovoltaïques. Enfin, Nicole et Philippe ont fait isoler les murs de la maison par l’extérieur au début de l’année 2016. La demeure de 200m² ne consomme désormais plus que 8000 kWh de chauffage et d’eau chaude sanitaire au lieu des 40 000 kWh des années précédentes. Pourtant, si le logement est moins énergivore, les économies auraient pu être maximisées. Tout d’abord, pour des raisons financières, l’isolation des murs n’est pas totale, ce qui en diminue fortement l’efficacité du fait de nombreux ponts thermiques. La chaleur continue de plus de s’échapper par les combles dont la couche isolante est loin de présenter une résistance thermique suffisante.
D’abord la carrosserie, le moteur ensuite
Cependant, il convient de rappeler qu’une pompe à chaleur, si elle présente un rendement théorique plus de 4 fois supérieur aux chaudières classiques, fonctionne à l’électricité, une énergie actuellement deux fois plus chère que le fioul. Une enveloppe totalement isolée aurait également permis de diminuer davantage et à moindre coût, les besoins de chauffage du logement. Besoins qui auraient requis une PAC de moindre envergure, moins chère à l’achat et au fonctionnement. Enfin, après une hausse au début de la décennie, le prix du fioul a brutalement baissé l’année de l’installation de la pompe à chaleur. Si le cours s’était maintenu, le couple économiserait aujourd’hui près de 2 500 € par an, contre la moitié aujourd’hui. Les 80 000 € investis par le foyer ont donc bien permis une baisse de la consommation énergétique du logement, et ont assurément amélioré son confort thermique,
mais le gisement d’économie (en volume comme en valeur) n’a été que partiellement exploité. En attendant que le prix du fioul ne revienne à son seuil de 2013, ou que l’isolation ne soit parachevée, les factures seront surtout allégées par le rachat de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques (2500€/an), et par la plus-value de la valeur verte à la revente, estimée entre 15 000 € et 20 000 €.