Campagne Decoration

Sète, une ville en vogue

Elle est pleine de charme et de gouaille, cultivée, gourmande et haute en couleur… Nichée entre l’étang de Thau et la Grande Bleue, Sète affirme un caractère à nul autre pareil. Une escapade incontourn­able en Languedoc !

- TEXTE : DOMINIQUE HOMS

C'

est l’un des ports les plus attirants de la Méditerran­ée, qui vibre aux accents du Sud, au rythme de ses joutes, de la macaronade, de la tielle et du va-et-vient de ses pêcheurs. Nul doute qu’elle était destinée à s’offrir en refuge aux artistes de tous horizons… Si Paul Valéry la baptisait son « île singulière » et chantait avec délice les beautés de son cimetière marin, Georges Brassens, enfant du pays, y repose à tout jamais, immortalis­é dans le bel espace entièremen­t dédié à son histoire. Si Jean Vilar y est né et a laissé son nom au Théâtre de la Mer, Pierre Soulages y vit. Laetitia Chicheport­iche, propriétai­re de l’hôtel L’Orque Bleue, incontesta­blement le plus fun de la ville, a choisi d’y poser ses valises. Ce qu’elle aime à Sète, c’est aller faire son marché aux Halles, y croiser à chaque pas quelqu’un qu’elle connaît, ou encore s’arrêter sur son parvis pour boire un verre entre amis, véritable institutio­n sétoise du dimanche. C’est aussi chiner sur les allées du kiosque à musique, aux puces dominicale­s, ou encore flâner sur la place de la mairie, où le poulpe monumental d’un autre enfant du pays, l’artiste Hervé Di Rosa, veille à l’ambiance chaleureus­e du marché aux fleurs du mercredi matin… et puis à Sète, Laetitia est en famille, tous ses cousins sont de lointains descendant­s d’émigrés italiens qui, dès 1860, sont partis des ports de Gaète et de Cetara (Campanie), pour rallier un port où les pêcheurs d’anchois savaient qu’ils trouveraie­nt le sel qui avait déserté la mer Tyrrhénien­ne… Sète est attachante par la diversité de ses cultures, de ses modes de vie. Une concurrenc­e viscérale entre la ville enroulée autour du célèbre Mont Saint-Clair et le quartier pêcheur de l’étang, la Pointe Courte, nourrit depuis toujours l’imaginaire, dans des « guéguerres » à l’accent chantant ! Découvrir la ville, c’est commencer par flâner sur le port, s’arrêter pour grignoter quelques couteaux persillés au restaurant Oh Gobie, profiter de l’ambiance haute en couleur des quais, puis marcher doucement en ouvrant grand ses mirettes et son nez. Oui, le Canal Royal dégage des fragrances iodées particuliè­res et uniques ; c’est passer la porte du MIAM (Musée internatio­nal d’Arts modestes) créé en 2000 par Hervé Di Rosa (fondateur dans les années 1980, avec Robert Combas, Sétois lui aussi, du mouvement artistique de la figuration libre), s’offrir une échappée dans les quartiers

La petite « Naples française », qui a vu naître Georges Brassens, a toujours été pour lui une source d’inspiratio­n : « Sète est une ville pleine d’eau et de lumière… qui me procure une espèce d’émotion indéfiniss­able. »

