Authentique et rétro à Pau
Lisa, Julien et leurs cinq enfants ont succombé au charme rétro de cette fabuleuse demeure Art nouveau. Le couple, collectionneur avisé et fan d’antiquités, a su en préserver l’atmosphère authentique grâce à une rénovation subtile.
«Avec notre tribu et notre fâcheuse tendance à l’accumulation, nous avons besoin d’espace ! », avouent Lisa et Julien. Leur appartement du centre de Pau commençait à être étriqué. Ils se mettent alors à rêver d’une grande maison ancienne à rénover. La Villa Atlantida, avec ses quatre niveaux, son vaste jardin, ses écuries et ses dépendances, comble leurs attentes. « Elle était en vente depuis cinq ans. Il fallait beaucoup d’imagination pour ne pas se laisser effrayer par les vieux rideaux déchirés, les papiers peints sales et la moquette partout même dans les toilettes. Six-cents mètres carrés de moquette, ça fait beaucoup ! », explique le couple en riant, qui, loin d’être rebuté par l’état des lieux, se projette immédiatement dans la propriété. Avec sa voisine jumelle, la demeure fut construite en 1902 par un père pour ses deux filles dans un style néogothique en façade et Art nouveau à l’intérieur. Elle est restée habitée par la même famille avant d’être abandonnée quelques années, ceci expliquant sa parfaite authenticité. « Il y avait tous les éléments d’origine et même une cuisinière Aga dans la cuisine au sous-sol. C’est exactement ce que nous cherchions : de l’ancien non dénaturé par des travaux • • •
La quinzaine de pièces est décorée en harmonie avec l’architecture. Il n’y a quasiment rien de neuf mais un heureux mélange de meubles de famille et de mobilier déniché au fil des années dans les brocantes.
récents. » Ces amoureux des pierres anciennes prennent soin de garder intacte l’âme de la villa. Les volumes ne sont pas modifiés. L’électricité est mise aux normes, sans faire de tranchées dans les murs. Le parquet d’origine est remis au jour. Les tapisseries sont remplacées par des modèles plus actuels de Nina Campbell dans les chambres, et par des tonalités poudrées de chez Farrow & Ball dans les pièces à vivre. « Les vitraux ont inspiré les couleurs du double salon. Julien a failli avoir une attaque quand il a vu les murs roses ! C’est vrai que c’est féminin, mais il s’y est bien habitué », sourit Lisa. « Nous avons investi chacun un salon, moi le rose et Julien le bleu. Il y a son piano, ses collections de menus et d’ouvrages anciens. Mon côté est plus épuré ! » Le couple n’est pas intervenu dans les salles de bains d’époque mais a aménagé une cuisine au rez-de-chaussée, l’ancienne étant au sous-sol. « Je déteste les cuisines intégrées. J’ai juste mis quelques placards bas pour cacher les ustensiles disgracieux », précise la jeune femme. La quinzaine de pièces est décorée en harmonie avec l’architecture. Il n’y a quasiment rien de neuf mais un heureux mélange de meubles de famille et de mobilier déniché au fil des années dans les brocantes et les salles de ventes de la région. « Je n’achète rien sur internet, j’aime chiner en me promenant », raconte Julien, qui, à l’instar de sa femme, fille d’un collectionneur de pièces Art déco, a contracté tout petit le virus de la chine auprès de son père, antiquaire de marine. « Cela fait seulement deux ans que nous sommes ici et nous atteignons déjà nos limites », remarque le couple. « Plus il y a de place, plus on remplit ! »