Artisanat et nature en Île-de-France
À Ivry-sur-Seine, la créatrice Clémentine Orillac s’est installée dans un ancien garage transformé en habitation. Un lieu plein de vie et de lumière où elle peut aussi créer pour Baan, sa marque d’objets, de petit mobilier et de textile.
En thaïlandais, baan signifie « maison ». Ces quatre lettres à la consonance joyeuse composent le nom de la jolie collection d’objets pour la maison créée par Clémentine Orillac il y a huit ans. La Thaïlande, son « deuxième pays », parce que c’est là qu’elle a commencé à travailler. « Je connais la culture, la langue, j’aime tous les aspects que l’on connaît moins, loin des clichés : la cuisine, le soin apporté au corps, la nature, la joie de vivre… » Là-bas, comme dans chaque pays lointain où elle est allée depuis, elle rencontre des artisans locaux, trouve des matières premières, chine des objets simples dont elle modernise le style dans sa maison d’Ivry-sur-Seine – à deux pas du RER et cinq minutes du centre de Paris. Le loft est un grand espace lumineux où elle peut travailler, stocker ses collections, montrer son travail et vivre. Tout le souffle du voyage a envahi l’endroit et en fait un lieu à part en pleine urbanité parisienne. Clémentine a fait peu de travaux et posé ses valises pleines de trésors : des paniers ici et là, une bibliothèque faite de grosses planches de bois brut, des chaises et des petites tables marocaines aux pieds parfois repeints, des assises tressées en cuir, de la vaisselle en bois, des pans de rideaux tie & dye, des voiles et de grands luminaires en bananier… Les murs sont blancs, des touches d’indigo et de jaune se détachent, tandis que les tons naturels du bois et de l’osier créent un fond de douceur. De part et d’autre, deux escaliers mènent aux chambres et à l’atelier de peinture où sont peints sur commande les ustensiles en bois et la vannerie. Dans la grande cuisine, on prépare des repas entre amis,
Chez Baan, l’art de vivre est empreint de sobriété. On privilégie les matières brutes, les formes simples et les éléments naturels.
on allume le poêle à bois en hiver et, quand il fait beau, il y a le jardin avec un grand arbre. Son endroit préféré ? La terrasse couverte, qui sert toute l’année. « J’adore cette maison, c’est chez Baan maintenant. » Dans un tablier de travail en jean, Clémentine peint un objet en bois et raconte qu’elle a affiné son oeil en travaillant comme vendeuse à l’espace maison de Merci. Sa couleur préférée ? Sans hésitation, le bleu. Mais aussi les couleurs fortes et vives, comme le jaune des citrons, le verre des pavés, le rouge sur les lèvres. Les trouvailles ? « Ce qui me plaît, c’est dénicher l’objet que personne ne remarque. Personne ne comprend bien pourquoi je choisis le plus simple, le plus basique. Le vilain petit canard, c’est lui qui me plaît ! Il est discret et il a pourtant toutes les qualités : simple, efficace, intemporel. » La créative poursuit son travail en ajoutant sa touche personnelle, elle aussi discrète et raffinée. Chaque année voit l’arrivée d’un nouveau projet. En 2018, le marbre et la vaisselle en céramique, très épurée et contemporaine, sont à l’honneur. Et dans le futur, Clémentine aimerait ouvrir une boutique-café Baan pour pouvoir mettre en scène toute la collection. À Paris ou en Thaïlande ? Affaire à suivre.