Une cabane de famille au Danemark
Au nord de Copenhague, Barbara et Jacob ont trouvé dans leur petite cabane en bord de mer l’écrin de leurs moments heureux en famille. Une ode à la sérénité.
Il y a dix-sept ans, Barbara Bendix Becker et son mari Jacob Holm ont découvert par hasard le plus petit terrain de la commune de Tisvilde, à 50 minutes de route au nord de Copenhague. « Il y avait quelques pommiers, une petite cabane de plage », se souvient Barbara. « Ce fut notre première maison. » Malgré son exiguïté, ce lieu niché sur les dunes, entre l’océan et une immense forêt, est devenu central dans leur vie. Le couple a fait appel au frère de Barbara, l’architecte Louis Becker, pour concevoir une maisonnette où passer les week-ends toute l’année. « Nous n’avions pas encore d’enfants. Je lui ai donc demandé une cabane très simple, que l’on puisse ouvrir et rendre opérationnelle en une demi-heure, pour se changer, aller nager, et décider au dernier moment d’y dormir ou non. » Rapidement, la famille attend avec une impatience grandissante ces échappées belles hebdomadaires. Après la naissance de leurs deux filles, Selma et Lili, la place se réduit comme peau de chagrin, mais l’attraction reste tout aussi forte. À l’intérieur, la cuisine court tout le long de l’espace central, à partir duquel s’articulent trois chambres et une salle de bains. La pièce principale s’ouvre sur une terrasse ensoleillée, parfaite pour profiter de la saison chaude. L’hiver, un poêle à bois danois veille à chasser le froid. « Au départ, je rêvais de me sentir comme à bord d’un navire, avec des cabines couchettes. Nous avons donc une grande pièce où nous réunir, et de petits espaces pour s’isoler et dormir. Il y a deux ans, nous avons fait construire une maison pour nos invités, car les murs
étaient devenus trop étroits pour accueillir qui que ce soit de plus. » L’intérieur est décoré de vaisselle de porcelaine, chandeliers, mobilier et oeuvres d’art récupérés au fil des années. « Mon père collectionnait les antiquités, précise Barbara. Ici, j’évite les accumulations, mais je suis attachée aux objets qui ont une histoire. Tout ce qui se trouve ici a sa raison d’être. » Les fauteuils Poul Kjærholm, que Jacob a achetés à crédit pendant ses études, témoignent du chemin parcouru depuis : aujourd’hui, il dirige l’entreprise qui les édite, Fritz Hansen. L’ancienne table à rallonge, originaire de Suède, vient du père de Barbara. « Mon mari préférerait une table Kjærholm mais j’aime celle-ci, elle est simple et adaptable. »
Car ici, la simplicité est le maître mot. Les objets fonctionnels, qui ont passé le test du temps, ont une familiarité réconfortante. « Les meilleurs intérieurs au monde sont ceux qui sont personnalisés par leurs habitants ; les plus ennuyeux sont ceux qui se contentent de suivre les tendances. » Jacob a grandi en Norvège, où il est de tradition d’avoir un refuge loin de la ville, un lieu où s’échapper au vert, le temps d’un week-end. « Nous ne voulions rien de plus qu’une cabane. C’est peut-être pour cette raison que nous avons commencé par nous installer ici, avant même d’acheter un logement en ville. L’idée, c’est d’avoir le luxe de nous poser uniquement des questions simples : ai-je envie d’aller à la plage à vélo ou à pied ? », conclut Barbara. Une cabane simple, pour une vie toute simple.