hauts, qui restent aujourd’hui encore populaires, et d’où se dégagent toujours des images génoises de linge suspendu aux fenêtres, découvrir le très beau cimetière marin, dont la vue sur la mer est unique au monde, enfin grimper au Mont Saint-Clair pour admirer un paysage à 360° entre Méditerran­ée et étang. Visiter Sète, c’est aussi déguster la célèbre tielle, spécialité à base de poulpe et de sauce tomate épicée que Sophie Cianni s’applique à reproduire avec talent dans sa très jolie boutique. Juste en face, l’échoppe de produits gourmands de Gérard Janicot propose ce que l’on fait de mieux, dont une magnifique sélection de produits italiens, of course. Si l’on veut croiser du « beau monde », et il y en a pas mal à Sète, il faut se donner rendez-vous au Bar de la Marine, une institutio­n incontourn­able à l’heure du Pastis ! Côté mer, les restaurant­s de plage (le très joli Cabanon de la plage, ou, plus simple mais sympa, La Praia…) restent généraleme­nt ouverts jusqu’à fin septembre et il est fort agréable de prendre le temps d’y déjeuner quand la foule des touristes s’est tue. Indispensa­ble, la promenade à la Pointe Courte, immortalis­ée en 1954 par le long métrage éponyme d’Agnès Varda avec Philippe Noiret et Sylvia Montfort débutants. On y admire la beauté des paysages, la richesse de l’étang, l’authentici­té des filets suspendus et des pointus (barques de pêche), puis on va manger un morceau Chez Lanchois, table décalée et amusante installée dans un ancien hangar à bateau… penser aussi à programmer une petite virée juste en face de Sète, sur l’autre rive de l’étang de Thau, à Marseillan. Les délicieuse­s huîtres de la maison Tarbouriec­h s’y dégustent les pieds dans l’eau, face aux parcs et au Mont SaintClair, dans une cabane au charme fou. Tout nouveau tout beau, la famille vient d’ouvrir son Domaine Tarbouriec­h avec hébergemen­ts ainsi qu’un spa à base d’ostréathér­apie… Septembre est généraleme­nt très ensoleillé en Languedoc, et s’approprier la ville pour la faire sienne l’espace de quelques jours est une délicieuse idée pour se dépayser sans aller au bout du monde !

 ?? — PHOTOS : BASTIDE IMAGES ??
— PHOTOS : BASTIDE IMAGES
 ??  ?? Architectu­re Les riches demeures du Mont Saint-Clair restent des maisons de famille. Restaurées, elles rivalisent d’élégance dans le plus pur style des stations balnéaires des années 1900.
Architectu­re Les riches demeures du Mont Saint-Clair restent des maisons de famille. Restaurées, elles rivalisent d’élégance dans le plus pur style des stations balnéaires des années 1900.
 ??  ?? Le canal royal ...est le vrai théâtre de la vie sétoise. Les célèbres joutes le rendent fébrile pour les fêtes de la Saint-Louis, fin août. Les thoniers nous rappellent que c’est l’un des plus gros ports de la Méditerran­ée. La vie s’y écoule, imprégnée de la douceur du soleil qui illumine les façades.
Le canal royal ...est le vrai théâtre de la vie sétoise. Les célèbres joutes le rendent fébrile pour les fêtes de la Saint-Louis, fin août. Les thoniers nous rappellent que c’est l’un des plus gros ports de la Méditerran­ée. La vie s’y écoule, imprégnée de la douceur du soleil qui illumine les façades.
 ??  ?? Gourmandis­e Les Halles de Sète sont le rendez-vous incontourn­able des gastronome­s. Au-delà des féeriques étals de poissons et de fruits et légumes du cru, les petites tables colorées offrent des plats de région à partager dans des décors simplissim­es mais ô combien au goût du jour.
Gourmandis­e Les Halles de Sète sont le rendez-vous incontourn­able des gastronome­s. Au-delà des féeriques étals de poissons et de fruits et légumes du cru, les petites tables colorées offrent des plats de région à partager dans des décors simplissim­es mais ô combien au goût du jour.
 ??  ??
 ??  ?? Du sable à perte de vue Ce ne sont pas moins de 12 km de plage, bandes de sable dont la largeur varie de 500 m à 1,5 km, que Sète offre à ses visiteurs. Ce cordon littoral, appelé le Lido, est composé d’anciens salins et de vignes. Il sépare la Grande Bleue de l’étang de Thau. La qualité de l’eau y est au top puisque décorée du pavillon bleu depuis bien longtemps !
Du sable à perte de vue Ce ne sont pas moins de 12 km de plage, bandes de sable dont la largeur varie de 500 m à 1,5 km, que Sète offre à ses visiteurs. Ce cordon littoral, appelé le Lido, est composé d’anciens salins et de vignes. Il sépare la Grande Bleue de l’étang de Thau. La qualité de l’eau y est au top puisque décorée du pavillon bleu depuis bien longtemps !

Newspapers in French

Newspapers from France