Le Berber Lodge au Maroc
Situé à moins de 30 kilomètres au sud de Marrakech, le Berber Lodge est une véritable invitation à une vie faite de beauté naturelle et de simplicité. Visite au coeur de la région de l’ancienne ville fortifiée de Tamesloht.
Il ne faut que quelques instants pour quitter le bourdonnement de la ville de Marrakech et s’enfoncer dans le décor plus aride de la campagne marocaine. Sur la petite route provinciale, le dénuement naturel prend alors le pas pour offrir aux âmes en quête de grands espaces le paysage brut et impérial du reg. Trente kilomètres à peine suffiront pour rejoindre le Berber Lodge. De la route, rien ne laisse présager que se cache ici le délicieux repaire de l’architecte francosuisse Romain Michel-Ménière. Rien, si ce n’est peut-être ces petites maisons de terre cuite qui apparaissent alors. C’est d’ailleurs par un curieux hasard, il y a plus d’une quinzaine d’années de cela, que l’architecte a lui-même découvert un jour cette région du sud de la ville ocre. Un hasard vite cristallisé en un coup de foudre. Une envie que Romain, accompagné de ses camarades de l’agence d’architecture Studio KO, a vite convertie en un projet concret, ouvert depuis 2002 : le Berber Lodge. Plus qu’une simple adresse, le Berber Lodge est une véritable destination où l’on vient trouver refuge pour se laisser porter ou, tout bonnement, se retrouver. Un refuge de terre cuite et de tadelakt dessiné comme une petite kasbah, formée de neuf loges de 40 à 65 m2, chacune pourvue d’un jardin privatif ou d’une terrasse. Avec aussi un restaurant et une large piscine, peut-être • • •
le seul luxe affiché de l’adresse, où il fait bon se rafraîchir, les jours où le soleil et le chergui balaient les plaines de l’Atlas. Romain s’est associé dans ce projet à sa marraine de coeur, Colette Vidal, ancienne professionnelle de la mode et voyageuse hors pair. Les deux complices peuvent alors accueillir leurs hôtes comme ils l’ont imaginé : dans le cadre serein d’une maison où le temps et les folies ne semblent pas avoir de prise. À l’intérieur, l’on retrouvera ainsi l’essence rustique d’un village traditionnel discrètement magnifié. Quelque part entre des poteries de Tamegroute, des tapis berbères ou des nattes campagnardes posées au sol, des lits tressés dans les chambres, des volets de bois sobrement pyrogravés, des suspensions de paille effilée, quelques pièces de mobilier de rotin, des rideaux de coton qui dansent au gré des vents et des objets plus contemporains. Du bon et du beau, donc, parcimonieux, que l’on retrouve jusque dans les assiettes paysannes. Toujours poétiques, elles sont préparées par le chef Momo qui semble se régaler des produits, soit récoltés dans son jardin verdoyant et fertile, soit rapportés quotidiennement des marchés locaux par Romain ou Colette, avides de déguster les créations du jour. Installés autour des tables de canne vertes sur un gazon impavide, les hôtes de passage dégustent alors, avec un plaisir affiché, le bonheur d’un séjour au Berber Lodge. Une destination, mirage d’une prodigalité douce, élégante et intime.