Campagne Decoration

Les broderies fleuries de Zélia Smith

Costumière réalisatri­ce à l’Opéra de Lyon, Zélia Smith brode sur son temps libre des oeuvres textiles épurées sur lesquelles s’invitent feuillages champêtres ou exotiques.

- TEXTE ET PHOTOS : CORINNE SCHANTÉ-ANGELÉ

C'est à l’école Duperré, à Paris, que Zélia Smith s’initie à la broderie. Plus tard, à l’occasion d’une formation interne à l’Opéra de Lyon, la jeune costumière découvre le crochet de Lunéville. « Pendant mes études, j’avais plutôt pratiqué la broderie à l’aiguille. Durant ce stage, j’ai découvert cet outil assez compliqué à manier, qui sert habituelle­ment à la broderie de perles dans la haute couture. Depuis, je l’utilise de manière détournée dans mes créations, pour faire plus rapidement les contours et obtenir un aspect plus net. » Après une phase d’expériment­ation durant laquelle Zélia reproduit des tableaux de Klimt et de Soutine, elle se met à broder des constellat­ions sur des tambours. En 2014, elle commence à offrir ses oeuvres et, très vite, suite aux encouragem­ents reçus et au succès rencontré, elle fonde sa marque, Zélia Smith Broderies. En 2016, les créatrices de la boutique lyonnaise Mademoisel­le-Fleurs & Vins Fins la solliciten­t pour proposer ses créations à la vente. Pour être en adéquation avec l’univers de la boutique, Zélia décide de changer de thématique

et intègre à son travail le végétal, qui devient vite son sujet de prédilecti­on. La jeune femme puise régulièrem­ent son inspiratio­n au Jardin botanique du Parc de la Tête d’Or, non loin de chez elle. Elle travaille d’après des photos prises sur place puis dessine les motifs de feuilles à la main, sur un calque, avant de les transposer sur le tissu à l’aide d’une table lumineuse. « Une fois le motif décalqué sur mon tissu, soit je le monte sur un tambour à broder, ce qui me permet de l’emporter partout pour travailler, soit je le monte sur un métier à broder pour les plus grands formats. » Zélia est également très inspirée par la peinture du Douanier Rousseau et celle de Frida Kahlo, deux peintres qu’elle admire, découverts durant l’adolescenc­e grâce à son père photograph­e qui l’emmenait régulièrem­ent voir des exposition­s le week-end. Les univers exotiques de ces peintres, leurs traitement­s des couleurs et des formes ne vont cesser d’alimenter l’imaginaire de Zélia. Frida fut le sujet d’une de ses premières oeuvres brodées. « J’ai mis cinq ans pour la réaliser, car je n’avais pas de date précise pour la terminer. Je l’avais laissée sur un cadre pour pouvoir ajouter quelque chose de temps en temps. L’idée de la présenter sur un tambour à broder me laissait une petite chance de la continuer et cela me plaisait bien. C’est une belle manière de présenter les broderies, de les mettre en valeur. » Zélia travaille sur du coton recyclé et du lin lavé teinté, des matières naturelles qui subliment ses broderies végétales.

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 ??  ?? de la feuille au fil Zélia préfère les bouquets de feuillages aux fleurs, trop éphémères à son goût. Elle sélectionn­e ses motifs sur photo, puis les redessine à la main sur un calque.
de la feuille au fil Zélia préfère les bouquets de feuillages aux fleurs, trop éphémères à son goût. Elle sélectionn­e ses motifs sur photo, puis les redessine à la main sur un calque.
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