Artisan
Lucas Castex cultive l’amour du bois. Dans son atelier en pleine nature, il expérimente et crée des pièces qui semblent tout droit sorties d’une contrée lointaine. Rencontre.
Les sculptures de bois de Lucas Castex
Quel est votre parcours ?
J’ai grandi dans un airial (clairière entourée de pins) familial, à côté d’Onesse, un petit village des Landes. Aujourd’hui, je vis sur la côte Basque pour mon autre activité, la boutique de décoration Octo, à Biarritz. Mon atelier se situe dans les Landes, où je crée entouré de ma famille. Mon parcours n’a rien à voir avec la sculpture ou l’artisanat. J’ai fait une école hôtelière, puis je suis devenu étalagiste avant d’ouvrir une boutique de déco, il y a quinze ans.
Quel chemin vous a mené à la création ?
J’avais avant tout envie de fabriquer, de créer. Un processus lié au besoin d’apprendre de manière autodidacte, et surtout de faire travailler ma tête en agitant mes doigts. Créer fait partie de moi, de mes besoins, à tel point que je suis souvent frustré de ne pas avoir assez de temps pour réaliser tout ce que j’ai en tête.
D’où vient cette passion pour la sculpture ?
L’envie de créer des objets en bois me vient sans doute des arts premiers qui me fascinent, m’inspirent et m’intriguent depuis toujours. Les mystères et les histoires que racontent ces objets (offrandes, objets de culte, masques…) sont une source inépuisable d’inspiration. Peut-être qu’à ma façon, je m’invente un peuple ancien, dont ces objets seraient les vestiges. En essayant toutefois d’y apporter une touche de modernité. Je suis toujours très amusé
de la réaction du public qui découvre mon travail, souvent convaincu que ces objets proviennent d’une contrée lointaine.
Pourquoi avoir choisi le bois comme moyen d’expression ? Quel est votre rapport avec cette matière ?
J’ai vécu sur l’île de la Réunion pendant dix ans. Mon besoin de créer s’est axé sur le métal. L’envie de sculpture est née là-bas. À mon retour, après plusieurs années loin de chez moi, à ressentir le manque de cette nature si particulière des Landes, le choix du bois m’est apparu comme une évidence. Et, contrairement aux idées reçues, il n’y a pas que des pins, dans les Landes. Je travaille principalement le chêne, le platane et le châtaignier.
En quoi la proximité avec la nature influence-t-elle votre travail ?
La nature offre mon matériau de prédilection : le bois. Mais elle m’apporte surtout le calme dont j’ai besoin pour créer et me ressourcer. Elle fait partie de mes inspirations profondes, de mes racines. Je m’y sens bien, chez moi.
Quels sont vos projets en cours et à venir ?
En ce moment, j’expose certaines sculptures à la galerie Wilo&Grove, rue Madame à Paris. Sinon, j’aimerais construire une petite maison au coeur des Landes, avec un atelier qui accueillera ma prochaine acquisition : un tour à bois. Pour ne jamais cesser d’expérimenter et de créer…
La nature offre mon matériau de prédilection : le bois. Mais elle m’apporte surtout le calme dont j’ai besoin pour créer et me ressourcer.